Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 228]

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TUNNELS DU MONT GENIS ET DIJ SAINT-GOTHARD.

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PERCEMENT DES ALPES.

Le perforateur Dubois et François ne tarda pas à être reconnu insuffisant pour l'attaque des roches dures du Gothard, ainsi qu'il résulte de l'examen du tableau ci-dessous : CÔTÉ

CÔTÉ

de Goeschenen.

d'Airolo (Sud).

ÉLÉMENTS DE COMPARAISON.

Juill. Août. Sept. Juill. Aoùt. Sept.

Avancement mensuel

journalier moyen. . - maximum. Nombre des attaques

.

.

.

51",00 66,00 50,00 17,00 1",65 2,15 1,67 1,53 4",75 3.20 2,95 2,50 56

70

58

70

89,00 60,00 2,87 2,01 5,90 3,20 89

74

Temps moyen pour le percement. . . 5,41 7,09 3,10 65,43 2,3'2 3,12 pour tir et déblayage. 55,8 513 5,2 7,29 5,31 6,37 d'une attaque à l'autre. 115,51 10,43 12,22 10,39 8,3 9,49 Nombre total de trous percés 1.477 1.881 1.535 758 1.100 1.170 Nombre moyen de trous perces par at- 26,37 26,87 26,47 10,83 12,36 15,81 taque Longueur totale des trous 1 451m 1.886 1.535 837 1.327 1.379 Longueur moyenne des trous par at- 25",91 26,95 26,47 11,96 14,91 18,64 taque Longueur moyenne d'un trou 0',983 1,003 1,000 1,105 1,207 1,179 de toutes les attaques. . . . 55",05 70.21 58,00 77,35 107,42 87,25 Nombre de perforateurs à réparer. . . 6.1 125 145 14 20 17 .

A Gceschenen, la masse principale de la montagne était composée de gneiss granitique compacte, tandis qu'a Airob, elle consistait en micaschistes talqueux renfermant de l'amphibole et des grenats disséminés, et en schistes quartzeux. La comparaison du tableau ci-dessus montre_

que Dubois et François a donné de très-bons résultats' dans la roche plus tendre d'Airolo, tandis que le granite de Gceschenen paraît trop dur pour elle ; en effet, de ce côté, il y a eu, à chaque attaque, à changer plusieurs machines qui s'étaient cassées ou endommagées. Cette expérience a

été décisive et a fait renoncer à l'emploi des Dubois et François. Perforateur Perroux.

L'appareil Dubois et François étant décidément rejeté, les expériences faites sur de nouveaux perforateurs conduisirent à l'emploi simultané de deux d'entre eux, Ferroux et Mac-Kean.

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Le rapport du compte rendu de ces expériences comparatives s'exprime ainsi au sujet du premier Tous les perforateurs sont des machines pourvues d'un piston recevant, dans un cylindre, un mouvement alternatif et portant le fleuret qui attaque la roche. En outre de ce mouvement qui produit les chocs du fleuret, deux autres mouvements doivent se produire en même temps,

la rotation graduée de l'outil, et l'avancement de tout l'appareil, à mesure que le trou se creuse dans savoir

la roche. Ce dernier mouvement actionné ordinairement par une

vis se mouvant, soit à la main, soit automatiquement,

laissait beaucoup à désirer. Lorsque la vis était actionnée par un ouvrier, celui-ci pouvait difficilement suivre avec exactitude le travail du fleuret. En effet, ce dernier pénètre dans la roche avec une grande irrégularité, provenant soit de l'état de son tranchant qui se modifie à chaque coup, soit de celui de la roche qui varie à, l'infini. Il résulte de ces circonstances que le fleuret se coince souvent dans le trou, ce qui oblige à tourner la vis en sens inverse pour le dégager. Il arrive aussi, lorsque le cylindre ne suit pas la même progression que le fleuret, que le piston frappe sur le fond du cylindre et que celui-ci se rompt par l'effet du choc. Les mêmes inconvénients se présentent lorsque le mouvement de pràgression est automatique, l'avancement du fleuret étant régulier, il faudrait que le forage du trou le fût aussi, ce qui est matériellement impossible. Les arrêts provenant de ces circonstances sont parfois assez fréquents pour que l'avantage de la perforation mécanique en soit considérablement réduit, de plus ils néceséviter de sitent la présence d'ouvriers très-vigilants pour nombreux accidents aux machines. Dans le perforateur Ferroux, le mécanisme est disposé de telle manière que, lorsque le trou a acquis une certaine