Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 241]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

478

DE DIVERSES EsPÊCES MINÉRALES.

FORMATION CONTEMPORAINE

Elle a particulièrement travaillé et agi le long des joints verticaux et a fini ainsi par creuser, à proximité de ces joints, des espèces de cheminées, se rétrécissant dans leur partie supérieure, dont la hauteur atteint parfois Go centimètres, épaisseur de la pierre de taille (*). Le béton du fond du même puisard a été lui-même profondément rongé. Il est à remarquer que des 'colonnes antiques du même calcaire, plongées dans la même eau et à quelque distance du puisard, ne présentent aucune cavité du même genre. L'eau de Bourbonne est chargée de sels neutres ; l'acide carbonique, qui y a été observé par quelques observateurs,

mais non par tous, y est très-peu abondant. Son action chimique paraît donc avoir été très-favorisée par le mouve-

ment d'ascension rapide dont elle était animée, au voisinage de son principal orifice d'émergence (**). Par l'ensemble et par les particularités de leurs formes,

les érosions dont il vient d'être question ressemblent à celles qui se sont autrefois formées de toutes parts dans les

calcaires de tous les âges, souvent sous forme de puits. Beaucoup de gîtes métallifères, de calamine, de minerais de fer et autres, lorsqu'ils sont enclavés dans des calcaires, présentent des anfractuosités du même genre; on peut aussi en rapprocher les épanouissements que présentent les filons métalliques dans les parois calcaires. Bien des puits et d'antres anfractuosités ont certainement été creusées de haut en bas ; mais nous trouvons ici un exemple contemporain de perforations naturelles et parfaitement caractérisées qui ont été opérées en sens inverse, c'est-à-dire de bas en haut.

479

Nature des sables à travers lesquels jaillit la source principale.

Ainsi qu'on l'a dit plus haut, le sondage exécuté dans l'établissement civil a rencontré une sorte de colonne de sable qu'il a traversée, jusqu'à 52 mètres, soit sur 22 mètres de profondeur. Puis après avoir traversé des argiles rouges de l'étage du grès bigarré, il est entré dans le grès bigarré lui-même.

Nature de ce sable. - Ce sable est essentiellement quart: examiné à une forte loupe ou au microscope, il se montre formé en grande partie de grains de quartz cristalzeux

lins ou cristallisés. On y rencontre aussi de petits fragments arrondis de quartz appartenant à diverses variétés, hyalin, grenu et saccharoïde : le S uns sont incolores, les autres roses ou rouges et traversés par des veinules de jaspe ; quelques-uns renferment des cristaux de quartz en géodes, d'autres à leur surface, sous forme de druses.

Ce sable est associé à de nombreux fragments anguleux

de grès bigarré blanchâtre; quelques-uns de ces fragments de grès présentent des empreintes de cristaux cuboïdes, tels que ceux qui ont été mentionnés plus haut, comme associés aux médailles ; de la pyrite s'est déposée sur quelques-uns des fragments de grès et de quartz. En lavant le sable pour y chercher les parties plus denses qui peuvent s'y trouver, on arrive à un résidu peu abondant, où l'on distingue facilement, à l'aide du microscope, des grains de pyrite, comme on l'a dit précédemment, ainsi

peu d'érosions, de même qu'a 5 mètres au-dessous de ce tropplein, tandis qu'elles étaient très-prononcées dans l'espace inter-

que d'autres grains noirs et attirables consistant en fer oxydulé magnétique. Parmi les grains incolores, il en est qui n'ont pas la forme du quartz, mais celle de prismes carrés, terminés par des pyramides carrées reposant sur les arêtes du prisme ; ils paraissent avoir la forme du

médiaire.

zircon.

(*) Telles sont celles qui sont déposées dans le jardin de l'établissement. (**) Au-dessus du trop-plein du puisard romain, on remarquait