Annales des Mines (1878, série 7, volume 13) [Image 231]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

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observe sur les bords de la Sambre, entre les sables d'Ostricourt et le conglomérat à silex de la base de l'éocène. Cette marne argileuse, tantôt bleue, tantôt verdâtre, diffère essentiellement des dièves crétacées, avec lesquelles elle a souvent été confondue. Elle paraît représenter un faciès particulier de l'argile à silex éocène. Cette même couche se retrouve, d'après M. G osselet (1), sous la forêt de Mormal, où elle est recouverte par le limon.

M. Tou rn o üer (9) a appelé l'attention sur MORTEFONTAINE. le caractère particulier de la faune des sables de Mortefontaine; ces sables, où l'on voit revenir quelques formes du calcaire grossier, sont intercalés entre deux calcaires lacustres; l'inférieur, ou calcaire de Ducy de M. Mu nier -Ch alm as , caractérisé par Limna arenaria et Nystia microstoma, se relie par sa faune à l'éocène moyen ; le supérieur, ou calcaire de Saint-Ouen proprement dit, contient Limna longiscata. M. Tou rn oüer pense que le calcaire de Ducy pourrait former la base de l'éocène supérieur ou de l'oligocène inférieur.

MM. Vasseu r et Garez (3) ont donné la coupe LA FRETTE. détaillée des sables de Beauchamp, du calcaire de Saint-Ouen et des dépôts marins inférieurs au gypse, à la Frette près Cormeilles-en-Parisis. Les marnes marines infra-gypseuses sont bien

développées et atteignent près de é mètres : on y observe un niveau supérieur, à Pholadomya ludensis et un niveau inférieur calcarifère, avec moules de cérites; cette double division se retrouve à Orgemont et à Brie-sur-Marne. ESSONNE.

MM. V asseu r et Garez (Li) ont observé à Essonne,

sous les glaises vertes, une marne brune et un calcaire siliceux blanchâtre qui se placent, par leurs fossiles, au niveau des marnes blanches à Liinna strigosa, supérieures au gypse. On y trouve

Planorbis planulatus, Bythinia Duchasteli, B. Pygina, B. Sandbergeri, Chara medicaginula. Dans les environs de Paris, au-dessus de la formation gypseuse, les marnes à limnées présentent généralement deux bancs de gypse. A Essonne, où le gypse est remplacé par le calcaire siliceux de Champigny, ces marnes sont très-siliceuses.

Les mêmes auteurs (5) ont étudié, dans les marnes blanches Ans. Soc. géol. du Nord, IV, 125. Bull. Soc. géol. [31, IV, 476. Bull. Soc. géol. [3], IV, 471. Bull. Soc. géol. [3], V, 277. Bull. Soc. géol. [3], V, 312.

TERRAINS.

447 supra-gypseuses de Ville-Parisis, la couche à Melanopsis, qui est la

même que celle à Limna strigosa. Quelques espèces nouvelles de Cypris et de Chara ont été découvertes dans les mêmes marnes par M. G. Do Ilf us (1) RILLY. M. Do 1 lfus (9) a étudié è. Villers-Allerand, près de Rilly-la-Montagne, une couche de sables ferrugineux passant au grès, et située à la base des sables blancs de Rilly. Les fossiles de la couche en question lui ont paru identiques avec ceux de Jonchery et de Châlons-sur-Vesle. L'auteur en conclut que les sables et les calcaires de Rilly appartiennent à la partie supérieure de l'étage des sables de Bracheux. M. Dollf us pense également que la place du conglomérat de Meudon et de la Marne de Dormans est à la base des lignites du

Soissonnais. HONGRIE ET VICENTIN.

MM. Hébert et Munier-Chalmas (3)

se sont livrés à une étude comparative des bassins tertiaires éocènes de la Hongrie et du Vicentin.

Ils ont reconnu que l'éocène supérieur est représenté par les marnes de Bude et les couches à Orbitoïdes et Nummulites Tchihatchefi, ayant pour équivalents, dans le Vicentin, les calcaires à polypiers de Crosara , les couches de Priabona et les calcaires à Cerithium diaboli. C'est sur cet horizon que se placent les couches à petites nummulites de Faudon et des Diablerets, ainsi que les couches à Serpula spirula de Biarritz. L'assise supérieure de l'éocène moyen est formée en Hongrie

par les couches à Nummulites striata, comprenant les bancs à Cerithium corvinum et autres fossiles du tuf de Ronca. Ce dernier se place par sa faune sur l'horizon du calcaire grossier supérieur du bassin parisien. Par suite, le calcaire à Fimbria major représenterait les sables de Beauchamp. L'horizon des grandes nummulites de San Giovani Ilarione et de Hongrie (Nutum. perforata, N. spira, N. complanata) a son représentant dans le calcaire grossier inférieur à Cerithium En même temps cette identité permet de trancher la question, jus-

qu'alors douteuse, de la superposition des couches de Roua à celles de San Giovanni. Bull. Soc. géol. [3] V, 314. Ans. Soc. géol. du Nord, III, 153. Comptes rendus. LXXXV, 122, 181, 259.