Annales des Mines (1876, série 7, volume 10) [Image 269]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

ROCHES MÉTALLIFÈRES.

mélange de quartz, de mica, de gilbertite et de cassitérite avec un

peu de spath fluor, de pyrites de fer, de pyrites de cuivre, de la bornite, du cuivre sulfuré et de la chalybite.

Conformément à la théorie donnée par MM. Daubrée, de Co t ta , St elzner et par d'autres géologues, le granite, après sa solidification, a donc été traversé par des fentes et par des fissures.

Ces dernières ont alors livré passage à des vapeurs ou bien à des dissolutions stannifères, qui, sur certains points, ont pu imprégner le granite, le décomposer et y déposer le minerai d'étain. p s (1), après une étude chimique et M. P h i CORNOUAILLES. microscopique des filons stannifères et cuivreux du Cornouailles, ainsi que des roches qui leur sont associées, arrive à peu près aux conclusions suivantes : Les fientes des filons de cuivre ou d'étain du Cornouailles sont généralement le résultat d'actions exercées après la solidification des porphyres (elvans), mais le plus souvent dans une direction générale qui est la même que celle de leur éruption. Ces fientes, produites postérieurement, sont remplies de minéraux qui résultent des actions chimiques des eaux ou de la vapeur d'eau circu-

lant dans leur intérieur. M. PhIlips pense qu'on ne peut pas bien déterminer jusqu'à quel point les dépôts opérés dans les fientes sont dus à des eaux venant des régions inférieures, ni quelle est au juste l'influence des infiltrations latérales. Les effets que produit dans le remplissage et dans la richesse des filons la nature de la roche encaissante, montrent cependant que les infiltrations latérales doivent aussi avoir exercé de l'action. Quant aux stockwercks, ils paraissent avoir été formés dans des fissures produites pendant le soulèvement des masses éruptives partiellement consolidées. L'altération qu'éprouvent les dépôts stratifiés au contact des roches éruptives semble également résulter d'infiltrations analogues. TOSCANE.

M. Ch arion (2) a signalé la découverte

d'étain

oxydé en Toscane, auprès de la ville de Campiglia maritima, La cassitérite y forme une veine mince, à la limite du calcaire liasique

et d'un gite d'hématite brune. Sa composition est la suivante. oxyde d'étain, 89,94; oxyde de fer, 9,15; oxyde de manganèse, 0.95; somme, 100,00. (1) Quarterly Journal of the geological Society. August, 1875. (`2) Annales des mines (7), IX, f19.

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M. charlon regarde cette association intime de l'étain aux

minerais si nombreux du Campigliese.comme une preuve de l'hypothèse, émise par M. Si m o ni n , d'après. laquelle les Romains auraient fabriqué le bronze naturel par la fusion directe d'un mélange convenable de minerais.

Fer. Minerais de fer oxydés. SUÈDE. M. Sjoegren (1) a classé les lainerais de fer de la Suède en trois catégories, à la fois d'après leur âge et d'après leur nature minéralogique. 1° La série la plus ancienne est celle des minerais accompagnés de quartz et de feldspath. Ce sont des oligistes ou des fers magné tiques. Ces gîtes sont généralement caractérisés par leur structure zonée ainsi que par leur liaison étroite avec la roche encaissante, gneiss ou eurite rouge. Comme exemples, l'auteur cite Graesberg et Groengesberg en Dalécarlie, Geleivara en Laponie.

Ensuite ont apparu les minerais associés au pyroxène et à

l'amphibole (Persberg en Wermland). Ce sont des minerais magné-

tiques, rarement zonés et séparés de la roche encaissante par une salebande de pyroxène, ou d'amphibole, avec ou sans grenat. La troisième et dernière série est celle des minerais manganésifères et calcarifères (Dannernora et Langban). Ce sont généralement des fers magnétiques, parfois des oligistes ; ils sont associés à du calcaire et à I' flinla. Ainsi, d'après l'auteur, les trois séries de gîtes ferrifères seraient des couches caractéristiques des divers étages du terrain primitif. SERmAizE. Divers minerais de fer, employés aux forges de Sermaize-sur-Saulx (Marne), ont été analysés par M. Ba ra ch on (2), ingénieur, ancien élève de l'École des mines A Minerai de fer oolithique de la partie supérieure du néocomien; de la forêt de Trois-Fontaines (Marne).. B Minerai de fer géodique de la partie inférieure du néocomien ; d'Ancerville près de Saint-Dizier (Meuse). On y distingue des cristaux de gypse. C Minerai oolithique appartenant comme A à la partie supérieure du néocomien; de la Blaise Wassy (Haute-Marne). D Minerai de fer oolithique de la partie supérieure du lias; il est en contact (1) ;Vues Mid, 1876, 316. 12) Lettre du 11 novembre 1876.

TOME X, 1876.

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