Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 288]

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LA MÉTALLURGIE

de fabrication naturellement fort coûteux, le haut-fourneau produisait de son côté des spiegels de plus en plus riches en mangaet bientôt 5 à 10 p. ioo , puis de 10 et 20 nèse, d'abord de ce métal. Ces derniers résultats étaient au delà de 5o p. 100 acquis dès 1872 par M. de Pantz au haut-fourneau de Sava (Autriche), qui exposait à Vienne, en 1873, des échantillons tenant jusqu'à 37 p. ioo de manganèse. Depuis, plusieurs usines françaises et étrangères ont encore progressé et sont parvenues aux trèshautes teneurs citées ci-dessus. il n'a été besoin, pour réaliser cette fabrication aux hauts-fourneaux, d'aucune des modifications que quelques fabricants avaient jugées nécessaires : ouvrage et creusets mobiles à parois de graphite, de chaux ou de magnésie. On n'eut pas besoin non plus de préparations préalables plus ou moins compliquées des minerais de fer et de manganèse. Un haut-fourneau ordinaire, muni de bons appareils à air chaud Cowper ou Whitwell ; un lit de fusion où, au lieu de [minerais de la fer, on charge tantôt des minerais comme on en rencontre sur etc., à gangue calcaire, tenant côte orientale d'Espagne, en Italie, 10 à 15, 20 p. ioo au plus de fer pour 25 à 30 p. 100 de manganèse, tantôt avec ces minerais des minerais de manganèse proprement dits et à gangue calcaire autant que possible; un lit de fusion calculé, en un mot, pour donner un laitier extra-basique tenant jusqu'à 50 et même 52 et 53 p. 100 de chaux; volume des charges augmenté convenablement, et cela selon la capacité du haut-four-neau; une allure non-seulement chaude, mais d'une lenteur proportionnée à la richesse du lit de fusion en manganèse, tels sont les moyens par lesquels plus d'une usine, à notre connaissance, a, produit couramment des fontes de manganèse avec le même appareil qui, avant et après, donnait de la fonte de fer. Sans doute, la consommation de coke s'élève en raison du peu qu'on charge malgré la chaleur en minerais de manganèse par charge de coke; malgré la basicité du laitier, on ne réduit et la lenteur de l'allure, les 3/4 introduit au gueulard, mais à peine pas tout le manganèse suite de la réou les 4/5; on a des frais de façon assez élevés, par à la moitié, rarement, de ce qu'elle duction de production au tiers, serait en fonte grise de fer. Mais, on a cependant produit à bien meilleur compte les alliages riches qu'on obtenait d'abord trèschèrement au creuset; et on l'a fait sans user les parties basses travail, des fourneaux, comme il arrivait aux débuts de ce mode de qu'ils laitiers fusants et les garnissages alors qu'on redoutait les forment sur les parois de l'ouvrage et du creuset.

A L'EXPOSITION DÉ 1878.

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Quelque riche que fût l'Exposition, 11. Ouvraison des fontes. notamment dans le quartier français, en moulages de fonte (ornementation, moulages usuels, moulages mécaniques, fontes malléables), nous n'avons rien de saillant à signaler comme chan-

gements dans ces procédés d'ouvraison. Une seule variété de moulages mériterait ici une mention particulière, nous voulons parler des moulages de fonte trempée ou fonte dure. En 1867, l'Al-

lemagne était au premier rang pour ces produits, comme elle y était pour les moulages d'acier dont nous reparlerons tout à l'heure. Depuis cette époque, cette fabrication a continué d'y progresser, comme l'ont montré certaines expositions de l'AutricheHongrie ; mais plusieurs usines françaises ont largement suivi dans

cette voie leurs concurrents étrangers. Les départements de la Marine et de la Guerre pourraient témoigner de la constance de qualité qu'ils ont trouvée depuis 1867 jusqu'aujourd'hui dans certains produits indigènes (Compagnie de Châtillon et Commentry). Sans entrer ici dans des détails que ne comporte pas cette revue, observons que, plus encore que les fabrications similaires des cylindres trempés, des pointes de cur des voies ferrées, etc., la préparation d'objets d'armement, c'est-à-dire d'objets destinés à des épreuves à outrance, exige avant tout un choix sévère de matières

premières, constamment contrôlé par l'analyse chimique, autant que par les essais mécaniques. C'est, en définitive, une fabrication qui ressemble plus à celle des aciers moulés qu'à celle des moulages de fonte.

Malgré la vaIII. Fabrication et ouvraison des fers soudés. riété infinie des produits de cette sorte qu'on trouvait au Champ de Mars, sous formes de barres ordinaires, de fers profilés, de feuilles, de fils, de pièces de forge, de clouterie, de pointerie, etc., de toutes dimensions, l'intérêt de l'exposition sidérurgique n'était pas là. A peine s'arrêtait-on devant les belles collections de quelquesunes de nos anciennes forges à fer ; et pourtant, que de ressources

d'outillage elles accusaient, et comme elles témoignaient des efforts incessants que font nos usines dans la voie du façonnage. A toutes les expositions antérieures, la section métallurgique française s'est toujours distinguée par les articles ouvrés : il en a été de même en 1878, et en présence de la lutte du fer soudé avec les métaux fondus, il y a dans ce fait quelque chose de rassurant pour les usines obligées de se transformer. Cependant, il ne faut pas oublier qu'ailleurs on progresse aussi sous ce rapport : les quelques outils ou métiers exposés. notamment