Annales des Mines (1878, série 7, volume 13) [Image 264]

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-REVUE DE GÉOLOGIE.

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L'altitude des nappes souterraines varie de 180 à i60 mètres dans l'Agenais de 550 à 160 mètres dans le haut Quercy; de 260 à 100 mètres dans les Causses; de 25o à, 100 mètres dans la Gascogne ainsi que dans le bas Quercy ; de 120 à 6o mètres dans les vallées de la Garonne, du Tarn, de l'Aveyron. Les nappes souterrairies des vallées s'écoulent à travers les sables

et graviers qui forment leur fond et leurs parois; on les appelle nappes d'infiltration et elles varient avec la hauteur des fleuves dans lesquels elles se déversent. Quand les terrains imperméables se montrent à la surface, les sources sont faibles et très-nombreuses ; c'est, par exemple, ce qui

a lieu sur le granite : tandis que dans les terrains perméables, comme les calcaires jurassiques, qui sont percés par un grand nombre de puits absorbants naturels, les sources sont rares et très-abondantes ; telles sont celles de Livron, du Martinet, de la vallée de l'Aveyron.

De même qu'en Franche Comté, les sources des terrains jurassiques de Tarn-et-Garonne se font quelquefois jourdans les endroits où il existe des failles. Du reste, les eaux sont rares sur le haut de tous les plateaux du département. Les eaux de Tarn-et-Garonne sont en général calcaires et elles peuvent même devenir incrustantes, notamment quand elles sortent des calcaires jurassiques; elles sont magnésiennes dans le trias et aussi dans le lias, car ces terrains renferment des couches de dolomie. Sur les granites, les matières organiques les rendent quelquefois acides.

Phénomèues volcaniques. 1sLANnE.

partant des recherches faites sur l'Islande et de la

bonne carte de cette île qui a été exécutée sous la direction d' Ois en, M. K,j cru If (,) a cherché à grouper les divers phéno-

mènes volcaniques dont elle a été et est encore le théâtre. M. Kjerulf distingue : 10 Les fentes par lesquelles se font les éruptions des volcans ; elles offrent deux directions N. et N.-E.; 20 Les fentes ouvertes, sortes de vallées, nommées Gjoa dans le pays, qui présentent trois directions N., N.-E. et N.-N.-O.; 0) Zeit ., d. deutsellen Geol. Gesellschaft, 1876.

GEOLOGIE DYNAMIQUE.

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5° Les fentes livrant passage aux geysirs et aux solfatares ; elles se groupent suivant trois directions qui ne diffèrent pas beaucoup des précédentes; 110 Les filons de laves, correspondant à des fentes anciennes et très-profondes qui ont été remplies; on peut les rapporter à quatre directions. Autant que le permettent les documents historiques et d'après MM. Schythe, Zirkel et E. Robert, M. Kjérulf a dressé une statistique des éruptions auxquelles ont donné lieu les nombreux volcans de l'Islande. Avant l'an 1.00, l'activité volcanique était

surtout à Koetla et dans l'ouest de l'île; niais, en 1'04, l'llécla vomit une grande quantité de cendres ; alors il y eut jusqu'à nos

jours une sorte d'alternance entre les éruptions de l'ilécla, de Koetla,

de Nlyvatn,'et des autres volcans. En résumé, les éruptions les plus anciennes avaient, lieu dans l'ouest de l'Islande et, malgré une certaine périodicité, les éruptions les plus récentes tendent au contraire à se faire jour vers l'est de cette grande île.

JAPON. M. J. Mil ne (i) a décrit les circonstances d'une éruption volcanique dont il a été le témoin dans l'île d'Oshima, près de Yeddo. Il a pu faire l'ascension du cratère principal, au fond, duquel un cône émettait de la lave, des lapilli, des bombes et une colonne de fumée s'élevant à plus de 500 mètres. L'éruption durait déjà depuis 16 jours. Trois ans auparavant le volcan d'Oshima avait dégagé de la fumée et, sept ans plus tôt, ily avait eu une véritable éruption. Toutes les îles voisines d'Oshima sont d'origine volcanique ; mais, à l'exception d'une ou deux qui émettent quelquefois de la vapeur, on peut les considérer comme étant maintenant au repos. Il est à remarquer que les tremblements de terre, fréquents au Japon, ne paraissent pas être ressentis à Oshima, comme si le volcan formait une soupape naturelle qui empêche l'onde séismique de produire son effet habituel d'ébranlement. La lave de l'île d'Oshima paraît être une andésite avec augite, con-

tenant un peu de sanidine, et ressemblant à quelques-unes des

roches de Java.

(1) Geol. Mag.. 1877, 193.