Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 66]

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ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR. 109

PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES MINES

de combustibles, de fer. diverses. --.....------ .------....---....------, ----......--,.......-----. Tués Tués Tués Tués. ou ou Tués, Tués. ou blessés, blessés. blessés.

ACCIDENTS.

Éboulements. Explosions de gaz Asphyxies Chutes dans les puits. Ruptures de câbles. . Coups de mines Inondations Causes diverses Tot-il

itinEs

MINES

. .

.

37,50 8,48 8,03 17,86 9,38 4,46

44,55 2,09 0.84 5,71 5,75 3,29

0,45 13.84

0,14 37,63

100,00

100,00

100,00

100,00

30,00

39,86

55,56

27,12

10,00 20,00 10,00 10,00

5,07 23,91 3,62 5,07

» »

»

22,22 22,22

u

u

»

20,00

22,47 100,00

canto. souterair

Tués. bi

65,tlis

11,86 20,34 27,12

18,18 4.55 4,55

13,56

6:82

100,00

100,00

La proportion absolue, rapportée à 1,000 ouvriers employés tant à la surface qu'au fond, a été la suivante

Mines

Carrières souterraines Carrières à ciel ouvert

TUÉS.

BLESSÉS.

TOTAL.

2,06 1,95 0,78

17,73 9,61

19,79 11,56

2,l

2,79

C'est, comme on le voit, en ce qui concerne les mines, un total de près de 2 pour 100. 11 y a eu pour les mines de combustible un cas de mort par 75.700 tonnes de charbon extrait (1).

Éboulements. - Les éboulements constituent en définitive l'influence la plus meurtrière dans les mines. On a pu voir par les tableaux précédents que la proportion des cas de mort dus à cette cause atteint presque la moitié du total des décès. Elle s'exerce la plupart du temps par une multitude d'accidents de détail. Le meil-

leur moyen de la prévenir consiste dans un choix attentif de la méthode d'exploitation, eu égard aux conditions du gîte. Il faut y joindre une discipline rigoureusement maintenue parmi les (5) Dans l'empire d'Autriche-Hongrie, la proportion des accidents suivis de

mort a été, en 5876, de 3,27 en moyenne par 5.000 ouvriers des mines de houille et de e accident mortel pour 45.688 tonnes. En étendant ces proportions aux mines de toutes sortes, les chiffres précédents deviennent 2,49 el 66.157 tonnes (0Esterreichische Zeitschrift fiir Berg und Hiittenwesen, 187; et 1878; Die Production der Eisenwerke in OEsterreiche, 5878; extrait par M. l'ingénieur des mines Le Cornu, Annales des mines, 7. série, tome XIV, page 577)-

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hommes, en vue de les forcer à user des moyens de soutènement qu'ils sont souvent tentés de négliger pour abattre plus de charbon dans le même temps, quand ils sont payés à la benne. À Bea.ubrun, par exemple, le bois est fourni à discrétion, et l'ouvrier qui subit un éboulement par sa faute est renvoyé. A la Mure, on inflige une amende à tout mineur qui s'endort à la taille, etc. Un éboulement local se limite toujours en hau ceur à une faible dis-

tance, puisqu'il ne peut remplir que l'épaisseur du chantier. Mais si on vient le déblayer directement, on risque parfois de le transformer en chambre d'éboulement qui donnera indéfiniment si le toit y prête. Quand on se trouve dans ces conditions il est bon, d'après

une pratique suivie par exemple à Carmaux, d'arriver au-dessus de l'éboulement en se boisant et d'y pratiquer un grillage qui défende contre la propagation du foudroyage en hauteur. C'est alors qu'on revient en dessous à l'abri de ce garnissage. On sait du reste, lorsque des hommes sont pris par l'éboulement, avec quelle persévérance doivent être conduits les travaux de sauvetage sans pour ainsi dire jamais désespérer. Le puisatier Prévost, enseveli à une profondeur de 25 mètres à Burcy, près Conciles (Eure), a été retiré vivant au bout de vingt jours, à l'aide de travaux conduits par mn. Roger, ingénieur en chef des mines; de Genouillac, ingénieur ordinaire ; Halipré , Nabourel et Poudruel, gardes-mines. Le puisatier Giraud, à une époque déjà ancienne, était resté pendant trente jours enfermé avec le cadavre de son compagnon. On était à la vérité parvenu, dans les derniers temps, à lui faire passer quelques aliments. Il est mort d'épuisement, mais seulement au bout d'un certain temps après sa délivrance.

On a vu parfois l'éboulement d'une mine se faire en grand et sur toute la totalité de son étendue à la fois. On peut citer dans les siècles passés l'effondrement de Fahlun (Suède), en 1687, déterminant une excavation de 2ho mètres sur 280 et une profondeur de 8o mètres (i); celui d'Altenberg (Saxe) en 1620, effectué sur près d'un kilomètre carré et représenté encore de nos jours par une dépression de 130 mètres de profondeur, provenant de l'affaissement d'une hauteur de 31to mètres de travaux. Je rappellerai encore l'éboulement de la mine entière de Stahlberg (pays de Siegen) en 1740, du Bammelsberg dans le mile siècle, d'Idria en 1552, où l'étage des morts a enseveli cinquante piqueurs (2), Héron de Villefosse, Richesse minérale. Buyot, Annales des mines, 5e série, tome V, page .4.