Annales des Mines (1877, série 7, volume 12) [Image 159]

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MÉTALLURGIE DU NICKEL.

MÉTALLURGIE DU NICKEL,

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L'oxyde de nickel est séché, calciné au rouge, lave à l'eau acidulée et séché. Son traitement s'achève comme je le dirai plus bas. Le peroxyde de cobalt est séché dans des étuves en bois formées par de grandes armoires munies de 'tiroirs dont les fonds sont à claire-voie. Puis on le chauffe au rouge dans des fours à réverbère à deux soles superposées, on

le lave à l'eau acidulée et on le sèche. On le porphyrise enfin dans des moulins très-ingénieux : celui qui sert pour

l'oxyde de première qualité se compose d'un mortier en fonte qui tourne autour de son axe de révolution, placé verticalement, et d'un pilon en fonte qui est animé d'un mouvement pendulaire; celui qui sert pour l'oxyde de seconde qualité se compose d'un mortier en fonte qui tourne

autour de son axe de révolution, placé dans une position inclinée, et de boulets en fonte posés dans le mortier au milieu de la matière à broyer. Ces deux Sortes d'oxydes de cobalt sont vendues aux usines royales de Saxe. Je regrette de ne pas pouvoir décrire avec de plus grands détails les installations remarquables de l'usine de Georges. § 5.

Exemple emprunté à l'usine Saint-Benoît à Liége.

Le minerai pauvre du Val de Sierre (Valais) est transformé sur place eu un speiss riche à 28 p. Io° en nickel et cobalt. Ce speiss est expédié à l'usine de Saint-Benoît à Liège, où un rôtissage l'amène à la teneur de 45 p. 100. Le speiss enrichi est attaqué à 800 par de l'acide chlorhydrique concentré. On traite la dissolution par de la chaux et du chlorure de chaux ; le précipité, principalement formé de fer, contient aussi de l'arsenic, du nickel et du

cobalt. Il doit rentrer dans le traitement métallurgique. On précipite ensuite le cuivre par du sulfure de calcium, et dans la liqueur purifiée on précipite successivement le cobalt et le nickel.

CHAPITRE VIII. PRÉPARATION DES VERRES BLEUS DE COBALT.

L'usine d'Oberschlemma, en Saxe, est à peu près la seule usine qui fabrique des smalts. Elle achète à différentes usines les oxydes de cobalt que ces usines préparent comme un produit secondaire, et elle fabrique elle-même

de l'oxyde de cobalt au moyen de maltes ou de speiss qu'elle achète à diverses usines.

Pour fabriquer le salait on fond le sesquioxyde de cobalt avec du carbonate de soude et du quartz. Il paraît que la couleur obtenue dépend non-seulement de la proportion des matières employées, mais encore de leur état de pulvérisation plus ou moins complète. Le détail de cette fabrication est tenu secret. A Leogang, on a essayé avec succès de fabriquer des smalts au moyen de scories cobahifères. Ces scories contiennent, indépendamment du silicate de cobalt, un peu d'acide arsénique et d'alcali. Elles renferment en outre des grenailles de speiss dont il est facile de les séparer par une simple fusion.

Leur teneur en cobalt varie entre 55 et 45 p. ioo. On commence par les fondre avec de la soude et de l'arsenic, de façon à obtenir un speiss de cobalt presque pur. Ce speiss de cobalt est fondu dans un four à réverbère soufflé,dont nous avons parlé dans le chapitre VI. Les premières scories sont un peu ferrugineuses, et les dernières un peu nickelifères, mais les scories intermédiaires constituent un smalt commercial.