Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 325]

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REVUE DE GÉOLOGIE. 646 supérieur, ou système des sables à Trophon antiquum (Fusus con-

trarius), débute à la base par une couche à coquilles brisées, Cyprines, Astartes, Peignes, etc., que M. D ej ardin avait parfaitement reconnue, en 1862, comme appartenant au scaldisien supérieur. Avec le Trophon antiquum on trouve, dans les sables supérieurs, les Trophon gracile (Fusus corneus), Purpura lapillus, Purpura tetragona, Pecten complanatus. COTENTIN.

Le pliocène

du

Cotentin comprend, d'après

MM. D oll fus et Vi e i 11 a r d (1), au sommet, les marnes à Nassa prismatica (Buccinum) de Saint-Martin d'Aubigny et, à la base, le conglomérat à Terebratula grandis des Bohons. La première assise représente le crag rouge, la seconde, le crag corallien d'Angleterre.

D'après M. Ble ic he r (2), le terrain pliocène d'Oran ORAN. repose directement sur le sahélien dénudé et renferme, dans des argiles grises et des marnes charbonneuses, les Potamicles Basteroti, Melania tuberculata, Paludestrina Peraudieri, Amnicola similis, Pupa umbilicata, Bulimus decollatus. Un banc de grès subordonné contient des coquilles marines de l'astien, avec un palmier du miocène supérieur. Ces couches marines et fluviatiles contiennent donc une faune de transition, à la fois tertiaire et actuelle. TARENTE.

M. Théodore Fuchs (5) a étudié les dépôts

pliocènes des environs de Tarente. On y observe, de haut en bas Calcaire brun, friable, à Nullipores, conglomérats et sables bruns avec plaquettes concrétionnées. Argile bleue, tenace et homogène. Calcaire à Bryozoaires.

C'est dans le calcaire à nullipores que se trouvent ces riches gisements de coquilles bien conservées qui ont rendu célèbre la localité de Tarente et dont M. K oh el t (A) a donné dernièrement une liste très-complète. TERRAIN QUATERNAIRE.

Non» DE L'EUROPE.

Caractères généraux de l'époque glaciaire.

(I) Bull. Soc. géol. [3], III, 460. Bull. Soc. géol. [3], 111,187. Sitzungsher. der K. Alead. d. Trissench., LXX, 1871. Deutsche malakolog. Ges., 1874, 65.

TERRAINS.

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M. P ett ers en ( i) a cherché à retracer les caractères principaux de l'époque glaciaire dans le nord de l'Europe. Il admet qu'à la fin de la période tertiaire et pendant l'époque glaciaire il s'était formé, à l'ouest de la côte norwégienne actuelle, un continent, l'Arctis, réunissant les îles Loffoden au Spitzberg, et rejoignant probablement l'Écosse, de manière que la mer du Nord ne communiquait pas avec l'Océan. Alors le Gulf-stream était rejeté vers le nord, ce qui explique le climat relativement doux du Spitzberg à l'époque glaciaire. En revanche, l'action de ce courant ne se faisant plus sentir sur les côtes de la Norwége et sur celles de la mer Polaire, toute la région scandinave se couvrait de puissantes masses de glace. L'affaissement de l'Arctis aurait déterminé la fin de la période glaciaire. IRLANDE. Dépôts glaciaires coquilliers. La présence de coquilles marines dans un dépôt glaciaire n'est pas toujours, suivant M. Belt (2), une preuve que le continent s'est soulevé d'une

quantité correspondant à l'altitude actuelle du dépôt. L'auteur croit pouvoir admettre que la position occupée aujourd'hui par de tels dépôts coquilliers vient de ce que la grande calotte glaciaire, dans son mouvement du nord vers le sud, les a soulevés et poussés devant elle. Mais M. Good chi 1 d (5) a fait remarquer que les dépôts coquil-

liers, qui se sont trouvés sur le passage de la glace, ont dû subir des pressions capables, non-seulement de détruire tous les organismes qui s'y trouvaient contenus, mais encore de faire disparaître toutes traces de stratification. Ce savant a donc cherché une autre explication, qui fût spécialement applicable aux circonstances que présente le diluvium glaciaire d'Irlande. Selon lui, les traits principaux de ce diluvium sont les suivants : les matériaux constituants sont de toutes dimensions, depuis les grains de sable jusqu'aux blocs de 5 à 7 mètres de diamètre. Une forte proportion des pierres présentent des traces de stries. La quantité des matériaux, roulés et distribués conformément aux lois de la pesanteur, va en diminuant à mesure qu'on remonte vers les sources des bassins. Dans beaucoup de cas le diluvium forme des collines elliptiques adossées à des promontoires rocheux. Les parties à stratification confuse ou contournée Neues Jahrb., 1375, 431.

Nature, 14 mai

1874,

Geol. Mag., 1874, 496.

TOME VIII, 1875.