Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 19]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

heureux, mais les derniers appareils paraissent donner de meilleurs résultats. 11 y a là, dans tous les cas, une question d'une véritable importance. On peut citer à cet égard les systèmes Bider et Jones, Chubb, Cochrane, Davies, Degheye, Demanet, Grafton, Guibal,

L'emploi de l'ancienne poudre de mines a reçu quelques perfectionnements importants. Chacun connaît /a poudre comprimée de M. Davey (1). L'explosif réuni par la compression dans un moindre

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Ilelliot, Tangye, etc. (1). L'appareil Levet a été particulièrement remarqué à l'Exposition universelle, et commence à se répandre dans plusieurs exploitations (2).

M. Garforth, de Dukinfield, a fait connaître à la société géologique de Manchester une petite machine à l'aide de laquelle on envoie dans des cartouches placées au fond de trous de mines de l'air comprimé jusqu'à. 936 atmosphères. Dansla houillère deBower,

on a réussi par ce procédé, dans une couche très-dure de e,50 de puissance, à abattre d'un seul coup 5 à 6 tonnes de charbon (3). On a aussi employé le choc ou le bosse yement, en substituant au fleuret d'une perforatrice, après que le trou est foré, une masse destinée à agir par sa percussion sur des coins pour déterminer l'éclatement. Ces essais ont eu lieu en Belgique (é). On se sert également des perforateurs au Rammelsberg (Ilartz), pour faciliter l'abatage des roches étonnées par le feu.

Poudre de mine. On n'a donné jusqu'ici que bien peu de règles théoriques pour déterminer la position des coups de mine.

On s'en rapporte presque uniquement à l'instinct des ouvriers. Signalons cependant à cet égard les intéressantes recherches de M. Drinher, à l'aide desquelles il arrive à donner des formules et des résultats numériques qu'il serait impossible d'analyser ici (5). Je citerai également celles de M. Striedinger (6) et l'intéressant travail de M. Jules Havrez (7). (i) Compte rendu mensuel, novembre 1877, page Io. Annales des travaux publics de .Belgique, tome XIV, page 510 et tome XXI, page 113. Revue universelle des mines et des usines, tome XXIX, page 154, et 1877, tome I, page 129. Alfred Évrard, Traité pratique d'exploitation des mines, tome I", page '04Compte rendu mensuel, août 1878, page 86. Bulletin de la Société d'encouragement, 3' série, tome VI, page 331. Revue universelle des mines et des usines, 1877, tome I", page 127.

A treatise on tunnelling explosive compounds and rock drills, by Drinher (New-York). Association amicale des anciens élèves de l'École des mines, 1878-79, page 137. Explosion simultanée et groupement le plus avantageux des trous de mines, par Striedinger (Transactions of the American Society of civil Engineers, tome VI, page 177). Sur le meilleur mode de creusement des trous de mines (Revue universelle des mines et des usines, tome XXXIX, page 489).

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espace a plus de force par centimètre cube. Son centre d'action se trouve plus rapproché du fond du trou, le chargement est facilité et plus exactement dosé. Enfin les soustractions de poudre par les hommes, pour en former des provisions à domicile, deviennent impossibles (2). M. Ruggieri a introduit tout récemment la poudre compriméepapetée. La compression, effectuée avec une enveloppe d'un papier spécial, détermine l'adhérence complète de celui-ci. La cartouche devient presque incassable, et surtout elle ne donne par le transport ,aucun pulvérin.

Cet habile artificier a également modifié le tir des coups de mine (3) en substituant aux moyens d'inflammation jusqu'ici en usage l'étoupille de l'artillerie que l'on arrache à distance. De là un avantage précieux dans les gîtes grisouteux, puisqu'on n'a plus besoin de feu extérieur pour allumer l'amorce. En outre, on évite la perte de temps entre le départ des hommes et l'explosion, et celle bien autrement longue encore qui doit toujours suivre un raté, dans la crainte que ce ne soit un long-feu. Avec l'étoupille, on peut revenir immédiatement sur le coup manqué qui ne saurait plus repartir. Dans la section anglaise de l'Exposition, M. James Mac-Nabb avait présenté une bourre à l'eau formée d'un cylindre de fort papier rempli de ce liquide et interposé entre la charge et la bourre,

dans le but d'empêcher la conflagration de se transmettre au dehors dans les mines à grisou, soit en arrêtant la flamme, soit en refoulant au loin l'atmosphère grisouteuse par le nuage de vapeur d'eau qui sort le premier. L'inventeur énonce, en outre, que des essais directs ont accusé une légère augmentation de puissance explosive. Mais des expériences attentives faites tout récemment à BlaDzy devant les hommes les plus compétents ne paraissent avoir répondu à aucune. de ces espérances. Il convient de dire cepen-

dant que si la réalisation est encore imparfaite, l'idée mérite peut-être de ne pas être rejetée sans examen. On sait, en effet, que la puissance explosive tient à la très-grande élévation de temRevue universelle des mines et des usines, 20 série, tome III, page 751. Charges de poudre comprimée (Revue d'artillerie, mai 1875). Notice sur un nouveau procédé de mise à feu des mines avec la poudre. Ruggieri. Paris, 1878, chez Tanera.