Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 18]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

qu'on réalisait dans une année entière quinze ans auparavant. Cette quantité était fournie par 7.037 puits en activité; 512 autres étaient en forage, 320 venaient d'être terminés dans le seul mois de mai.

Ces puits sont forés à la corde sur 10 centimètres de diamètre ordinairement. Leur profondeur, assez variable, peut atteindre 320 mètres. Les uns sont artésiens, les autres exigent l'installation d'une pompe. Souvent la hauteur du jet diminue progressivement

et nécessite plus tard un appareil d'extraction, quand le niveau s'abaisse au-dessous du sol. Le débit diminue également et le puits devient ordinairement stérile en moins de trois ou quatre ans. On en a vu qui donnaient au début 45 litres par minute. Tous les puits fournissent à la fois de l'huile et de l'eau. Quelques-uns produisent en outre du gaz. Ce dernier est capté et conduit dans des tuyaux à Pittsburg, à une distance de 25 kilomètres. On l'y emploie pour l'éclairage, le chauffage et le puddlage dans des fours Danks. M. Henry a reconnu dans cette région le caractère de grands alignements rectilignes déjà signalé dans la Gallicie et les Karpathes par M. l'ingénieur des mines Heurteau , et en Valachie par M. l'ingénieur des mines Fuchs. Cette circonstance indique l'invasion de grandes fractures par le liquide venu de la profondeur et rayonnant par des fissures secondaires à des distances en général assez faibles de ces directions principales (1).

Boitout-moteurs.- Parmi les applications du sondage je citerai encore, en raison de son originalité, la création de petites forces motrices au moyen de puits absorbants, due à M. G. Hanriau, de Meaux (2). La première idée de cette innovation avait été émise par MM. Mignon et Rouart, et fondée sur l'emploi du bélier hydrau-

lique. Mais M. Hanriau a fait faire un pas à la question en substiIleurteau : Mémoire sur la recherche et l'exploitation du pétrole en Gallicie (Annales des mines, 6. série, tome IX, page 197). Fuchs et Sarrazin : Notes sur les sources de pétrole de Campina (Valachie) (Archives des sciences de la Bibliothèque universelle, février 1873, Genève). E. Windakiewitz : L'Industrie des huiles minérales en Gallicie (Berg und Hiittenwesen-Zeitung, tome XXIII, pages r à 113), Colonel Romanowski : La région du pétrole dans la province de Kouban (Circassie) (Journal des mines de Saint-Pétersbourg, avril 1873). Abich : Sur la production et les conditions géotechniques de la région à naphte voisine de la Caspienne. (Communication de M. Daubrée, Comptes rendus de l'Académie des sciences, tome LXXXVIII, page 89r.) Baton de la Goupillière (Bulletin de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, 3e série, tome III, page r).

i3 tuant à ce moteur un chapelet hydraulique, et, dans d'autres ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

cas, une fontaine de Héron modifiée par lui d'une manière ingénieuse. Le système consiste en principe à engouffrer des eaux impures de

la surface jusqu'à une couche absorbante, et à créer par là une force motrice pour les machines agricoles. On peut aussi élever des

eaux plus saines à partir d'une couche aquifère, au moyen d'un double tubage séparant l'eau ascendante de l'eau motrice, ou enfin élever jusqu'au sol une partie du débit d'une couche aquifère mais non artésienne, en laissant descendre le reste jusqu'à une couche absorbante située au-dessous à une distance inversement proportionnelle aux poids considérés, abstraction faite des résistances passives.

Des applications de ce procédé ont été déjà réalisées à Meaux, à Annet dans la Brie, à Bailly-Romainvilliers près Couilly (Seine-etMarne), etc.

§ II.

Abatage.

Abatage sans poudre. - En ce qui concerne le travail à la main,

je mentionnerai le pic à pointes mobiles (1), qui dispense de remonter au jour le corps de l'outil toutes les fois qu'il faut le recharger d'acier. Cette combinaison, renouvelée de ce que l'on faisait pour l'ancienne pointerolle, a donné de bons résultats à Neu-Essen dans le bassin de la Ruhr, et a été introduite par M. Chansselle dans les houillères de Saint-Étienne (2). Le pic de Warsop réalise encore la même idée.

On se préoccupe généralement des moyens de substituer aux explosifs l'emploi d'une force inoffensive au point de vue du grisou, telle que celle de l'homme multipliée par des vis lentes, ou la pression hydraulique. On agit alors la plupart du temps sur des aiguilles

infernales, c'est-à-dire sur des combinaisons de coins dont l'un, engagé la tête en avant au fond du trou de mine, est sollicité à. ressortir en écartant les contre-coins et faisant éclater la roche à partir du fond. D'une part, on évite ainsi le danger du coup de feu, et de l'autre, on espère une plus forte proportion de gros de cette action moins brutale que celle de la poudre. M. Levet annonce même sous ce rapport moitié en sus, ce qui est sans doute un peu optimiste. Les débuts de ces diverses tentatives n'ont pas été très Revue universelle des mines et des usines, tome XXVII, page 395. Bulletin de la Société de l'industrie minérale, 2° série, tome IV, p. 551,