Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 93]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

(p. 146), qui présente d'ailleurs avec elle de l'analogie. Leurs bielles

actionnent trois coudes placés sur l'arbre dans des plans méridiens inclinés à 1.20" les uns sur les autres. Il est à craindre que ces

types, fort curieux au point de vue cinématique, en poursuivant la simplicité par la suppression de pièces classiques, n'aient introduit, en revanche, des complications redoutables pour des appareils dont la première qualité doit être une très-grande sûreté d'action. Machines diverses. L'appareil à réaction constitue le type le plus ancien de machine à vapeur, puisqu'il remonte, sous le nom d'éolypile, à Héron d'Alexandrie. 11 avait reparu dans ce siècle sous la dénomination de turbine à vapeur, pour être presque aussitôt abandonné. Il vient encore d'être repris par M. 11uthven, par M. William Gorman (1), et tout récemment par M. Averseng (2),

qui fait passer la vapeur à travers une série de roues à aubes courbes. Cet inventeur y voit l'avantage de supprimer les garnitures des appareils à pistons. Cette manière de voir ne pourrait arriver à modifier l'impression généralement reçue que par la production de résultats expérimentaux positifs. M. Siemens a exposé à Vienne, sous le nom de bouteille (3) un moteur destiné à serrer du plus près possible les conditions idéales de la théorie, c'est-à-dire à faire suivre à la vapeur des parois qui soient autant que possible partout à la même température qu'elle, cette température variant du reste, bien entendu, le long de ce parcours. Pour la maintenir fixe en chaque point, il s'agissait de constituer un état permanent et non un régime alternatif comme dans les machines ordinaires. L'appareil est fermé. Il marche à l'eau distillée, et sans incrustations. L'ensemble présente à peu près la forme d'une grande bouteille, dont l'axe est incliné sur l'horizon et pris dans des coussinets. A l'intérieur on lui assemble d'une manière invariable une hélice. Cet organe est mis en mouvement par la vapeur qui se forme au fond de la bouteille au-dessus

du foyer et s'élève jusqu'à la partie supérieure. Là elle s'engage dans un grand serpentin réfrigérant dont les spires sont disposées en sens inverse de celui de l'hélice. La rotation de l'appareil ramène donc dans la bouteille l'eau de condensation. Elle redescend (1) Macqnorn Rankine : Manuel de lu machine à vapeur, traduit par Richard, p. 565, (z) Journal des mines, 1878, page 261. (3) Revue industrielle, 4. février 1874, page 9. Dwelshauvers-Dery, Revue universelle des mines et des usines, t.

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

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sur la paroi interne jusqu'à la partie inférieure, où elle se vaporise de nouveau pour recommencer son évolution. M. Bourdon a proposé un moteur fondé sur l'emploi de son tube

spiral aplati. Il en met successivement l'intérieur en communication avec la chaudière et avec l'échappement, et ces alternatives déterminent des déformations de la section transversale qui produisent un déplacement des extrémités emmagasiné par les bielles d'un arbre tournant. M. Regge (i) a formulé une invention dans laquelle il est difficile de voir autre chose qu'un appareil de pure curiosité. C'est une machine fermée comme les deux précédentes. Elle marche par l'alcool. Trois tubes en Z sont articulés sur un axe horizontal. Supposons l'un d'eux placé à la partie supérieure de sa rotation. 11 y est maintenu contre tout retour en arrière par un déclic, mais rien ne s'oppose à sa marche en avant. Celle-ci sera provo-

quée par l'échauffement du liquide renfermé dans l'une des -branches située au-dessus d'un foyer de chaleur. La vapeur qui se produit chasse le liquide dans l'autre branche. Le centre de gra-

vité se trouve alors en porte-à-faux et fait chavirer le tube, qui tombe, en surmontant par le travail de la pesanteur la résistance à vaincre, et imprimant en outre un choc aux deux autres tubes, de manière à faire remonter le premier à la place qu'il vient luimême de quitter. Tout recommence alors, et pendant ce temps le tube qui nous occupait se refroidit, et la vapeur s'y condense. Un volant régularise d'ailleurs cette action.

Est-il besoin d'ajouter que, si j'ai cru utile de mentionner ces ingénieuses conceptions pour montrer jusqu'où se porte l'imagination des inventeurs, ce que je viens d'en dire ne saurait faire illusion à aucun ingénieur sur la véritable portée industrielle de

eiliblables appareils.

§ XIV.

Chaudières.

Grilles. On a cherché à préserver le métal du coup de feu en employant des barreaux creux qui sont traversés par l'eau destinée à l'alimentation, ou encore par l'air qui se rend sur le foyer

par les trous percés dans ces tubes, comme dans la grille de -Smith (2) ou celle d'Erskine. Dans cette dernière, les barreaux (t) Bulletin de la Société d'eneourugernent, 3c série, tome V, page. 407.

4 Engineering, 1875, icr volume, page 348.