Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 275]

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son aspect le ion de la craie de Lille. Son épaisseur varie de o, i5 à or°,25. Il contient Ammonites Murchisome, Am. Sowerbyi, Lima heteromorpha. Au-dessus, vient un poudingue ayant environ om,i5 d'épaisseur et formant la base de l'oolithe ferrugineuse de Bayeux. Ce poudingue, dans lequel on rencontre le Belemnites giganteus,

renferme des nodules qui consistent également en phosphates de chaux; ils ont au plus la grosseur du poing et sont enveloppés par des couches ferrugineuses concentriques. Les deux couches de phosphate de l'oolithe inférieure sont surtout développées aux environs de Bayeux ; mais MM. de Mo 1 on et G ui 11 i er les ont repérées dans toute l'étendue du Calvados, et ont pu tracer leurs affleurements sur une carte à grande échelle. La couche supérieure est la moins constante et manque quelquefois complétement ;

quant à la couche inférieure, elle ne fait jamais défaut, bien que son épaisseur varie : en résumé, les deux couches réunies n'ont pas moins de o0',20 d'épaisseur et elles sont susceptibles d'être exploitées avantageusement pour l'agriculture. MmisE.

M. Ni voit (i) a fait des recherches sur les phos-

phates de chaux du département de la Meuse. Ces phosphates s'y rencontrent à trois niveaux différents i" Dans les sables verts, où ils sont réunis en une couche dont l'épaisseur varie de 5 à 25 centimètres ; 2° Dans le gault, où ils se trouvent disséminés en nodules dans l'argile, sans former des couches exploitables;

5" Dans la gaize, à une quinzaine de mètres au-dessus de la base de la formation ; ils constituent une couche variable entre 5 et 50 centimètres ; quelquefois les nodules s'y réduisent à une pellicule mince autour d'un noyau de gaize blanche. Cette couche de la gaize n'est exploitée que depuis peu de temps. Sa teneur moyenne en acide phosphorique se maintient aux envi-

rons de 25 p. 100, tandis que celle des nodules des sables verts n'est guère que de 17 p. loo. M. Nivoit constate que les caractères des nodules attestent une formation contemporaine de celle de la roche encaissante. Quant à l'origine du phosphate de chaux servant de matière agglutinante, elle lui semble pouvoir être attribuée aussi bien à des sources minérales qu'a des accumulations de débris d'animaux. (t) Notice sur le gisement el l'exploitation des phosphates dans la Meuse. 'Bar-le-Duc, 1874.

ROCHES.

REVUE DE GÉOLOGIE. TARN-ET-GARONNE.

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M. Rey- Lescure (i) a publié une étude

sur les dépôts de phosphorite du Tarn-et-Garonne. Les phénomènes geysériens lui paraissent avoir amené dans cette

région des eaux chargées de phosphate de chaux, qui ont déposé cette substance dans de véritables filons, en rapport avec les failles orientées à travers les calcaires du corallien et de l'oxfordien. Ces éruptions ont pu commencer à la fin de l'époque crétacée ; mais elles ont eu leur maximum d'intensité pendant l'éocène moyen et l'éocène supérieur, lors des émissions sidérolithiques. Elles ont déversé sur les plateaux jurassiques les phosphates, les oxydes de fer et de -manganèse, en même temps que des sables et des cailloux quartzeux, ainsi que des argiles jaunes et rouges ; plus tard, ces dépôts ont été érodés et les matériaux provenant de leur remaniement ont été entraînés dans des dépressions par des courants fluvio-lacustres. Enfin les épanchements de phosphates

étaient accompagnés, par exemple à Varen dans la vallée de l'Aveyron, d'émissions geysériennes de gypse. M. Re y -Lescure fait observer qu'aucune carrière n'a encore été abandonnée comme étant fermée en profondeur et offrant la forme d'une poche. Ces dépôts de phosphates du S.-0, de la France contiennent du reste une faune nouvelle de vertébrés dont l'étude a été faite en partie par M. Filh ol. DIVERS. Des phosphates de chaux provenant de différentes localités ont encore été essayés au Bureau d'essai de l'École des mines, sous la direction de M. Moissen et :

(I) Bull. Soc. géol. [3], III, 393.