Annales des Mines (1878, série 7, volume 13) [Image 310]

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BULLETIN. 604 avait G mètres de prole puits à eau qui s'ouvrait par-dessous et

fondeur. faire passer dans Dès le lendemain de l'accident, on avait réussi à mètres cubes la mine les 2/3 de la quantité d'air normale, soit 2.000 jet de vapeur. envoyant dans le puits de retour un par minute, en installés à la surLa vapeur était fournie par quatre générateurs à l'amener à une face et elle descendait par un tuyau qui servait chantiers situés On put dès lors parcourir les

machine intérieure. mais sans y trouver de au nord et au nord-ouest du puits n° 2, plustard que les ouvriers qui travaillaient dans corps. On reconnut qu'ils avaient été asphyxiés à ces chantiers les avaient quittés et dans une galerie inclinée. 180 mètres du puits, rétablit à peu Lorsque le puits n0 5 fut rouvert, la ventilation se les points de près complètement, et l'on iput pénétrer dans tons de l'explosion. cadavres et étudier les effets la mine, relever les produits, entre auDe nombreux éboulements du toit s'étaient sud partant du puits tres un qui obstruait la galerie de niveau du l'intensité de l'explon° 2. D'après les inspecteurs des mines, la communigrande en deux points situés sur sion a été la plus lls sont conduits à cation la plus directe des puits n" 2 et 3. a commencé en penser, d'après l'aspect des lieux, que l'explosion du puits n° 3 entre entre l'endroit où l'air venant un point situé celui où il rencontre le courant dans les travaux du puits n° 2, etenflammé sur une lampe à feu nu. venant du n° 2. Le gaz se sera mine qui ait déterminé Ils ne croient pas que ce soit un coup de à cause du peu de dégâts causés l'explosion dans un chantier, mine. auprès des chantiers avoisinant ce quartier de la devait être la quantité de gaz inflammable Le rapport ajoute que les traces d'explosion retrouvées très-considérable, à en juger par du sud et de l'est dans tous les travaux du puits n° 3 et dans ceux grand nombre du puits n° 2, et par les brûlures que portaient un serait accumulée grande quantité de gaz se de cadavres. Cette des fronts de dans les galeries non ventilées qui existent en arrière fIzonpli Goal, qui taille. Une couche de houille non exploitée, dite Main Goal, à 7-,5o de de se trouve entre les couches de Splint et donner du gaz par des la première de ces couches, aurait pu aussi l'exploitation. fentes provoquées par les suivantes : Quoi qu'il en soit, les conclusions du rapport sont des lampes de sûreté fery aurait lieu, dans l'avenir, d'employer de perfectionner proscrire l'emploi de la poudre; mant à clef ; de dehors des courants le système de ventilation en ne laissant pas en de taille, et aussi en d'air les galeries situées en arrière des fronts

6o5 rectifiant en certains points des circuits trop longs parcourus par ces courants. Il faudrait aussi éviter les dispositions vicieuses comme celle qui consiste à ventiler une partie des travaux du puits n° 2 par de l'air ayant déjà circulé dans les chantiers du puits re 3. Enfin il serait important de faire observer strictement par les ouvriers les mesures réglementaires, et de concentrer daBULLETIN.

vantage les chantiers.

J'ajouterai que l'attention des auteurs du rapport ne paraît Pas s'être portée sur deux points importants : l'un est la baisse subite et considérable du baromètre qui s'est produite le matin même de l'accident ; l'autre, plus important encore, est le rôle que les poussières ont joué dans l'accident, rôle dont on retrouve des traces nombreuses. Nous avons vu que la couche de Splint Goal était très-sèche. Le rapport lui-même indique qu'un volume con-

sidérable de fumée est sorti des puits et que cette fumée a été visible pendant plusieurs minutes. Cette fumée ne peut avoir été produite que par la combustion des poussières de houille. En outre, on concevrait assez difficilement qu'une flamme eût pu venir brûler le directeur de la mine à la bouche du puits n° 5, par lequel

l'air entrait, sans qu'un mélange combustible capable de brûler pendant quelque temps, c'est-à-dire non exclusivement gazeux, ait été repoussé dans ce puits. En examinant les dépositions faites par diverses personnes devant le comité d'enquête sur l'accident à Hamilton, on voit que le receveur du puits n° a déclare avoir vu sortir de ce puits, pendant une minute environ, une grande masse de fumée, mais pas de flamme. Dans le rapport, il est dit qu'un léger courant d'air sortit de ce puits, et cette déposition formelle, qui certes n'a pas été faite dans l'intention de soutenir une théorie, n'est même pas indi-

quée. Un homme qui travaillait dans un chantier du nord du puits n° 2, et qui, ayant senti la commotion de l'explosion, s'est enfui vers le puits en conservant sa lumière, dit avoir vu de la fumée arrivant de tous les côtés. Un des firenten, en parlant de l'état d'un certain quartier de la mine, dit qu'Il n'y avait pas là de traces de carbonisation sur les boisages, ce qui semble indiquer implicitement qu'il y en avait en d'autres points. Or, ces traces de carbonisation sont des poussières de coke adhérentes, car un mélange simplement gazeux n'en laisse aucune sur le bois. Ces quelques faits (on en aurait probablement signalé d'autres du même genre, si l'attention s'était portée sur ce point), ainsi que les circonstances dans lesquelles l'accident s'est produit, me paraissent prouver que les poussières de charbon ont joué un rôle