Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 358]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

Il passe ensuite aux actions mécaniques exercées sur les roches par la pression due aux poids des couches supérieures et par les oscillations, les plissements, les soulèvements et, en un mot, toutes les dislocations de l'écorce terrestre. Relativement au métamorphisme proprement dit, c'est-à-dire à celui qui met plus spécialement en jeu les forces chimiques, le professeur Stop p an i distingue : l" Le métamorphisme de contact résultant du contact immédiat des roches éruptives, avec les roches encaissantes ; il montre, en s'appuyant surtout sur les

travaux de M. De lesse, que ce genre de métamorphisme est essentiellement localisé et qu'il ne s'étend guère à plus de quelques mètres, souvent à quelques centimètres seulement des surfaces de contact, lors même que les roches éruptives étaient à une haute température au moment de leur apparition ; a° Le métamorphisme périmélrique, dont les effets se font sentir notablement plus loin que ceux du précédent, et qui est dû à divers phénomènes accessoires ou consécutifs de l'apparition des roches éruptives, tels que les émissions de vapeurs ou la production de 50 Le métamorphisme d'infiltration qui sources thermales; comprend les phénomènes résultant de l'infiltration des eaux superficielles, généralement chargées au début d'oxygène et d'acide carbonique, lesquelles circulent à travers les pores des roches. Dans ce mouvement de descente de l'eau, les conditions de pression et de température varient d'un point à un autre, ainsi que la composition des roches traversées et celles des substances contenues dans l'eau; il en résulte que, tantôt celle-ci enlève aux roches certains éléments (métamorphisme négatif), tantôt leur cède Cir' Le métade nouveaux minéraux (métamorphisme positif); morphisme régional qui ne diffère pas, en principe, du précédent; pour le concevoir il suffit de considérer le phénomène sur de plus vastes étendues, de le suivre jusqu'à des profondeurs considérables et de se rappeler que, conformément aux expériences de M. D aubré e, l'action de l'eau sur les matières minérales devient très-énergique à des températures élevées, maintenues à l'aide de pressions convenables, qu'enfin, dans ces conditions, tous les minéraux ont une tendance extrêmement prononcée à prendre l'état cristallin. L'auteur, passant en revue les principaux effets du métamorphisme d'infiltration, explique la formation des roches cariées, la destruction ou les diverses altérations des fossiles, les cas variés de pseudomorphisme, les pétrifications siliceuses, la production au sein des roches des minéraux étrangers à leur propre origine,

MODIFICATIONS DES ROCHES.

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l'agrégation des couches arénacées, la transformation des roches bulleuses en amyp,,daloïdes, la génération des rognons d'agate qui serait un cas particulier du précédent, etc. Dans le métamorphisme régional, aux effets énumérés ci-dessus, se joignent, sur une grande échelle, ceux qui sont produits par l'eau portée à une haute température, et qui consistent principalement en modifications dans l'état moléculaire et cristallin des roches, sans qu'il y ait nécessairement transport de matière d'une couche à une autre; parmi les plus remarquables phénomènes de cet ordre, apparaissent la transformatien des argili tes ou argiles contenant des alcalis, en schistes plus ou moins cristallins, et celle des calcaires ordinaires en calcaire saccharoïde. S'inspirant surtout des' idées de

l'école allemande, le professeur St op pani considère de préférence Faction de l'eau pénétrant dans le sol de haut en bas, et il _s'applique à démontrer que les éléments des divers minéraux qui se rencontrent dans les roches après le métamorphisme préexistaient dans le terrain soumis à son action ; il ne fait aucune allusion aux idées générales émises par quelques géologues relativement au rôle important que les matières minérales rejetées de l'intérieur du globe ont joué dans la formation des couches sédimentaires.

Les dolomies, d'après le professeur Stopp ani, seraient des calcaires magnésiens, plus ou moins altérés, qui auraient perdu, par voie de métamorphisme d'infiltration, une partie de leur carbonate de chaux. Dans le- plus grand nombre des cas cependant, il est manifeste que la dolomie résulte au contraire d'apports souterrains de carbonate de magnésie. Conformément aux idées les plus généralement adoptées en France sur le métamorphisme régional ou normal, les lignites, la houille, l'anthracite, le graphite, sont considérés comme les

divers termes d'une même série. Les quartzites S'ont attribués à des grès ou à des sables siliceux. Les schistes argileux, les phyllades, les schistes micacés, chloriteux, amphiboliques et talqueux seraient des transformations diverses de couches argileuses ; M. l'abbé S topp a n i s'applique à démontrer que ces dernières transformations se produisent à la suite de réactions chimiques intérieures et à l'aide de prélèvements ou d'apports, presque insignifiants en fait de matériaux, pouvant être empruntés ou rendus aux couches les plus voisines.

Quant au gneiss et au granite, M. l'abbé Stop pan i les regarde comme éruptifs et même comme ayant une origine ignée, puisqu'a

ses yeux ils représentent la lave la plus ancienne ; le gneiss, en