Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 27]

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TRAITEMENT DES MINERAIS D'OR ET D'ARGENT

A L'USINE DE BLACK HAWK, COLORADO. CONSISTANCE DE L'USINE.

- RÔTISSAGE ET OXYDATION DES BOTTOMS.

Les bottoms sont soumis à un rôtissage dans un petit réverbère à sole ovale, de 2 mètres sur 2-,5o ; ce réverbère,

chauffé au bois, présente les mêmes ouvertures dans la voûte pour l'admission de l'air que celui de l'opération II. On traite à la fois deux tonnes, et une opération dure environ dix heures; on sépare de l'alliage cuivreux une scorie plombeuse abondante (jusqu'à 20 p. ioo du poids primitif), entraînant aussi l'antimoine et de l'arsenic. Cette scorie, sorte de litharge fondue, repasse dans l'opération II. Le métal restant est grenaillé d'après un procédé particulier qui donne de petites boules creuses, un peu plus grosses qu'un pois, au lieu de grains pleins. Ce procédé est d'ailleurs tenu secret. Les grains, de formes assez irrégu-

lières, comme on peut le voir sur la fig. 19, Pl. II, ont

une surface craquelée et percée de petits trous, quelquefois lisse d'un seul côté seulement. Pour les produire, on a un tour de main spécial, sans doute fort simple et analogue à ceux dont on fait usage pour fabriquer le plomb de chasse;

dans cette fabrication, en variant la hauteur de chute, le diamètre des trous par lesquels s'écoule le métal fondu, on obtient des grains de diverses grosseurs. Ces boums granulés contiennent en moyenne 1.000 ozs. d'or (55 kilog. p. 1.000), et 5 à 600 ozs. d'argent (17 à 2o kilog. p. 1. 000).

Ils sont oxydés dans un des réverbères qui servent au grillage pour sulfate d'argent des mattes. Grace à leur forme, en boules creuses, cette oxydation se fait facilement et complètement. Ces matières oxydées sont envoyées à Boston, ou on les traite par l'acide sulfurique pour isoler l'or. Ce traitement ne se fait pas à Black Hawk, à cause du prix élevé de l'acide dans cette ville : il y coûte en effet

trois fois plus cher qu'à Boston (8 cents la livre au lieu de 2,5).

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L'usine est située au fond d'une vallée étroite, enserrée entre des montagnes escarpées. Elle comprend Des emplacements pour dépôts divers; Une aire assez étendue pour le grillage en tas, pouvant contenir environ vingt-cinq tas; Six fours longs de grillage ; Trois fours de fusion pour mattes et rôtissage ; Deux fours de grillage pour sulfate d'argent ; Un atelier de broyage et un de pulvérisation des mattes, avec machines motrices; Un atelier de lessivage des mattes grillées pour sulfate d'argent, comprenant six cuves de lessivage, c'est-à-dire

deux groupes pareils à celui que j'ai décrit; on installe dans ce même atelier les cuves nécessaires pour le procédé Augustin ;

Deux fours à vent pour fondre l'argent, un four pour le sécher préalablement ; le directeur a un bureau attenant à l'atelier où sont ces fours; Un petit four de raffinage des bottoms et un pour le cuivre de cément; Un laboratoire Un petit atelier où se font les broyages nécessaires pour les prises d'essais ; Un bâtiment pour les bureaux. L'usine est raccordée au chemin de fer.

On traite par jour environ 5o tonnes (27.500 kilog.) de minerais de toute espèce. Ces minerais donnent en moyenne 5.400 kil, de mattes, avec lesquelles on obtient 1.700 kil.

de white metal, qui produisent 1.090 kilog. de pimple et 109 de bottonzs. La quantité d'argent obtenue est d'environ 400.000 francs par mois, soit par jour 15.5oo francs ou 70 kilog. Les lingots d'argent sont expédiés en grande partie à New-York, principalement par express company (couva-