Annales des Mines (1877, série 7, volume 12) [Image 179]

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TRAVAUX DE M. GRAND' EURY.

FLORE HOUILLÈRE.

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d'ailleurs, que nulle part le terII est juste de remarquer, point dans son entier dérain houiller n'existe sur un même montre bien au comveloppement; la partie supérieure ne se et les échantillons de plet que dans le centre de la France, répandus dans les collecplantes de cette région étant peu les études d'ensemble étaient tions, surtout à l'étranger, moins hors de notre pays. assez difficiles à entreprendre, au été frappés Cependant plusieurs paléontologistes avaient profonde qui existe entre les flores de cerde la différence reconnaître dans le terrain tains bassins et étaient arrivés à dit deux groupes bien distincts et fatouiller proprement avions été conduit , ciles à caractériser par les plantes. Nous des collections de nous-même à ce résultat par l'étude outre un grand nombre l'École des mines, qui renferment,provenances, une quande plantes françaises de diverses terrains houillers d'Allematité notable d'empreintes des d'Eschweiler et de Sarrebruck. En gne, particulièrement du bassin du Nord, examinant la belle collection de plantes du Souich, nous avions recueillie par M. l'inspecteur général ne dirons pas seulement trouvé la flore de ce bassin, nousd'Eschweiler, tandis que la analogue, mais identique à celle Saint-Étienne, Decize, Commenflore d'Alais, Carmaux, complètement différente et try, Decazeville, se montrait à Decazeville, un accusait sur certains points, par exemple terrain permien. Cette division passage graduel à celle du de la différence des flores en deux grands étages résultant du reste, par M. D. Stuc, le sanous avait été confirmée, de Vienne, qui, vant paléontologiste de l'Institut géologique mines, nous avait dit avoir dans une visite à l'École des l'existence de ces deux épo. reconnu dans la flore houillère ques bien caractérisées. les doutes, d'as. Mais il était nécessaire, pour lever tous basée sur les difféseoir cette division du terrain houiller, grand nombre d'observations, rences de flore, sur un plus l'exactitude par l'examen des documents

et d'en vérifier

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fournis par tous les bassins en exploitation. C'est ce que vient de faire M. Grand'Eury, dans un ouvrage destiné à devenir classique, où il donne le résultat des études poursuivies par lui pendant plus de douze années sur les plantes houillères du plateau central de la France, et sur la comparaison des flores des différents bassins connus, qu'il a étudiées, soit sur les lieux, soit dans les riches collections recueillies au Muséum par le regretté M. Ad. Brongniart. M. Grand'Eury est arrivé, de son côté, à la même division paléontologique du terrain houiller proprement

dit en deux grands étages aussi nettement caractérisés que possible par la différence complète de leurs flores, qu'il a reconnues partout parfaitement constantes, à ce point qu'il suffit, comme nous avions bien cru le constater, d'un petit nombre d'empreintes indiquant certaines associations d'espèces pour déterminer avec certitude auquel de ces deux étages appartient une formation.

Si nous avons parlé ici des résultats de nos recher-

ches personnelles, ce n'est pas avec la pensée de les

mettre en parallèle avec les études si prolongées et si importantes de M. Grand'Eury, c'est uniquement pour montrer que les caractères des deux membres principaux du terrain houiller sont assez nets et assez saillants pour se révéler rapidement et pour être appréciés d'une manière absolument identique par des observateurs différents. Ils sont donc de nature à être facilement utilisés et il suffirait, pour s'en servir avec. fruit, de connaître un nombre relativement restreint d'empreintes, en se bornant aux espèces les plus abondantes et les plus significatives.

Mais il n'en est plus de même quand on veut subdiviser ces grands étages en groupes secondaires et surtout quand on désire arriver au raccordement des diverses parties des couches d'un même bassin. Il faut alors descendre de plus en plus dans le détail, les différences de flore

devenant na-