Annales des Mines (1875, série 7, volume 7) [Image 101]

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INFLAMMABILITÉ

DES POUSSIÈRES DE .CHARBON.

5° L'intensité du phénomène est intimement liée à la nature physique des poussiers ; elle devient nulle, ou à peu près nulle, dès que les dimensions des grains s'élèvent à une fraction appréciable du millimètre. 4. Toutes choses égales d'ailleurs, le facies et la violence du coup de feu dépendent essentiellement des conditions physiques qui déterminent l'allure et l'importance du soulèvement des poussiers.

épargne le panier déposé sur la sole du côté nord et in-

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50 La présence d'un excès de carbone libre dans la poudre de mine facilite la production du. phénomène. Conclusions.

cendie les vêtements supendus en face en couronne. En arrivant au bure B, les flammes rencontrent le circuit

d'aérage du niveau 249; les deux courants marchent en sens contraire, un choc a lieu et les flammes s'arrêtent; mais, au voisinage du bure, des tourbillons de feu remplis-

sent la galerie; alimenté par un excès d'air frais, le feu acquiert dans cette région son maximum d'intensité, et les trois ouvriers réfugiés en ce point reçoivent, de la tête aux pieds, des brûlures du 20 et du 5' degré. La commotion produite par l'explosion se propage seule au delà de la recoupe, et ses vibrations vont peu à peu se perdre dans les régions du voisinage.

Les résultats des expériences faites au laboratoire de Rodez et les conditions techniques du chantier Puech expliquent dans ses moindres détails l'explosion du 2 no-

Le coup de feu de Campagnac fournit des renseignements importants sur la conduite des travaux secs et poussiéreux, ouverts dans les couches de houille riches en ma-

vembre. Un coup de mine de 250 à 5oo grammes de poudre est

tières volatiles.

tiré avec une inclinaison de 6 à 7 p. ioo à la sole d'un chantier sec et poussiéreux. Le coup fait canon et jette

cause de danger pour les chantiers secs attaqués à la poudre ; dans les travaux bien aérés, ils peuvent à eux

dans la galerie un torrent de gaz enflammé, chargé de particules de carbone en ignition. Ce courant heurte la branche

son

inférieure du circuit fermé qui. aère le front de action directe et les remous du choc soulèvent des tourbillons de poussier, les particules fines prennent feu, et une .explosion se produit. Les flammes obéissent à l'impulsion première, elles suivent l'axe de la galerie et rasent le sol à leur départ. Elles rencontrent sur leur passage trois fils à plomb dans le voisinage immédiat du front de taille ; elles épargnent celui qui touche la paroi et brûlent la partie inférieure de ceux qui pendent au milieu des chapeaux. En continuant leur chemin elles s'élèvent peu à peu en couronne ; elles s'étendent, viennent frapper la paroi nord du coude de la galerie et en brûlent tous les poteaux. En

seuls motiver des désastres ; dans les travaux à grisou, ils augmentent les chances de l'explosion, et en cas d'accidents ils aggravent les conséquences du coup de feu.

ce point le courant fait balle et se rejette vers le sud; il

Les poussiers de charbon extrêmement ténus sont une

Le nettoyage soigneux au front de taille et l'arrosage de la sole de la galerie peuvent écarter ou diminuer le danger.

En l'absence de ces précautions, les charges trop fortes de poudre doivent être interdites, et les coups de mine doivent être placés de manière à éviter le soulèvement des poussières, soit par l'action directe du tirage, soit par les remous motivés par la détonation dans le courant d'air du chantier.