Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 57]

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RÉGION FERR1FÈRE

travaux déjà exécutés, me semble suffire pour dissiper facilement toute incertitude. On est mis d'abord sur ses gardes par l'enchevêtrement avec le sable; il n'est en effet nullement admissible de voir des schistes anciens superposés à des sables tertiaires. De plus il est facile d'observer sur les coupes que les lentilles de débris de schistes sont tout à fait dépourvues de stratification, et composées de morceaux hétérogènes, tandis que la stratification et l'homogénéité par couches sont des caractères essentiels des schistes véritables. Souvent de plus, dans ces lentilles, les débris composants sont plus ou moins imprégnés d'un peu d'argile provenant de leur décomposition superficielle. Les lentilles formées par l'hématite remaniée constituent la deuxième espèce des gîtes des Ouelhassa. Elles peuvent parfaitement, à mon avis, se distinguer des gîtes en place par des caractères intrinsèques. En les examinant de près dans une attaque quelconque (il y a des travaux sur la plupart de ces gîtes), on voit qu'elles sont formées de débris menus assez peu cohérents entre eux ; et cette circonstance donne aux surfaces d'attaque un aspect spécial auquel on ne peut guère se tromper, très-différent de l'aspect présenté en pareil cas par le minerai en place. Ce dernier, en effet, donne des fronts de taille ressemblant beaucoup à ceux que l'on obtient dans le calcaire dur. Cette différence d'aspect est accompagnée d'une diffe.rence de dureté correspondante. Ces lentille3 tendres sont donc bien remaniées comme celles des schistes, et l'enchevêtrement des unes et des autres avec le sable jaune helvétien bien reconnaissable, prouve nettement que ce remaniement a été opéré par les vagues de la mer helvétienne. Ce genre de dépôt est tout à fait littoral à la surface; mais il en existe de semblables sous une profondeur plus ou moins forte de sables bien réglés, ainsi qu'on peut le voir notamment aux gîtes n" tu et t4 de la carte. Si donc la côte était restée invariable pendant la durée du dépôt

DES OUELHASSA.

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des sables helvétiens, on ne comprendrait guère comment les gîtes n" 12 et 14, par exemple, auraient pu se produird sous une profondeur d'eau de plus de too mètres. En effee; l'espèce de lavage naturel dont ils témoignent suppose deà mouvements dans l'eau, et ces mouvements ne peuvent être sensibles que vers le rivage et à de petites profondeurs. Mais pour écarter cette difficulté, il st.ffit d'admettre que les assises helvétiennes se sont déposées sur ce point pendant une période d'affaissement lent. La côte d'Algérie étant en mouvement très-lent encore de nos jours, il n'y a rien de surprenant à reconnaître qu'il en était de même autrefois. C'est seulement une circonstance bonne à noter, parce qu'elle peut engager au besoin à chercher des gîtes plus bas et plus loin des affleurements anciens qu'on ne serait tenté de le faire sans cela. En dehors des lentilles dont il vient.d'être question, les couches helvétiennes réglées ne contiennent que fort peu de débris de schistes ou d'hématite. Le peu de ces sortes de débris que l'on rencontre dans les couches de sable y sont disséminés à l'état sporadique. Tels qu'ils sont cependant, ils suffisent parfaitement à eux seuls pour démontrer que les hématites des calcaires se sont pi oduites antérieurement à l'époque helvétienne. Terrain pliocène. - Le terrain pliocène ne se montre qu'entre Camerata et le Djebel Haouaria dans la région représentée par. la carte. La limite avec le terrain helvétien est assez incertaine, parce que le pliocène contient des sables très-peu agrégés, et que l'helvétien en contient aussi à la plupart des points de contact. On ne connaît pas jusqu'à présent de gîtes de remaniement dans le pliocène. Au contact du gîte n° A de lit'carte, ce terrain cou tient pourtant une brèche fortné:; de fragments de calcaire basique, de schistes et de morceaux d'hé-