Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 233]

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PERCEMENT DES ALPES.

cette circonstance n'apportera aucun trouble dans la

marche, car l'orifice supérieur de cette lumière est, à ce moment, fermé par le distributeur. Un instant après, la lumière m sera découverte ; l'air, libre alors de pénétrer à l'arrière du cylindre, agit sur la grande face du piston et lui fait reprendre la marche en avant. La lumière m se trouvant de nouveau bouchée, l'air ainsi emprisonné n'agit plus qu'en vertu de sa force d'expansion ; celle-ci serait rapidement équilibrée par le coussint d'air emmagasiné à l'avant, et la marche arrêtée sans- l'intervention du piston distributeur p. L'air agit en effet sur sa face postérieure en même temps que sur celle du piston percuteur; dès que ni a été démasquée, il est donc chassé en avant comme ce dernier, mais au. moment où celui-ci revient recouvrir m il démasque n, de sorte que l'arrivée

de l'air à l'arrière du percuteur, interceptée par la fermeture de m, se trouve aussitôt rétablie par l'ouverture de n, et la marche en avant continue ; mais bientôt la bande du percuteur recouvre n elle-même, et la course ne continue qu'en vertu de la force d'expansion de l'air. Quand le piston est arrivé à fond de course, le distributeur reprend sa position première et met l'air en communication directe avec l'atmosphère par des canaux ménagés dans ce but. Pour accélérer l'évacuation de l'air, et augmenter ainsi le nombre de coups par minute, on utilise la réaction produite par le choc du fleuret contre la roche sur l'ensemble formant piston. Au moment de ce choc, le percuteur violemment arrêté rebondit en arrière; le fourreau, qui jusquelà a été maintenu appliqué contre le renflement, continue sa marche en avant, en raison de l'inertie de la masse : les deux pièces se séparent et l'air s'échappe par l'intérieur

du fourreau. Un second bourrelet de la tige du piston modère sa vitesse à la sortie, et empêche, par la résistance qu'offre sa surface, un trop grand écartement du fourreau et cl..c la tige. Enfin, un second échappement s'opère encore

TUNNELS DU MONT CEN1S ET DU SAINT-GOTHARD.

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par une rainure droite pratiquée sur la tige qui termine le piston. Lorsque la course est trop longue, cette rainure entre dans le cylindre, accélère l'évacuation et sollicite ainsi le retour en arrière. Outre la grande rapidité qu'offre ce mode de distribution, il présente encore l'avantage de diminuer les ébranlements produits par le choc du fleuret, en réduisant au minimum la masse choquante les réparations de la tige sont rendues plus faciles par son isolement absolu. Mouvements d'avancement et de recul. - Les mouvements ne s'opèrent plus au moyen de cremaillères pratiquées sur les longerons, et par suite le cylindre n'avance plus d'une quantité déterminée à priori. Le mouvement d'avancement n'a lieu qu'autant que la machine a besoin de se rapprocher de la roche. L'organe essentiel consiste en un piston h, agissant sur un levier qui pivote en X; une traverse, placée au-dessous des longerons, sert de point d'appui au levier et permet, quand il est soulevé par le piston, d'opérer un serrage énergique. Un robinet r, manoeuvré à la main, établit une communication entre la partie arrière du percuteur et le piston h; dès lors, dans la course avant du percuteur, l'air comprimé arrive sur le piston h et produit qui agi sur le le serrage ; dans la course arrière, celui qui agi sur le piston s'échappe en même temps que percuteur ; ce dernier, mobile alors sur ses longerons et

sollicité par la réaction de l'air sur sa face antérieure, avance vers la roche et avance seulement de la quantité dont le coup précédent a approfondi le trou. Pour le recul, c'est l'inverse qui doit se produire ; il faut sa que le cylindre soit libre quand le piston commence manoeuvre course avant ; l'air comPrimé arrive, par une préalable du robinet r, sous le piston h et opère le desserrage; le point d'appui manquant, le fleuret n'avance que d'une quantité insignifiante et c'est le cylindre qui recule. l'oh. 'Quand le percuteur recommence sa course arrière,