Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 234]

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PERCEMENT DES ALPES.

comprimé s'échappe sous le piston h. Mais comme, pour ce cas spécial, il arrive d'une façon constante sur ce même piston, en agissant toutefois sur une surface moins grande en dessus qu'en dessous, le piston s'abaisse et produit le serrage des longerons ; le fleuret peut reculer sans que le cylindre avance.

Mouvement de rotation. - Ce mouvement est communiqué au fleuret au moyen de deux roues à rochet Rn, portant l'une un ergot droit, l'autre un ergot hélicoïdal, s'engageant dans des rainures correspondantes pratiquées sur la partie postérieure de la tige. Ces roues engrènent avec des cliquets qui déterminent, comme dans les perforateurs précédents, le mouvement de rotation de la tige pendant le recul du fleuret. La fig. 10, Pl. X donne les résultats comparés de l'avancement en petite galerie au mont Cenis et au Saint-Gothard. On a travaillé 55 trimestres à Bardonnèche et 52 à Modane. Au Gothard, les travaux de percement auraient dû pouvoir commencer à la fin d'août 1872, pour être terminés dans l'espace de 8 années, soit 52 trimestres. Tout ce qui

regardait l'exécution des abords jusqu'à chaque seuil du tunnel ne concernait nullement l'entreprise du tunnel, et devait être exécuté par la compagnie du chemin de fer du Gothard. Du côté d'Airolo, les abords n'ont été prêts qu'à la fin de septembre 1872, et à Gceschenen à la fin de décembre, de sorte que les travaux ont été retardés jusqu'en mai 1875. Au mois de juillet 1877, il y avait déjà 19 trimestres d'écoulés, et la galerie d'avancement avait atteint la longueur de 4.400 mètres à Airolo et 4.600 à Gceschenen ; il reste par conséquent une longueur de 6. 000 mètres

à percer en 13 trimestres, soit 46o mètres par trimestre : la moyenne jusqu'ici a été de 56o. En prolongeant la ligne ponctuée qui joint le point milieu du tunnel 7.500 à la distance actuelle des deux fronts de taille des ouvertures, on voit que cette ligne donne assez bien la direction de /a

TUNNELS DU MONT CENIS ET DU SAINT-GOTHARD. 449

courbe, et va tomber près de l'origine (fig. 13, Pl. X) (*). Ces tableaux montrent quels progrès ont fait les perforateurs: l'avancement trimestriel maximum au mont Cenis n'a pas dépassé 220 mètres (Modane), tandis qu'il a atteint 36o mètres au Gotharcl (Goaschenen), et la courbe du Gothard se maintient bien au-dessus de celle du Cenis. Pour donner une idée des résultats de la perforation mécanique, j'ai choisi la période du 1" juillet au 3o septembre 1873, qui est une de celles où les résultats maximum ont été atteints. (*) En décembre 1878, la galerie de direction avait atteint 6,00 mètres à Goeschenen et 5.600 à Airolo.