Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 300]

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FABRICATION DE LA FONTE

la vallée de la Drave, loin de toute mine de fer, ce fourneau,

depuis plus de quarante ans qu'il existe, n'a jamais traité que des mélanges de scories d'affinerie, de puddlage, de fours à réchauffer, de fours Siemens, etc. Les dernières, en particulier, sont siliceuses à un tel

degré qu'elles sont d'un traitement très-difficile. Pour arriver à en tirer parti, on moule des briquettes de scories broyées, délayées dans de la chaux éteinte (*) ; les boules, grossièrement faites et séchées, sont chargées en mélange avec les scories d'affinage.

Une charge, au moment où je visitais ce fourneau, se composait, pour marche en fonte grise de moulage, de

55 kilog. de charbon de bois, ' i5 kilog. de scories d'affinerie, 15 de scories de réchauffage, 32k,5 de battitures de cylindre, 87,5. kilog. de fer lavé, ,5 de calcaire, 12',5 de laitiers, riches en fer, du fourneau lui-même.

Dans ce cas, on consommait 125 p. ioo. de combustible en poids. Pour fonte blanche, le lit de fusion se composait de : 55 kilog. de charbon de bols,.. ho kilog. de scories d'affinerie. io de scories de réchauffage.

III kilo.

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de battitures de cylindre.

O,,5 de fer lavé.

Ir kilog. de calcaire. L2,5,de laitiers ferrugineux.

La consommation était de ion à 106 p. Io° dans ce cas. (*) Ce mélange se compose en poids de 25 p. 100 de chaux, 56 de scories broyées. 19 de battitures.

On y ajoute 8 p.. Io° de poussier de charbon.

EN STYRIE ET EN CARINTHIE.

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Les fontes obtenues dans ce fourneau sont affinées au charbon de bois, et l'on en fabrique des fils de ler ; le fer est de qualité suffisante pour qu'on puisse descendre jusqu'aux fils à carde.

Nécessité d'introduire la fabrication da la fonte avec combustible minéral. - Nous venons des bien rapidement, en revue les principaux hauts fourneaux de la région des Alpes, en Styrie et Carinthie. Nous avons vu les immenses progrès qu'ils ont faits 'depuis le commencement du siècle, progrès qui ont réduit les consommations par tonne de fonte de 2oo à. 65 et même 6o p. loo. C'est une économie de 7o p6 loo par rapport à l'ancienne fabrication ; de sorte qu'avec la même quantité de charbon qui donnait autrefois l000 kilog. de fonte, on en peut fabriquer maintenant 3000 et même 33oo kilog. Mais la production s'est développée sur une échelle bien plus grande. Tous les bois qui ont pu être mis en exploi-

tation l'ont été, avec moins de prévoyance même pour l'avenir qu'on n'eût dû en montrer ; les charbons que brûlaient les feux d'affinerie ont été employés pour les fourneaux, et le puddlage a pris presque complétement la place de l'affinage.

La pénurie de charbon a continué à augmenter ; les chemins de fer en ont amené de toutes les forêts des provinces Voisines; malgré ce supplément considérable, le charbon manquait encore, car les quantitës de fontes fabriquées ne répondaient pas aux besoins croissants de l'industrie métallurgique, qui se voyait obligée d'aller chercher des fers, des fontes en Allemagne, en Angleterre, en Belgique (*). Telle était la position vers 1871 et 1872. (*) En 187i, par exemple, où la production de la fonte pour l'Autriche-Hongrie atteignait tioo.000 tonnes, l'introduction en fonte, fers et aciers (le tout ramené à l'état de fonte par le calcul) était supérieure à la production totale, car elle atteignait 4,2.000 tonnes.