Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 277]

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A L'EXPOSITION DE 1878.

LA MÉTALLURGIE

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était interrompue

§ I.

Production des hautes températures.

Il y a plus de quarante ans que la question du chauffage métallurgique par le gaz a été posée et étudiée : ce n'est pourtant que depuis l'Exposition de Londres, en 1862, qu'on a vraiment appris à tirer de ce mode de chauffage tous les avantages qu'il promettait. On savait, par des essais pratiques remontant presque au commencement de ce siècle, que l'on pouvait utiliser à des chauffages accessoires les gaz perdus de certains fourneaux, notamment des hauts-fourneaux. On apprenait, de 1830 à 18Ito, les principes de

la gazéification des combustibles; les règles pour la meilleure combustion des gaz étaient alors posées par les chimistes et métallurgistes français, allemands et anglais. La nécessité du chauffage préalable des gaz combustibles et de l'air comburant était une des règles les plus recommandées. Et cependant, jusque vers 1860, on n'avait fait de ces règles et principes que des applications locales et restreintes. Cela tenait, d'une part, à ce qu'on avait trop souvent compliqué inutilement les gazogènes et, encore plus, à ce qu'on n'usait pour le chauffage préalable de l'air et des gaz que d'appareils tubulaires en fonte tout à fait insuffisants en pratique. On avait bien, dans quelques réverbères à chauffes gazogènes, adopté le principe des parois creuses, à l'intérieur desquelles cir-

culait et s'échauffait l'air destiné à brûler les gaz sortant de la chauffe (systèmes Boêtius et autres): on faisait là un peu timidement ce que l'on faisait à peu près à la même date dans une branche importante de la métallurgie générale, dans la fabrication du coke: là, les fours à parois pleines disparaissaient devant les fours à parois creuses of l'air s'échauffait avant d'atteindre les gaz de la distillation pour produire la chaleur même nécessaire à la carbonisation (fours Appolt, Knabb, Smet, etc.). M. Siemens, en 1861, après deux ou trois ans de tâtonnements, faisait faire un pas considérable au chauffage par le gaz. Séparant le gazogène des fours proprement dits, il le disposait sous forme d'une simple cuve, avec grille inclinée, à gradins pour certains combustibles, cuve où l'air était appelé par le tirage naturel d'une cheminée placée à l'arrière du ou des fours alimentés par le gazogène. Les gaz brûlés sur la sole des fours se divisaient, avant de gagner la cheminée, en deux courants circulant dans deux compartiments placés sous la sole et remplis de briques en chicane, qui prenaient rapidement aux gaz brûlés leur haute température.

Après un temps convenable, cette circulation brûlés, des conduits ameou renversée : là où passaient les gaz et l'air destiné à les les gaz neufs du gazogène naient séparément brûlés étaient appelé, dans deux autres brûler ; les flammes ou gaz les premiers et jouant le même rôle. compartiments placés comme construction alternatif, réglé par des vannes de De ce mouvement brûlés était récu-

fort simple, il résultait que la chaleur des gaz la pérée par l'air et le gaz à brûler, et ramenée ou régénérée sur quitter. sole qu'ils venaient de fois En définitive, cette combinaison d'appareils réalisait à la perdue dans les la Meilleure utilisation de la chaleur autrefois intensité des effets thermométriques d'une réverbères ordinaires et proportionnelle à la température qu'avaient prise l'air et les gaz c'est-à-dire des effets thermométriques da is les récupérateurs, inconnus jusqu'alors. fit Une des premières applications de ce mode de chauffage se de fours, proaux fours à fondre l'acier en creusets : des modèles Presque en même pres à cet usage, figuraient à Londres en 1862. s'essayaient à la fusion du verre et à la temps, les fours Siemens fusion de l'acier sur sole sans creusets. Quelques années plus de tard, ils se répandaient dans les forges, pour les diverses sortes d'autres usines métallurgiques. réchauffages, et dans beaucoup à récupérateurs ne se généralisa pourLe succès des réverbères dispositif, encore tant qu'assez lentement: tout simple que fût leur cette condition, à le manier

fallait-il former un personnel apte mise en pratique de bien des inventions, qui retarde souvent la ici, car il fallait que ce personétait particulièrement importante nel apprit à régler la production des gazogènes en gaz combusd'une tibles, sur la consommation des fours, à doser l'air et les gaz mathématique. Gela obtenu et souvent avec façon pour ainsi dire des combustibles de nature variable, il fallait ensuite apprendre à espacer convenablement les renversements des courants gazeux. 11 se passa donc quelques années avant que les usines eussent mode de un personnel de chauffeurs bien dressés à ce nouveau chauffage.

D'un autre côté, bien que l'inventeur eût, dans ses brevets, décrit les formes spéciales à donner aux réverbères de son système faire, il y eut pour les principales applications qu'on en pouvait les meilleures dimensions fussent plus d'un tâtonnement avant que effets particulier. Appréciant mal les trouvées dans chaque cas commença généralement par calorifiques de ces appareils, on il arriva réduites aux fours Sienaens

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