Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 227]

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PERCEMENT DES ALPES.

il s'en distingue par la simplicité plus grande des mécanismes.

Perforateur Dubois et François ().

Le système percuteur se distingue par le mode de distri-

bution de l'air : dans la chambre de distribution se meut un tiroir relié à deux pistons H et H' de diamètres inégaux ; le piston H', de plus grand diamètre, entraîne le tiroir vers la droite, découvre ainsi la lumière w et lance le fleuret contre la roche. A cet instant, le piston H' est arrêté par

l'artifice suivant : un petit canal ii, ménagé à travers ce piston, permet à l'air comprimé de se .répandre dans la chambre J et d'agir sur les deux faces du piston, dont l'action est ainsi annulée. Le tiroir obéit alors au piston H,

qui l'entraîne à gauche, et, dans ce mouvement, inverse du précédent, l'air comprimé, qui a agi sur le piston percuteur, s'échappe dans l'atmosphère, tandis que, la face antérieure étant mise en communication avec la chambre par le démasquement de la lumière z, le piston est ramené en arrière. La tige A de ce dernier porte un bourrelet C, qui, dans sa marche en retour, vient, par l'intermédiaire de la pédale D, ouvrir la soupape E, l'air comprimé de la chambre J s'échappe, le piston H' exerce de nouveau son action, et lance le fleuret contre la roche. Ce dispositif a pour but d'amener la force motrice instantanément, par l'envoi violent du fleuret contre la drche, et d'effectuer le retour d'une manière modérée.

Mouvement de rotation. - Deux petits pistons P, P (fig. 6 et 7), à simple effet, sont mis alternativement en communication au moyen des canaux nt et n, et, par leur partie inférieure, avec l'air comprimé, qui les soulève, ou avec l'échappement, qui leur . permet de retomber naturel(*) Note sur le perforateur Dubois et François, Daxlielet, Liége. 1872.

TUNNELS DU MONT CENTS ET DU SAINT-GOTHARD. 435

lement. Ce mouvement oscillatoire est transmis à l'arbre r, qui commande un mécanisme anaà section rectangulaire, logue à celui de l'appareil Sommeiller (fig. 8). L' avancement etle recul du cylindre s'opèrent à l'aide d'une visR manoeuvrée à lamain ; ce mode de translation non automatique a pour avantage de permettre de raccourcir ou d'allonger la course du piston percuteur de 2 à 18 centimètres de sorte que, dans le percement de roches excessivement dures ou dans la préparation d'une attaque, on peut frapper

rapidement et moins violemment, tandis qu'on peut frapper à grande course dans le cas d'une roche de dureté

moyenne. Le nombre de coups peut aller jusqu'à 5oo par

minute, mais il se tient en moyenne entre 250 et 3oo.

L'appareil fonctionne à une pression d'air de 2 atmosphères et demie. Les attaques doivent être faites à im,25 dans les roches

très-dures. On a reconnu la nécessité de faire 'porter, autant que possible, les coups de mine dans le même plan vertical, de façon à maintenir le front d'attaque bien droit; car si la roche présente un plan oblique à l'axe d'action du fleuret, celui-ci dévie, le trou commence sur le côté, et il faut alors agir sur l'affût pour reprendre la direction voulue.

Les affûts, destinés à recevoir six perforateurs, ne pesaient que 5. 000 kilog. : c'était un avantage au point de bien vue de la facilité des manoeuvres ; mais on reconnut vite que le système manquait de stabilité, et l'on revint kilog. aux affûts massifs du mont Cenis de 12.000 succès dans Ge perforateur avait déjà fonctionné avec diverses natures de roches, lorsque fut entrepris, en 1872, le percement du Saint-Gothard. Il fut choisi pour comréels sur le mencer l'attaque, en raison de ses avantages Sommeiller, et aussi parce qu'il exige une pression d'air l'on manmoitié moindre, question capitale au moment où quait alors de forces hydrauliques, et qu'on était obligé d'avoir recours à la vapeur pour la compression de l'air.