Annales des Mines (1875, série 7, volume 7) [Image 212]

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DU COMITAT DE ZIPS ( HON GRIE)

FILONS CUIVREUX

la matte, par la méthode ordinaire, du cuivre fort impur, qu'on affine et raffine comme précédemment. Quant aux speiss donnés par cette opération, on en extrait l'argent et une partie du cuivre par une méthode qui se rapproche du procédé Augustin ; on leur fait subir un grillage chlorurant, on dissout dans l'eau salée les chlorures formés, et l'on précipite l'argent au moyen du cuivre, puis

le cuivre avec de la ferraille. Les résidus insolubles sont refondus avec des minerais pyriteux ; on obtient une matte qui rentre clans le traitement, et un speiss à 85 p, ioo d'antimoine, qu'on vend sans lui faire subir d'autre traitement. Extraction du mercure. - Ce que cette méthode présente de tout spécial, c'est l'extraction du mercure ; je vais donner,'

quelques détails sur ce point. Les minerais qui tiennent du mercure sont grillés dans des cases cylindriques en maçonnerie, de 20 pieds (6m,50) de diamètre intérieur et de 6 pieds ( -,go) de haut. Des évents y sont pratiqués à une hauteur de 6 a 8 pouces (15 20°) au-dessus du sol, de manière à permettre de régler

l'admission de l'air. On étend au fond une couche de 4 pouces (10') de minerais, puis une couche de 22 pouces (55 à 60') de bois croisé ; enfin une épaisseur de 6 pouces (15') de charbon de bois. On place au-dessus 5 à 6 pouces de minerai déjà à demi grillé dans les opérations précédentes; puis viennent successivement les minerais de teneur moyenne en mercure, les minerais riches, enfin les minerais pauvres ; les dernières couches, destinées à condenser le mercure, sont formées exclusivement de grenailles. La charge totale est d'environ 5o tonnes, et occupe à peu près 60 centimètres en hauteur. On ménage au milieu une cheminée pour la mise en feu. La 'combustion dure de trois à quatre semaines; un homme surveille les cases jour et nuit, et doit recouvrir immédiatement de minerai frais les points où la flamme viendrait à percer. La période de refroi-

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dissement dure quatre jours environ. On enlève avec soin la couche supérieure et on la lave à l'augette dans des cuves pleines d'une eau rendue légèrement alcaline par de la chaux vive.

L'augette est de forme demi-cylindrique, longue d'environ 5o centimètres, large de 15, et munie d'une poignée les enfants qui l'emploient lui font à chaque extrémité subir tantôt des oscillations verticales, tantôt des chocs contre les parois de la cuve. Le mercure qui se rassemble au fond contient un peu d'argent et de cuivre ; il contiendrait beaucoup de ce métal si l'on n'employait pas la chaux. Il est purifié par distillation dans une cornue en fer. Ce procédé fort simple donne une perte de 5 à 6 p. ion seulement sur les essais ; mais il reste à savoir quelle est la perte dans ceux-ci. Examen de la méthode. - La longueur de la méthode de traitement suivie à la Stefanshütte s'explique par la nature du minerai qui tient une proportion d'antimoine égale ou supérieure à celle du cuivre. Il peut sembler singulier qu'au lieu de mélanger les minerais impurs avec une quantité de minerais pyriteux aussi grande que possible, comme à Swansea, on traite au contraire les uns et les autres séparément. C'est que les minerais purs sont en même temps pauvres en argent et qu'en les mélangeant avec les fahlerz riches, on disséminerait le métal précieux dans une masse considérable de produits et l'on augmenterait d'autant les pertes. Cette raison a quelque poids quand l'argent contenu

aune valeur plus grande que le cuivre, comme c'est ici le cas. Le traitement séparé des deux catégories de minerais permet

en outre d'obtenir du cuivre de bonne qualité avec les

minerais pyriteux, tandis que le mélange n'améliorerait pas sensiblement la qualité du métal qu'on extrait des fahlerz. Dans ces conditions, il faut éliminer l'antimoine aussi

rapidement et complétement que possible. On y arrive jusqu'à un certain point par la séparation immédiate des TOME Vil, 1875.

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