Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 321]

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FABRICATION DE LA FONTE

EN STYRIE ET EN CARINTHIE.

sur l'un des flancs do la vallée. D'horizontale qu'elle est sur la rive gauche, la masse devient bientôt verticale sur la rive droite. Elle affleure à la base, puis recouverte sur quelques centaines de mètres, elle ressort de nouveau de dessous la brèche calcaire pour s'élever à découvert presque jusqu'au sommet de la montagne. PI. XIII. Fig. 1, 2, 3. Haut fourneau au coke de Schwechat, près Vienne. Ce sont deux fourneaux Buttgenbach. La cuve proprement dite repose sur un massif en maçonnerie de briques rouges de 12 mètres de côté et 7 mètres de hauteur. Toute l'installation de prise de gaz du gueulard repose partie sur le fourneau, partie sur les tuyaux de descente de gaz. La cuve est formée d'une simple enveloppe en briques réfractaires ; elle est fortement armée (l'une série de cercles espacés de om,6o les uns des autres et reliés entre eux par des fers plats boulonnés aux cercles. La partie supérieure du fourneau sur 3",5o est entourée d'une chemise continue en tôle. De cette façon on a obtenu une enveloppe presque partout discontinue qui laisse visible les briques, mais qui est assez solide pour pouvoir soutenir une fraction importante du poids

du gueulard qui est très-massif.

La partie inférieure (étalages et ouvrage) est disposée en vue d'obtenir une réfrigération aussi énergique que possible La fig. 2 montre l'installation d'un rang de fausses tuyères situées à 3",25 audessus du fond du creuset; en dessous de ces tuyèreset tout autour du fourneau règnent sept rangs de bâches à eau : ce sont des bâches plates en fonte recouvertes d'une plaque de tôle et ouvertes à la partie antérieure. L'eau y circule librement et tombe, au moyen d'un tropplein, d'une bâche dans celle placée immédiatement en dessous.

L'eau de tous ces appareils finit par se réunir dans un conduit circulaire au régnant tout autour du fourneau. A 3o centimètres en dessous du niveau des tuyères se trouve une tuyère Liicmann pour l'écoulement des laitiers; car le fourneau, comme tous les fourneaux au charbon de bois de Styrie et Carinthie, est à poitrine fermée. Les fig. 2, 3 représentent le mode de disposition des briques du creuset dans l'un des fourneaux. Ce sont des briques placées de champ, en rangs verticaux, mais légèrement inclinées dans chaque rang, connue l'indiquent ces deux coupes à angle droit. La fig. i représente la disposition appliquée au fourneau n° 2, et qui semble préférable, quoiqu'elle demande des briques ajustées avec beaucoup plus de soin. Les briques ont une hauteur double, sont dis-

posées en cercle et obliques par rapport à l'axe du fourneau.

Fig, 4, 5, 6, 7. Fours de grillage d'Eisenerz. Fours à cuve destinés griller des minerais spathiques gros ou demi-gros, purs, au moyen fraisils et menus charbons de bois.

à de

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Le minerai est amené par les rails aaa, distribué par wagonnets à renversement latéral. Des galeries bbb permettent de surveiller les barreaux de grille, de les maintenir assez dégagés pour le courant d'air, puis de tirer le minerai grillé qui glisse le long du plan incliné cc, pour tomber dans des trémies dcl disposées pour ramener le minerai vers une galerie souterraine régnant dans l'axe du fourneau comme dans la fig. 6, ou vers des galeries extérieures (fig: 7). Cette dernière disposition est bien préférable, à cause de la chaleur que possèdent encore les minerais à leur sortie et de l'épaisse poussière que produit leur chute. Les minerais grillés sont reçus dans des wagonnets circulant sur des rails rr régnant au niveau inférieur.

Pl, XIV. Fig. t, 2, 3, 4, 5. Fours de grillage au gaz de l'ingénieur Filla fer. Massif de (4 fours sur deux rangs parallèles. Un four se compose essentiellement d'une cuve rectangulaire prismatique AA qui est séparée, par un rang de barreaux de grille, d'une seconde capacité BB, terminée inférieurement par un plan incliné qui conduit à une trémie DD. Deux fours Ai et A2 accolés bout par bout, sont recouverts par une voûte unique CC, percée à la partie supérieure d'une cheminée. A 25 centimètres au-dessus de la grille est percé, dans chaque paroi latérale, un rang d'orifices par lesquels les gaz pénètrent dans le four. Les fig. 4 et 5 donnent à une échelle double le détail de ces ad-

missions de gaz. Les gaz des hauts fourneaux arrivent par le tuyau bb, et pénètrent dans le canal cd qui règne sous le milieu du four. Un massif de fours peut, au besoin, être isolé par les registres ce. Entre chaque four, de chaque rang, monte un canal ff. Le gaz parcourt ce canal vertical

et se partage vers la partie haute en deux courants qui vont par les conduits horizontaux hh dans l'un et l'autre four de droite et

de gauche. Des registres en fonte, mobiles dans des cadres ii également en fonte, au moyen de triangles tt qui se prolongent jusqu'au dehors des fours, permettent d'isoler un quelconque des fours. Supposons l'appareil en marche régulière. Les fours AA sont remplis de minerais en train de subir le grillage ; les trémies BB sont remplies de minerais grillés. Les portes p.p, q.g sont fermées ; l'air entre par les orifices des trémies DD, s'échauffe, enflamme les gaz débouchant par les orifices au. Les produits de la combustion abandonnent une grande partie de leur chaleur sensible en traversant la colonne de minerai, puis s'échappent par le trou de la cheminée C. Un ouvrier se promène sur les galeries g.g, ouvre et ferme plus ou moins les orifices ii au moyen des tringles Il. De temps en temps, il enlève quelques barreaux de grille au travers de la porte gq, et fait tomber du minerai de A dans B.