Annales des Mines (1877, série 7, volume 12) [Image 198]

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FLORE HOUILLÈRE.

Les autres bassins du groupe sont au contraire un peu plus anciens : ainsi, à la mine de Montet-aux-Moines (Allier)

et à Saint-Éloi ( Puy-de-Dôme), c'est à l'étage des Cor7 daïtées. ou tout au moins à la partie supérieure de .:cet étage que se rapporte la flore des couches exploitées. Ce groupe forme la Bassins houillers du Sud-Ouest.

suite naturelle du précédent, l'alignement houiller dont

nous avons parlé se continuant par les petits bassins d'Argentat (Corrèze) et de Cublac (Dordogne), qui paraissent se rapporter l'un et l'autre à l'étage des Filicacées , M. Grand.'Eury rapprochant le premier des couches

moyennes et le second des couches supérieures de SaintÉtienne (*) . Saint-Perdoux (Lot), au contraire, les plantes houil(1 M. Mouret, ingénieur des ponts et chaussées à Brive, a réuni une importante série d'empreintes provenant de ces deux bassins. Nous citerons, pour Argentat, les espèces suivantes : Annularia

longifolia et brecifolia, communs; Calamiles Cistii et major; Asterophyllites equiseliformis, Illacrostachya infundibuliformis; Pecopteris arborescens, abondant, P. eyathea, heinitelioïdes, Bio; Alethopteris Grandini; Callipteridium ovatum, abondant; Schi.

zopteris; Cordaïtes et Poacordaïles; Dicranophyllum

assez fréquent ; Carpolithes divers. Il y a, comme on voit, une assez grande analogie entre cette flore et celle d'Ahun, avec cette différence que nous n'avons vu, du moins parmi les plantes recueillies, aucun Calamodendron.

Pour le groupe de Cublac, nous ajouterons aux plantes citées par M. Grand'Eury : au Lardin, Annularia longifolia; Pecopteris arborescens, cyallica et heinitelioïdes ; à Cublac : Calamiles approximatus; Alethopteris Grandini; Schizopteris et Androslachys ; l'Oclontouteris Brardii et le Dictyopteris Brongniarti sont surtout très-abondants ; enfin dans des affleurements de schistes houillers reconnus par M. Mouret, près de Peyrignac, à l'ouest du Lardin, nous avons vu les Pecopteris polymorpha, oreopteridia, arborescens et Pluckeneti, un Schizopteris, des Corclaïtes, et le Rhabdocarpus tunicatus excessivement abondant.

Toutes ces plantes répondent bien à la flore de l'étage des

Fougères, et nous ne pensons pas qu'il puisse y avoir grande diffé-

rence (l'âge entre le bassin d'Argentat et celui de Cublac ; d'ail. leurs l'abondance dans ce dernier de l'Odontopteris Brardii c05

TRAVAUX DE M. GRAND'EURY.

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lères ressemblent plutôt à celles de Rive-de-Gier, ce qui ferait ranger les dépôts de cette localité à la base du terrain

houiller supérieur. Enfin, dans l'Aveyron, la flore est celle du sommet de ce terrain, car c'est à l'étage des Calamodendrées qu'elle se l'apporte le mieux : ainsi la grande couche de Decazeville est formée surtout d'écorces de Calamodendron; mais les

couches les plus inférieures paraissent plutôt se rapporter à l'étage des Fougères, d'après les observations de N. Nougarède , ingénieur principal des houillères de Decazeville , qui nous a dit avoir distingué dans le bassin deux systèmes, caractérisés, celui du bas par l'abondance des

Alethopteris, et celui du haut par les Calamodendrées.

Bassins houillers du Midi. - Les bassins houillers du Languedoc et des Pyrénées paraissent appartenir tous au terrain houiller sous-supérieur, sans que l'étage supérieur proprement dit s'y trouve représenté. Ainsi, à Carmaux ( Tarn), la flore se fait remarquer par l'abondance des Cordaïtes et surtout des Pecopteris névroptéro.ides , tels

que le P. polymorphe. On rencontre les mêmes plantes à Graissessac et à Neffiez, mais dans cette localité le terrain permien existe au-dessus de la houille sous la forme de schistes noirs qui paraissent contemporains de ceux de Lodève. Ceux-ci ont une flore nettement permienne, qui conduit à les rapporter à l'étage moyen du rothliegende. duirait à l'assimiler plutôt encore aux couches moyennes qu'aux couches supérieures du système stéphanois. Nous ajouterons qu'aux environs de Brive on trouve des grès micacés dont la flore paraît indiquer l'étage permo-carbonifère, sinon le permien proprement dit; nous y avons notamment les Calainites gigas et Walchia piniformis, avec unvuSphenophyllion particulier, et quelques fougères difficiles à déterminer d'une façon précise, mais au moins très-voisines de plusieurs décrites par Gutbier dans la flore du rothliegende. M.des espèces D. Stur cité ces plantes dans les Verhandlungen der k. k. geol. Reichsanstalt. 1876, p. 277.