Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 325]

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BULLETIN.

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proportion est plus forte, la présence du potassium est constatée dans les expériences sur la fusibilité. Pour compléter les données que peut fournir la coloration de la flamme, il faut donc, en général, faire une troisième expérience, qui consiste à fondre, avec du gypse, le même bouton qui provient des expériences de la fusibilité. Ce bouton est, à cet effet, mouillé d'eau distillée, et mis en contact avec du gypse pur en poudre. En maintenant le bouton pendant deux minutes dans la partie la plus chaude de la flamme, on volatilise les alcalis à l'état de sulfates, et la moindre trace de potassium devient visible. Dans les expériences de fusibilité, l'auteur indique 3 degrés de coloration de la flamme : Le

Le 2. Le 3°

degré correspond de 4 à 10 0/a de K20. de 10 à 13 de 13 à 20

Dans la troisième expérience avec addition de gypse, l'auteur distingue 4 degrés Le 1°. degré correspond de 0,1 à 1 % de K20. Le 2. de 154 Le 3° Le I°

de de

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13 à 22

Le i" et le 2' degré indiquent un plagioclase potassique; le 3' et le 10, une orthose. 11 ne reste plus qu'a montrer comment les observations précédentes permettent de caractériser chaque espèce feldspathique. Orthose. Le caractère principal est la présence du potassium

en proportion telle que la flamme rouge devient visible dans la première expérience. Une coloration très-faible peut échapper à un oeil inaccoutumé, mais la troisième expérience lève tous les doutes.

il est à remarquer que la nature de la fusion est caractéristique pour les orthoses des granites, syénites, etc., qui contiennent pour la plupart un mélange d'orthose et de microcline. Dans la première

et la deuxième expérience, le bouton devient en effet bulleux, non-seulement dans l'intérieur, mais aussi sur la surface extérieure. L'orthose des trachytes ( sanidine) ne montre jamais cette propriété; le bouton est simplement vitreux, sans bulles ou à peu près. Les feldspaths sodiques et calcaires sont souvent bulleux aussi dans la deuxième expérience, mais toujours dans l'intérieur, la surface extérieure restant unie. Feldspaths sodifères. Leur caractère distinctif est fourni par

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la grande quantité de sodium, produisant le degré le plus intense de coloration jaune, et aussi par le plus grand degré de fusibilité qui puisse se rencontrer dans un feldspath (4-5). Comme caractère négatif, il faut ajouter l'absence de la coloration rouge par la potasse dans la première et la deuxième expérience. Pour distinguer entre eux l'albite, l'oligoclase et Pandésine, les

caractères sont plus tranchés; on y parvient cependant par des essais comparatifs. On introduit dans la flamme une albite ou une oligoclase, ou une andésine normales, et l'on place en regard le feldspath sodique que l'on étudie. Si le premier essai ne décide

pas, -on finira certainement, en le répétant, par constater la coïncidence ou la différence. Il est digne de remarque que l'albite isolée (Bourg-d'Oisans, Saint-Gothard, Schmirn, Pfitsch) n'accuse pas la

moindre trace de potassium dans la troisième expérience; les autres albites en contiennent. L'auteur ne connaît pas une oligoclase ou une andésine sans potassium visible dans la troisième expérience.

Feldspaths calciques. Le labrador et Panorthite sont caractérisés par une quantité moindre de soude et une fusibilité plus faible. Pour le labrador, la nature de la fusion est souvent remarquable; il se forme un émail qui ne forme pas un bouton tout à fait sphérique. Ce caractère de la fusion dépend beaucoup de la grandeur du fragment; de sorte qu'un petit fragment de labrador pourrait être pris pour de l'andésine, et réciproquement, un fragment un peu plus gros d'andésine pour du labrador. Dans les cas

douteux, on peut avoir recours à la voie humide. L'anorthite est très-reconnaissable par sa très-faible fusibilité. 11 y en a même qu'on peut considérer comme infusible (Somma, 1). Les traces de fusion visibles quelquefois sur les proCorse, o tubérances anguleuses donnent un verre transparent, et non un émail comme le labrador. L'auteur ne connaît pas un labrador sans potassium; mais il y a quelques anorthites, rares, qui, même avec le gypse, ne donnent aucune coloration rouge. la voie Voie humide. Pour distinguer les feldspaths entre eux, faire intervenir la voie humide sèche suffit. On peut cependant dans le cas du labrador et de Panorthite. Les feldspaths acides potassiques ou sodiques ne sont pas attaqués par l'acide chlorhy-

drique concentré, mais celui-ci en extrait cependant un peu de sodium, et l'acide, après l'attaque, donne à la flamme une coloration jaune qu'il ne produisait pas auparavant. Le labrador, et surtout l'anorthite, sont beaucoup plus fortement attaqués et l'acide