Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 240]

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FORMATION CONTEMPORAINE

DE DIVERSES ESPÈCES MENÉRALES.

rien n'autorise, quant à présent, à supposer qu'il a été apporté par la source thermale elle-même, puisque du

On a constaté l'absence de l'acide carbonique, de chlorures et de sulfates. Quoiqu'il m'ait été impossible, jusqu'à présent, d'obtenir des renseignements précis sur les circonstances dans lesquelles cette substance argileuse a été rencontrée et, par conséquent, d'affirmer qu'elle est également un dépôt contemporain de l'eau thermale, je crois devoir la signaler ici.

bronze se trouve assez abondamment dans le voisinage et que ce bronze a été partiellement attaqué. La boue du puisard romain avait déjà été l'objet d'analyses de Vauquelin, puis de M. Bompard , pharmacien à Bour-

borme, qui l'a exécuté sous la direction de M. Millon Cette dernière indique 17 p. 100 de matières organiques,

azotées et non azotées, et de o,26 p. ioo d'iode. Si l'on compare ce résultat à celui qui a été signalé plus haut, on voit que ces boues, de compositions très-complexes, sont loin d'être homogènes, quoiqu'elles aient été recueillies sur des points distants seulement de quelques mètres.

Dépôts analogues d'autres localités. - Le précipité boueux de Bourbonne are aussi beaucoup de ressemblance

avec celui de Bourbon-l'Archambault, qui a été analysé par M. de Gouvenain et qui, traité par l'acide chlorhydrique, produit aussi de la silice gélatineuse (").

Silicate d' alumine hydraté de Saint-Honoré. - J'ajouterai qu'en faisant des fouilles, il y a quelques années, dans les thermes romains de Saint-Honoré (Nièvre), on a rencontré une substance blanche, happant à la langue, dont la composition a été trouvée au bureau d'essais de l'École des mines être la suivante Silice Alumine.

Peroxyde de fer Chaux. . Magnésie. Eau

76,60 12,6o 2,5o

i,80

traces 6,50 99,60

70

Erosions remarquables produites dans le fond du puisard sur des pierres de taille en calcaire.

Après avoir examiné les dépôts formés par l'eau thermale, il convient de mentionner des érosions remarquables qu'elles ont fait subir à de la pierre de taille, dans les murs du puisard romain. Cette pierre de taille consiste en calcaire de l'étage de la grande oolithe et paraît provenir des carrières de Chalvraines (Haute-Marne), qui sont situées à 5o kilomètres de distance (). Quoique cette pierre ait été choisie, comme en général celles que les Romains ont employées, dans la qualité la plus résistante, elle a subi des érosions profondes et si irrégulières qu'il est difficile de les décrire ou de les représenter par un dessin. Toutefois, la fig. 9 , PI. XIII , en donne une

idée, que l'on peut compléter à l'aide de petits échantillons que j'ai rapportés et déposés dans la collection de l'École des mines. Ce que l'on remarque .de général au milieu de ces formes

déchiquetées, c'est qu'elles sont évidemment dues à des perforations qui ont été produites de bas en haut. Les joints de ces grandes pierres de taille étaient soigneusement établis ; cependant l'eau minérale en a profité avec subtilité

pour se frayer graduellement un chemin entre les blocs. () Ces analyses sont rapportées dans le travail de M. le Dr Bougard sur les eaux chlorurées sodiques de Bourhonne-les-Bains, Journal d'hydrologie médicale, t. XVII, 1872. (5*) Annales des mines, 7' série, t. III, p. 59.

(*) Peut-être aussi de Roche-sur-vainc:ai , commune de Dampierre-sur-Salon (Flaute-Saône).