Annales des Mines (1875, série 7, volume 7) [Image 213]

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FILONS CUIVREUX

nu COMFEAT DE ZIPS (HONGRIE).

speiss qui entraînent dès la première fusion la plus grande partie de l'antimoine. Les mues ne tiennent que 5 p. foo de ce métal, tandis que les speiss en renferment plus de 6o p. 100. Les nombreux grillages qu'on fait subir aux maltes obte-

à Csiklova il y a déjà trente ans et décrit par M. de Chancourtois dans les Annales des mines (4e série, t. X). Seule-

nues dans le cours de l'opération expulsent l'antimoine sous forme de protoxyde volatil. Les fusions au four à cuve n'ont au contraire que peu d'efficacité, à cause de la faible volatilité du sulfure d'antimoine, fort différent sous ce rapport du sulfure d'arsenic. L'amalgamation exerce aussi une influence fort avantageuse sur la qualité du cuivre finalement obtenu. : quand on refond les résidus, il se volatilise une grande quantité de chlorure d'antimoine en fumées épaisses ; on perd sans doute en .même temps du cuivre sous- forme de chlorure, mais du moins on obtient un métal brut qui ne tient guère que o,5 p. ioo d'antimoine. Le traitement analogue qu'on fait subir aux speiss ne peut pas avoir les mêmes effets à cause de .1a proportion énorme d'antimoine qu'ils renferment. On arrive bien concentrer une grande quantité de celui-ci dans un speiss qui en tient de 85 à go p. loo ; mais cependant on n'obtient jamais qu'un cuivre de fort mauvaise qualité. Le traitement par voie humide des crasses d'affinage donne à peu près les mêmes résultats que le traitement des speiss. En résumé, l'élimination de l'antimoine se fait, ou bien par volatilisation dans les grillages successifs, ou dans les fontes- après chloruration, on sous forme de speiss tenant plus de 85 p. ioo de ce métal, pouvant se vendre sans subir d'autre traitement. Les scories n'en entraînent qu'une quantité insignifiante. Tous les grillages se font en tas, toutes les fusions dans

des fours à cuve, hauts de 50',5o pour les fusions pour matte, de 2-,5o pour les fusions pour cuivre noir. Le procédé d'amalgamation est le même que celui suivi

ment le cuivre noir est si fragile qu'on peut le bocarder à froid; le grillage se fait sans addition de pyrites et dure cinq heures seulement. Quand on traite des speiss, au contraire, on leur fait subir un premier grillage simple de cinq heures et un second grillage de dix heures avec addition d'un peu de calcaire. Ces grillages prolongés doivent contribuer à

l'élimination de l'antimoine : ce n'est qu'ensuite qu'on. effectue le grillage chlorurant, d'une durée de cinq heures. Dans l'amalgamation elle-même, on ajoute un peu de chaux pour neutraliser à peu près la liqueur qui, au commencement de l'opération, ne doit pas renfermer de cuivre dissous en quantité sensible. L'opération est terminée au bout de vingt-quatre heures en moyenne : le mercure qu'on

extrait est filtré et l'amalgame distillé dans une cornue en fonte dont le chapiteau est boulonné sur la partie inférieure.

L'amalgamation a l'avantage de rendre l'extraction de l'argent fort rapide ; c'est là ce qui l'a fait conserver jusqu'ici, bien que le procédé de voie humide par chloruration permette d'obtenir en une seule opération l'argent et la plus grande partie du cuivre. Telle qu'elle est, cette méthode exige une consommation

de 8t,6o de charbon et 1't,7o de bois par tonne de cuivre produit; on gagne pour le cuivre 6 p. 100 sur la teneur donnée par les essais ; pour l'argent, on perd 6 p. 100 sur cette teneur. Il ne faut pas perdre de vue que

les essais par voie sèche donnent des résultats fort inexacts quand on les applique à de pareils minerais :le premier des deux chiffres précédents en donne la preuve. La production annuelle de la Stefanshütte est d'environ 3oo tonnes de cuivre et 2. 000 kilogrammes d'argent.