Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 32]

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Lio

PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

dernière expression, peuvent être ramenées à trois principes fondamentaux, du reste bien .inégalement représentés dans l'application :10 celui de l'abandon définitif de piliers massifs pour soutenir le toit au-dessus des parties enlevées ; s° l'éboulement du toit après l'enlèvement du gîte ; 3° le remblayage complet des vides produits par l'exploitation.

du terrain sur une grande étendue de remblai le laisse pour ainsi

i° Abandon de piliers massifs. Ce premier principe est tellement simple et si peu susceptible de variétés et de perfectionnements, que je n'ai pas à m'y arrêter ici. Il se trouve naturellement restreint aux matières de vil prix. Employé autrefois pour la houille elle-même, il a à cet égard entièrement disparu, et l'on s'est mis partout en mesure, autant que possible, de reprendre par des méthodes de remblai les massifs abandonnés par les anciens. 2° Éboulement du toit. Le foudroyage a été appliqué à. une certaine époque pour la masse même du combustible, et par là on est arrive à compromettre les plus beaux gîtes. Nul ne songerait aujourd'hui à renouveler de pareils errements, sauf des cas absolument exceptionnels, et dans lesquels des conditions toutes spéciales se trouveraient strictement remplies. L'éboulement du toit constitue au contraire un principe très-rationnel. A la vérité il n'est que juste de dire qu'il a incessamment perdu du terrain devant l'emploi du remblai. Mais il n'en a pas moins sa raison d'être pour des conditions déterminées,: quoique encore très-larges, dans lesquelles il constitue certainement la meilleure solution. On ne saurait donc en aucune façon s'attendre à le voir disparaître. Ajoutons en même temps que les méthodes d'éboulement deviendraient trop dangereuses et tout à fait impraticables sans une nature spéciale du toit et au delà de certaines puissances du gîte. Sur la limite même du possible, on en a vu des exemples d'une grande hardiesse en Silésie, à Lucy (Saône-et-Loire), dans le Ten Yards Coal, les glanages de Rancie, etc. Dans le principe, on laissait le plus de temps possible aux éboulis susceptibles de faire prise, afin de reconstituer un toit homogène.

Mais on a depuis reconnu l'avantage de rentrer au contraire le plus vite possible sous les éboulements, pour être mieux maître de régler leur coulée et pour les rafraîchir en vue d'éviter l'incendie et de ne pas se retrouver avec le feu sur la tête. On a dans certains cas observé ce résultat paradoxal, que l'emploi du remblai désorganise plus la surface que les méthodes d'éboulement. Cette circonstance s'explique en ce que le tassement

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dire descendre tout d'une pièce quelle que soit la hauteur, et sillonne

dès lors le terrain de cassures successives, au fur et à mesure de l'avancement de l'exploitation ; tandis que la tombée du toit dans le vide du déhouillement, s'accompagne d'un foisonnement considérable qui n'a besoin pour remplir les travaux que d'une propagation limitée en hauteur. Ce raisonnement suppose naturellement une extraction limitée à la puissance du gîte, et ne s'applique pas au cas exceptionnel des chambres de remblai, sortes de carrières souterraines parfois employées dans les méthodes de remblayage (la Béraudière, Beaubrun, Agordo, etc.), et dans lesquelles l'exploitation est pour ainsi dire indéfinie tant qu'elles continuent à cracher sans se coincer d'une manière trop dangereuse pour qu'on puisse les remettre en mouvement. En insistant trop sur certaines chambres, on est parfois arrivé à les faire percer au jour malgré de très-grandes épaisseurs.

L'avantage du principe de l'éboulement sur ceux de l'abandon de piliers ou du remblai est évidemment de ne pas perdre de mas-

sifs et d'éviter les frais de remblayage. Mais, par contre, il présente de nombreux inconvénients. En première ligne, le danger, surtout si l'on excède certaines limites ; le gaspillage du gîte, car il est presque impossible de procéder dans ces conditions à un enlèvement complet de la matière utile. De plus, lorsque cette dernière est un charbon susceptible de s'échauffer, on prépare par cet abandon l'incendie et ses conséquences. Le principe du foudroyage du toit est difficilement conciliable avec la présence du grisou, en raison des vides énormes sur lesquels pourront s'exercer les variations atmosphériques, et que l'on combat ordinairement, au contraire, en apportant le plus grand soin dans le remblayage. On ne peut entretenir sans de grands frais des voies de communication dans les éboulements. On l'évite d'ailleurs le plus possible

en battant systématiquement en retraite des limites du quartier vers le puits ou le plan incliné. Mais cette circonstance même entraîne un autre inconvénient, en obligeant à se porter de suite à ce périmètre au moyen du traçage, de telle sorte que les premières parties tracées sont dépilées les dernières. Elles arrivent par là à une grande fatigue qui rend leur déhouillement plus précaire et augmente la proportion du menu. Le foudroyage du toit étant une fois Méthodes d'éboulement. accepté en principe peut être appliqué effectivement de plusieurs