Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 328]

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TERRAINS.

REVUE DE GÉOLOGIE.

virons de Montpellier, permet de ranger le tuf en question sur l'horizon des graviers à Elephas primigerdus.

Cette conclusion est pleinement justifiée, selon M. To u rno uér (t), par l'étude des mollusques du tuf de La Celle. Car on y trouve 54 espèces, dont 33 sont terrestres et indiquent une faune de mollusques habitant des endroits très-humides et ombragés ce sont des limaces, des vitrines, des succinées, des zonites, des hélices arboricoles, etc. Avec un fonds d'espèces encore vivantes

dans le pays, on, reconnaît quelques espèces françaises, mais étrangères à la région ; d'autres européennes, mais étrangères à la France ; enfin quelques variétés éteintes. L'ensemble accuse un mélange et une diffusion des espèces plus large que de nos jours. Certaines associations de types de La Celle ne se retrouvent plus que sur le littoral méditerranéen. La concordance est remarquable entre cette faune et celle de Canstadt. D'ailleurs, M. de Mortill et a trouvé, an-dessus thr tuf de La Celle, des silex taillés de l'époque de Moustiers, qu'il considère comme la seconde époque de la pierre. Le tuf est donc plus ancien et probablement contemporain des graviers de Saint-Acheul.

M. de Rosem ont (2) a observé, dans les HAUTE TARENTAISE. vallées de la haute Tarentaise, des terrasses diluviennes qui se montrent jusqu'auprès de la source même de l'Isère et du Doron. Or, en aval de cette dernière source, on observe une pente serpentineuse qui a été polie par les anciens glaciers ; les glaciers actuels

s'arrêtent à 400 ou 5oo mètres en amont. M. de Ro s em ont en conclut que les glaciers avaient cessé d'être en activité quand les grands cours d'eau déposaient ces terrasses et que, par conséquent, l'époque des grands cours d'eau est postérieure à l'époque glaciaire.

M. Zittel (3) a reconnu, en Bavière, un remarquable développement du terrain glaciaire. L'auteur distingue trois, périodes principales BAVIÈRE.

Période pré-glaciaire. Diluvium ancien stratifié, sans fossiles.

Période glaciaire. Grands glaciers, terrain erratique, Moraines, cailloux roulés, lehm morainique._ Lignites d'Aschau à Rhinoceros tichorhinus. (1) Bull. Soc. géol II, 443. (2 Bull. Soc. géol. [3], III, 481. (3) Akacl Wissensch. München, 1871, 252.

Revue géol. suisse, 1874, 309.

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Loess et Lehm dans et hors la région glaciaire. Elephas primigenius, Cervus tarandus, etc., coquilles alpines vivantes. Période post-glacictire. Erosion des lits des riviéres (Ammer, Würm, Isar, Inn, Salzach, etc.), Diluvium récent stratifié. Tourbe avec Betula nana, Salix herhacea.

Le terrain quaternaire de la province d'Oran, étudié ORAN. par M. B1 ei cher (i) se compose de grès littoraux à coquilles marines actuelles, d'alluvions marno-sablonneuses avec animaux terrestres et fluviatiles, d'espèces vivantes et de dépôts détritiques irréguliers marins, s'observant jusqu'à 150 mètres au-dessus de la Méditerranée. cette période appartiennent les basaltes d'Aïn-Temouchent, les solfatares des Sebkhas du Tell ()ruinais, les éruptions hydrothermales ferrugineuses de la plaine d'Oran, le conglomérat gypseux du pied nord du Tessala, les travertins et les dépôts d'incrustations d'Hammam-hou-fladjar. SIERRA NEVADA.

M. Le Conte (2) a suivi les traces des

anciens glaciers de la Sierra Nevada. La région la plus instructive à cet égard est celle du lac Tahoc, dans lequel on voit déboucher

cinq anciennes moraines bien formées, séparées les unes des autres par des dépressions où existent des lacs. Auprès du mont Tallac, les surfaces polies et mamelonnées sont très-remarquables. Ce qui caractérise les moraines voisines du lac Tahoc, c'est qu'elles

forment des rangées bien, parallèles, se terminant du côté du lac d'une manière abrupte sans qu'on puisse apercevoir aucune trace de moraines frontales. Cela tient évidemment, selon M. Le Conte, à ce que les anciens glaciers de la région aboutissaient au lac, où leur extrémité donnait naissance à des ice-bergs. NOUVELLE-ANGLETERRE.

M. James D. Pana (3), tenant

compte des hauteurs auxquelles les stries glaciaires ont été observées dans la Nouvelle-Angleterre, estime entre 5o0 et 700 mètres la puissance du glacier qui devait autrefois recouvrir la région de Newhaven. Une telle masse de glace, en fondant, a dû produire une inondation considérable. M. J am es D. Dana s'est attaché à suivre les traces de ce déluge qui a inauguré la période fluviale ou de Champlain par une ère de dépôts tumultueux. L'auteur a obBull. Soc. qeol. PI, III, 191. American Journal [s], X, 12e. Americ. Journ. [3], X, tes.