Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 133]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

250

RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE. 251

CONSTITUTION GÉOLOGIQUE.

Le granite sur lequel repose toute la formation schisteuse; 2° Des roches dioritiques et diabasiques, compactes, tufacées, ou amygdaloïdes, qui sont intercalées en bancs de puissance variable dans la stratification des couches paléozoïques supérieures, et que M. le Dr Haast considère comme

analogues aux roches diabasiques qui dans le Hartz sont de même intercalées dans les terrains dévoniens et carbonifères; 5° Une formation plus récente de mélaphyres porphyriques ou amygdaloïcles ; ils sont souvent associés à des brèches, qui traversent la formation paléozoïque ainsi que les étages inférieurs des terrains mésozoïques, et dont la venue au jour est postérieure aux phénomènes de dénudation qui ont modelé le relief actuel de la chaîne. Dans la province de Nelson, ces mélaphyres sont associés à des roches hypersténiques et à

des serpentines qui contiennent des gisements de fer chromé. Ils forment une série de dykes parallèles, orientés du N.-E. au S.-0. parallèlement à la direction générale de la chaîne centrale de l'île ;

40 Des porphyres trachytiques quartzifères,

souvent

grenatifères, postérieurs aux mélaphyres, mais antérieurs aux couches carbonifères, et dont l'axe de soulèvement est orienté E. -0. 50 Des dolérites et des basaltes qui sont probablement ter-

tiaires, qui forment des dykes au milieu de la formation carbonifère, et au contact desquels le charbon brun est transformé en anthracite ; 6° Des produits volcaniques récents, acides ou basiques, qui, sur la côte de l'île du sud, forment au pied des Alpes

des cônes et des cratères isolés, et qui s'étendent sur la plus grande partie de l'île du nord. Fregatte Novara; Geologischer Theil, I"' Band, pages 54 et suivantes. Voir aussi les publications du Geological Survey of NewZealand pour les années 1870, 71, 72.

En Nouvelle-Calédonie, les roches éruptives de l'époque secondaire, serpentines et mélaphyres, sont très-largement représentées. Leur axe de soulèvement paraît être orienté du N.-0. au S.-E. perpendiculairement à la direction constatée en Nouvelle-Zélande, et par conséquent elles peuvent être rapportées au même système. Les autres termes de la série éruptive y font au contraire défaut : peut-être cependant pourrait-on rattacher aux porphyres quartzifères de la Nouvelle-Zélande les porphyres euritiques qui en NouvelleCalédonie traversent les couches carbonifères de la côte ouest.

Quant aux terrains sédimentaires, les terrains cristallins, les schistes métamorphiques et les calcaires cristallins du nord de la Nouvelle-Calédonie représentent bien le prolongement de la grande Cordillère schisteuse de la NouvelleZélande; leur orientation N.-N.-E. S.-S.-0. est restée la même. Mais en Nouvelle-Calédonie ces terrains anciens nu sont plus représentés que par un lambeau isolé, la presque totalité de l'île étant occupée par les roches serpentineuses auxquelles elle doit son relief. En décrivant les terrains secondaires qui s'étendent sur la côte 0. de la Nouvelle-Calédonie, nous verrons qu'ils se composent de séries triasiques, caractérisées par des fossiles identiques à ceux des couches correspondantes de la Nouvelle-Zélande, et surmontées aussi par des couches carbonifères appartenant à l'époque secondaire. L'association de ces couches avec les méla.phyres et

les serpentines, ainsi que les phénomènes de métamorphisme qu'elles ont subis, établissent entre cette région de la Nouvelle-Calédonie et la province de Nelson en NouvelleZélande des points de ressemblance frappants. Les travaux de M. de Hochstetter et ceux du Geological Survey of New-

Zealand, sont les meilleurs guides que l'on puisse prendre pour l'étude de la constitution géologique de la Nouvelle-