Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 134]

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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE.

RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE. 253

même a probablement sa source dans un massif central DEUXIÈME PARTIE.

lEtégion des mines de enivre et des cnines d'or. Terrains cristallisés et terrains anciens do nord de Pale. CHAPITRE I. OROGRAPHIE GÉNÉRALE.

COUPE GÉOLOGIQUE PERPENDICULAIRE

A LA VALLÉE DU DIAHOT.

Description générale de la vallée du Diahot. Les mines d'or et les mines de cuivre exploitées en Nouvelle-Calédonie

sont situées dans la vallée du Diahot. Ce grand fleuve se lette dans la baie de Pana, à l'extrémité septentrionale de la Nouvelle-Calédonie. Il coule du S.-E. au N.-0., dans le sens

même de la longueur de l'île. L'arête centrale formée par le soulèvement des serpentines, qui occupe toute la largeur

de l'île depuis la baie du sud, s'abaisse vers le nord; la ligne de partage des eaux se divise alors en deux branches entre lesquelles s'ouvre la vallée du Diahot. Cette vallée est séparée de la côte N.-E. par des crêtes de micaschistes et de schistes ardoisiers, et de la côte 0. par le bourrelet serpentineux qui borde ce littoral depuis Gatope. Le Diahot est navigable depuis son embouchure, sur un développement d'environ 4o kilomètres, jusqu'au village de Bondé. Au-dessus de ce point le cours supérieur du fleuve est moins connu. La région qu'il traverse est habitée par des tribus nombreuses, encore insoumises, et qui étaient dans des dispositions peu bienveillantes lors de notre séjour dans la vallée du Diahot, de sorte que nous avons dû restreindre nos investigations de ce côté. D'après le récit des rares explorateurs qui ont pu pénétrer dans cette partie de l'île, nous avons lieu de croire que les principaux affluents du Diahot prennent leur source au sud du cap Col-

nett, à très-peu de distance de la côte E. Le fleuve lui-

duquel descendent aussi vers l'E. et vers l'O. la rivière d'Inghen et la rivière de Voh. Au-dessous de Bondé, et jusqu'à Manghine, le Diahot ser-

pente entre des contre-forts très-ravinés, séparés par des vallées étroites, et fortnés de schistes ardoisiers en grands feuillets verticaux. A Manghine, le fleuve franchit le dernier des contre-forts; il pénètre alors dans un large bassin, et il s'épanouit jusqu'à la mer au milieu de plaines ondulées, coupées par de nombreux cours d'eau dont les rives sont bordées de marais et couvertes de palétuviers. C'est dans ce bassin inférieur du Diahot que s'est développée l'industrie des mines. L'or a été découvert et exploité à Manghine. Les gisements de cuivre, dont la découverte est plus récente, occupent une zone assez étendue non loin des mines d'or, sur la rive droite du fleuve, et sur les derniers

contre-forts de la chaîne qui borde la vallée au N.-E. et qui la sépare de la mer. Nous avons déjà indiqué d'une manière générale la constitution géologique de cette région. Nous avons vu qu'en traversant de l'E. à l'O. la partie septentrionale de la Nouvelle-Calédonie, on y rencontre : d'abord les micaschistes

qui bordent toute la côte E. depuis le cap Tiari jusqu'à Panié ; puis sur le versant occidental de cette même chaîne et dans toute la vallée du Dia'not, les schistes ardoisiers, les calcaires cristallins analogues aux roches de Jenghen, puis des schistes feldspathiques au milieu desquels on voit enfin apparaître les grands massifs serpentineux de la côte N.-0. Nous devons maintenant étudier de plus près l'allure de ces formations dans la région des mines.

Les micaschistes s'étendent, comme sur toute la côte E., depuis la pointe de Tiari jusqu'à Panié. Leur direction propre paraît varier de N. 200 E. à N. 55° E. Ils contiennent beaucoup de quartz, soit en veines plus ou moins puissantes, contournées, in-

Micaschistes. nous l'avons vu,