Annales des Mines (1878, série 7, volume 14) [Image 245]

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ÉTUDE COMPARÉE DES RÉGULATEURS.

variablement à un, manchon M pouvant se mouvoir verti-

calement, et dont les deux positions extrêmes M, et M correspondent à l'ouverture et à la fermeture de l'organe de réglage ; si le travail emmagasiné en aval de la valve, et dans les cylindres est trop faible pour pouvoir créer une augmentation sensible de la vitesse du volant, on voit que le travail moteur par tour de volant est, à chaque instant, une fonction continue de la position du manchon M. Cette condition n'est pas rigoureusement remplie dans les machines

à vapeur, et on verra les inconvénients qui en résultent. Imaginons un appareil qui ait la propriété de changer de forme d'une manière continue, quand la vitesse du volant varie : relions d'une manière invariable le manchon M aux variations de forme de cet appareil. Cela revient à supposer que la position de M sur la ligne M,M, est une fonction

continue de la vitesse du volant ; admettons en outre qu'elle varie constamment dans le même sens. Soit M, la position correspondant à la vitesse angulaire w, fixée comme minimum. Soit M, la position correspondant à la vitesse angulaire w, fixée comme maximum. Le travail moteur à chaque instant est donc une fonction continue de la

vitesse du volant. Les résistances passives dues à la valve ou à l'appareil déformable, sont supposées assez petites pour ne pas changer sensiblement la loi des déplacements du manchon en fonction de la vitesse du volant.

Nous allons voir que, si toutes les conditions précédentes sont remplies, la vitesse angulaire co du volant ne sortira pas des limites w, et wo. En effet, si, pour une cause

quelconque, la vitesse atteint la valeur w la force motrice est supprimée complètement ; la machine ne peut donc que ralentir : donc la vitesse w ne dépassera jamais w,.

Si la \ itesse descend jusqu'à w la valve est toute

grande ouverte; or, nous avons supposé que, pour cette position de la valve, le travail moteur, par tour du volant, est au moins égal au maximum du travail résistant : donc,

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RÉGULATEURS DE VITESSE.

to ne pourra pas descendre au-dessous de w,. Toutes les conditions posées sont donc remplies : w sera toujours comprise entre w, et w quelles que soient les variations du travail résistant entre son maximum et zéro.

Mais, en général, les variations du travail résistant ne sont pas aussi considérables, de sorte que la vitesse se main-

tiendra, en pratique, entre des limites beaucoup plus rapprochées que w, et w,. C'est à cause de cela qu'un écart de qui peut, au premier abord, sembler insuffisant, donne en pratique une régularité presque parfaite ; un écart de est suffisant pour bien des ateliers : c'est celui qui a été adopté pour les machines Corliss.

Nous avons supposé que l'organe d'obturation peut supprimer complétement la force motrice. C'est indispensable si l'on veut que la machine ne dépasse pas la vitesse (,), en cas de chute de la courroie principale. Mais il est assez difficile de construire des valves pouvant fermer hermétiquement le passage de la vapeur ; nous allons voir

qu'on peut le plus souvent se contenter d'une fermeture incomplète de la valve ; voici dans quelles limites : soit

la

section libre laissée par la valve quand on la ferme autant qu'on peut, c'est-à-dire pour la portion M, du manchon, soit Tm le travail moteur par tour de volant correspondant à la section G' laissée à la vapeur pour la vitesse de régime, soit Tr la plus petite valeur que puisse avoir le travail résistant par tour de volant. Il faut que la section a soit assez Petite pour que Tm soit inférieur à Tr ; sans cela, w pourrait dépasser w,. Mais il est préférable d'avoir des valves qui ferment aussi bien que possible ; les constructeurs ont toujours une tendance à éluder cette condition. à cause de la difficulté qu'il y a de construire des valves bien ajustées, bien équilibrées et en même temps très-douces à mouvoir. Il est bon que la surface c. des fuites de la valve n'ait pas plus

de 5 ou 4 millim. carrés par force de cheval de la machine. Pour obtenir facilement une fermeture suffisante, il faut TOME XIV, 1878.

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