Annales des Mines (1877, série 7, volume 12) [Image 42]

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MINE DE PLOMB ARGENTIFÈRE D'AMY.

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MINE DE PLOMB ARGENTIFÈRE D'ANCY.

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a extrait de l'argent des montagnes du Lyonnais à une époque fort reculée. Il est prouvé que Hugues Jossard dé-

NOTICE STJR

D'ANCY LA MINE DE PLOMB ARGENTIFERE

(1495 à 1512) Par M. DEBOMBOURG.

documents sur On possède, croyons-nous, assez peu de âge. l'exploitation des mines en France pendant le moyen mains Aussi, un heureux hasard ayant fait tomber entre nos du rendela copie d'un ancien registre ou livre de compte canton de ment d'une mine existant, en 1495, à Ancy, intéressant d'en puTarare, nous avons pensé qu'il serait blier au moins quelques extraits. du xve siècle, Cette copie, sur papier fort, de l'écriture servant renferme 8 pages in-quarto. Sur la première page, de couverture, on lit en titre registre des mines d'ar« De 1495 à 1512. Journal ou dépendant gent de la montagne de Suchel, paroisse d'Oncy,

de Savigny. »

mots Tout au haut de la deuxième page on trouve ces juillet 1495 et finit en juin 1512. « Ce journal commence en nulle part de mines Il n'y est parlé que de mines d'argent et

d'or. »

qu'une mine Disons d'abord que la mine d'Ancy n'était

exploite encore près de de plomb argentifère, comme on en Beaujeu, et que l'argent pur ne s'y trouvait pas. comparé' Le rôle métallurgique du Lyonnais est bien terne, argentifère de la Bretagne, mines de plomb

à celui des

Néanmoins, on des Vosges, des Cévennes et des Pyrénées.

couvrit les mines de plomb de Brullioles et de Soucieux, près de Saint-Bel, au xve siècle et que, pour exploiter cette découverte, il s'associa avec un argentier nommé Jacquemin,

qui ne serait autre, croit-on, que le célèbre Jacques Coeur. Les redevances exigées par le seigneur de Chamousset et le prieur de Saint-Irénée de Lyon les forcèrent bientôt à abandonner la mine de Brullioles. Le 4 septembre 1403, Alix d'Epinac, femme de Guillaume d'Albon , chevalier, vendit à Hugues Jossard tous les filons d'argent, de plomb et autres métaux découverts ou à découvrir dans les terres situées au Puy de Montchanin, mandement de Montrotier, et, par un second acte, passé le 28 octobre suivant, le nouveau possesseur remit à Étienne d'Épinac, prieur de Montrotier, tant pour lui que pour sa soeur Alix, tous ces filons, attendu que le travail y était très-périlleux. Les travaux furent repris plus tard à la suite de nouveaux essais. On trouve sur le testament de Thomas Rossignol, clerc, greffier des élus et notaire signataire de l'expédition de la remise des mines, les noms des trois associés à cette oeuvre hardie et sans doute profitable. Le testateur mentionne simplement, et sans qu'on puisse être renseigné plus utilement, une créance ad opus magistrorum Hugonis Jossardi, Jearandi Frepperi et dieu i testatoris. L'âme de cette association fut Hugues Jossard, qui en retira de gros bénéfices.

Jean Jossard, fils de Hugues, continua l'ceuvre fructueuse de l'exploitation des mines. Dans son testament du 3 novembre 1464, Jean Jossard, chevalier, seigneur de Châtillon d'Azergues, légua à ses deux filles le revenu de ses mines de Corne et du Mont de Pampalien. C'est sans doute ce personnage qui fut l'associé de Jacques Coeur, lequel avait des intérêts clans les mines de Cotne et de Pampalien, citées sur le compte de ses biens confisqués. Il est possible