Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 91]

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SOLFATARES LATÉRALES DES VOLCANS

DANS LA CHAÎNE MÉRIDIONALE DES ANDES DU CHILI.

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bezado-Grande, à l'endroit où un glacier descend du sommet de cette montagne. A la limite inférieure de ce glacier, qui présentait une masse d'environ 5 à 4 mètres de puissance, d'un vert pâle, translucide, traversé' par quelques lits minces blanchâtres, j'ai fait mes observations barométriques : mon baromètre (construction Bunten) marquait à cette limite 545m,9, le thermomètre du baromètre +12,8 température de l'air -I- 9°,5; ce qui, rapporté aux observations faites à la même heure à Santiago, dont l'altitude est connue, m'a donné pour la limite des glaciers qui descendent de ce côté, 3.455 mètres au-dessus du niveau, de la

Ces deux protubérances étaient unies par une crête noirâtre, hérissée de rochers fracturés, qui semblait signaler les traces d'une crevasse produite dans la direction de la ligne de plus grande pente de Cerro-Azul.

mer.

l'ouest, du côté du lac de Bla.nquillo. Sur tout cet espace, qui embrasse en longueur 7 à 8 ki-

A partir de ce point, jusqu'à plus de 1.000 mètres plus bas, des nappes des neiges récemment tombées se conservaient encore sur le plateau Meneses et sur les inontagnes environnantes, toute la pente méridionale du Descabezaclo -Grande jusqu'au pied de la solfatare, était complètement découverte; on n'y voyait pas de traces des neiges, qui s'étaient déjà fondues par la chaleur que dégageaient les masses de vapeurs d'eau et de gaz de la solfatare.

Voici maintenant l'aspect que présentait de de côté la solfatare A quelques centaines de mètres au-dessotis du sommet du Cerro-Azul, et sur son dos septentrional, on voyait une protubérance de couleur noire, bigarrée de diverses nuances de blanc, de vert et de rouge, ne dégageant pas de vapeurs, formée d'un monceau de pierres, et

ressemblant, quant à la forme, à un tas de déblais des mines qu'on exploite sur les pentes escarpées des Cordillères. A 2 ou 3oo mètres plus bas, on apercevait une seconde protubérance pareille à la première, mais qui dégageait parfois des fumées, et ces fumées se dissipaient par flocons. On y croyait voir les décombres d'un incendie

mal éteint, ou un énorme tas- de minerais pyriteux en. grillage.

A partir de la seconde protubérance, la solfatare s'élargit,

prend tout à fait la configuration et le caractère de sa branche orientale, et finit par envahir toute l'étendue de l'ancien passage du Portezuelo del Viento.,De là elle descend moins rapidement que sur la pente de Cerro-Azul, dans deux sens opposés : à l'est, vers les prairies de San

Juan, où nous venons de la voir en pleine activité, et à lomètres, d'une extrémité à l'autre, on ne voyait que des fumerolles, quelques jets de vapeurs un peu plus forts, et de temps en temps quelques explosions accompagnées de bruits et de projection de sables et de pierres. Dans l'intervalle de 3 à 4 heures que j'ai passé à observer cette partie de la solfatare, une explosion plus Violente, produite

non loin de son bord; et qui lança en l'air un cône de vapeur de plus de 2o mètres de hauteur, projeta. un fragment de rocher, de à 5 kilogrammes de poids, à une vingtaine de mètres de distance du pied de la solfatare. On rencontrait aussi sur les pentes du De,scabezado, à plus de 5o à 6o mètres.' de la solfatare, des pierres de même nature, avec des parties frittées ou scorifiées à leur surface, et pesant plus de 5o à Go kilogrammes, rejetées par 2.

la Solfatare.

Du reste, on n'apercevait nulle part, sur tout le champ d'activité, de foyers de concentration de la force, ni d'ouvertures cratériformes. Les fumerolles se montraient sur une infinité de points, irrégulièrement distribuées et changeant d'endroits. La hauteur même et la configuration des monceaux étaient à peu près les mêmes dans cette partie de la solfatare, la plus rapprochée de son origine et la plus éle-