Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 21]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

Je dois cependant faire une mention spéciale d'un produit tout nouveau inventé par M. Nobel et dont il attend des avantages

quoi elle se distingue empiétement de toutes les dynamites.

Évrard (1), à Priestley, en 1767. Pour ne pas remonter au delà de 1851, je rappellerai les expériences de M. Dumas à Veyras (Ardèche), qui ont été décrites par M. l'ingénieur en chef des mines Castel (2). A partir de 1869, M. Grille a pratiqué ce mode de tirage à Villars (Loire) et en a publié lui-même une description (3). A la suite de l'Exposition de Vienne, M. Habets a fait connaître (1i) les progrès réalisés à l'étranger. Enfin M. 011ier a communiqué récemment à la Société de l'industrie minérale (5) les résultats de

D'après l'inventeur, et en laissant à sa grande autorité la respon-

ses longues et attentives expériences dans son exploitation de

sabilité de ses assertions : « la puissance explosive est un peu supé-

Montchanin.

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considérables sur lesquels le temps et l'expérience pourront seuls prononcer. C'est la dynamite-gomme. Elle est formée de 93 parties de nitroglycérine et de 7 parties de fulmi-coton soluble ou collodion. On obtient par là une matière gélatineuse demi-solide avec laquelle l'huile explosive est assimilée dans la substance même, en

rieure à celle de la nitroglycérine pure. La dynamite-gomme brûle en fusant au contact d'un corps en ignition et ne fait explosion que par l'influence d'une amorce fulminante. Des cartouches se sont conservées à l'air pendant plus d'une année sans altération. Elles n'ont rien abandonné à l'eau et ont conservé leur force. Dans une enceinte absolument confinée, la puissance explosive dépasse de moitié celle de la dynamite. Enfin les transports présentent encore plus de sécurité que pour ce dernier produit, pour lequel on peut redouter à la longue une certaine liquation. » Tir électrique. Les premières applications de l'électricité à l'inflammation des mines (s) paraissent dues, d'après M. Alfred de Vienne, 1876, p. 117), Champion : La dynanzite et la nitroglycérine (Paris, chez Baudry). Brui! : Dynamite et nitroglycérine (Bulletin de la Société d'encouragement, 3' série, tome IV, pages 493, 562, 659). Henry : Sur les substances explosibles employées dans les mines (Annales des mines, 6' série, tome XIX, page 21). Ajuiot: Dangers de la dynamite (Annales des mines, 7° série, t. III, p. 427). Rabats : Creusement des puits et galeries (Revue universelle des mines et des usines, tome XXXVI, page 29). Fritsch : Les dynamites (Mémorial de l'officier du génie, (872 et 1874). Brull : Notice sur la dynamite (Montpellier, chez Bcehm). Barbe : Éludes pratiques sur la dynamite (Paris, chez Lemoine). Bolley, Kundt, Pestallozzi : Observations sur la dynamite (Revue polytechnique de Zurich, tome XIV).

Phillipp Hess : Sur la dynamite gelée (Journal du génie et de l'artillerie d'Autriche, 1876, page 1). Nobel, Roux, Sarrau : Les explosifs modernes (Paris, 1876, chez Lahure). Mode (l'emploi de la dynamite (publié,chezLahurc par la société Nobel, (876). La dynamite, ses caractères et ses effets (publié chez Lahure par la société Nobel, 1878). (1) Champion et Pellet : Application de l'électricité à l'art des mines (Annales de physique, mai 1875). Julius Striedinger : On igniting blasts by means of electricity (Transactions of the American socieiy of civil Engineers, tome VII, janvier (878).

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Il ne conclut pas à une économie réelle sur le tirage à l'étoupille , mais il insiste sur les autres avantages de l'électricité : pardessus tout, la sécurité complète sans explosions prématurées ni long-feux, devenus absolument impossibles; la suppression de la

fumée goudronneuse des étoupilles, plus fâcheuse encore que celle de la poudre, ce qui permet de revenir plus vite à l'avancement ; enfin les avantages de la simultanéité rigoureuse des coups

tirés par volées. Bien que les expériences de M. Baure l'aient amené à conclure, au contraire, qu'il vaut mieux ébranler successivement la roche par des explosions échelonnées et que les coups simultanés se calent mutuellement (6), on conçoit cependant, d'après une vue très-juste de Callon (7), qu'à la sphère décidément destructive d'un coup de mine s'ajoute une zone d'ébranlement insuffisant qui rentre après quelques oscillations dans son repos initial. Si donc on superpose sur une même région plusieurs

zones de simple ébranlement dans un même moment, l'effet pourra aller jusqu'à une dislocation que l'on n'aurait pas obtenue avec des explosions successives. Il semble que ces doux points de vue, quoique opposés, n'ont au fond rien d'inconciliable. Ce sont des effets d'addition ou d'interférences de vibrations qui peuvent les uns comme les autres se produire par le hasard des circonstances. Mais on devra compter en général plutôt sur une influence favorable à la désorganisation, car l'interférence absolue exige la coïncidence des directions dans deux sens opposés et avec égalité (1) Traité pratique de l'exploitation des mines, tome I, page 84. (2.) Annales des mines, 1852, tome II, page 8. Bulletin de la Société de l'industrie minérale, 1872, tome I, page 779, Revue universelle des nzizzes et des usines, tome XXX VI, page 75.

Compte rendu mensuel, juillet 1877, page 3. Alfred Évrard: Traité pratique de l'exploitation des mines, I.. I, p.80. Cours d'exploitation des nzines, tome I, page 174,