Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 78]

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PRINCIPES DE LA THÉORIE MATHÉMATIQUE

DE L'ÉLASTICITÉ.

entre elles ces fibres, pour les empêcher de glisser facilement l'une sur l'autre. La limite d'élasticité devient clone plus élevée dans le métal composé ; quant à la résistance à la rupture, elle peut n'être pas altérée sensiblement, car elle correspond toujours à la force nécessaire pour rompre la fibre qui n'est pas altérée. La leçon sur l'affinité renferme diverses considérations

l'agrégation peut et doit continuer par les deux extrémités libres, et l'on voit qu'elle donne naissance à la fibre du solide. Dans le second cas, il y a neutralisation des actions opposées des pôles voisins de nom contraire, et la molécule double ne tend plus à orienter les autres molécules, à constituer la fibre. C'est la molécule du liquide, composée de deux molécules simples qui se compensent, si je puis emprunter cette expression à la théorie du magnétisme. Le changement d'état apparaît ainsi comme un simple

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sur les faits relatifs à l'état cristallin et sur les preuves qu'ils apportent à l'appui de l'hypothèse de la fibre moléculaire. Nous n'envisagerons pas ce côté de la question; mais nous dirons quelques mots d'une objection qui se présente immédiatement à l'esprit du géomètre qui essaye de soumettre au calcul les idées de M. H. Sainte-ClaireDeville.

Traduite en langage mécanique, la proposition que la fibre est l'élément primordial du solide revient à celle-ci que l'action moléculaire très-énergique dans le sens d'un axe, qui devient l'axe de la fibre, est très-faible ou nulle dans le sens latéral à cet axe. Mais si telle est réellement la loi de l'action moléculaire, pourquoi dans le liquide ne trouvons-nous plus ni fibre, ni axe de l'action moléculaire? Comment un changement d'état où les distances des molécules varient à peine peut-il changer, non plus seulement la grandeur, mais même les caractères les plus remarquables des forces qui s'exercent entre ces molécules? La manière la plus simple de répondre à cette difficulté nous paraît être la suivante. Nous savons que la molécule du solide présente un axe dont les deux extrémités sont de nature différente (nous ne pourrions autrement concevoir l'orientation de cet axe dans le phénomène de la cristallisation). Or deux molécules de cette espèce 2 peuvent s'agréger de deux façons différentes : i° avec des axes parallèles et de même sens Il 1

2° avec des axes parallèles et de sens opposés I2 Dans le premier cas,

changement dans le mode de juxtaposition des atomes ; c'est

l'explication admise en chimie pour l'isomérie, en physique pour l'allotropie. Il reste seulement à reconnaître, de même que pour L'allotropie, comment un état d'agrégation stable à une certaine température devient instable à une autre température ; et c'est ce que la physique ne nous a pas encore appris. Tarbes, le 4 mai

1875.