Annales des Mines (1874, série 7, volume 6) [Image 284]

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REVUE DE GÉOLOGIE. 546 américain et japonais, et il se manifeste entre les deux gisements une différence qui met en évidence les effets de l'exposition et de l'altitude. M. de Sap or ta a également étuTripoli de la Haute-Loire. dié (I), dans les marnes à tripoli de Ceyssac (Haute-Loire), une flore de dix-sept espèces, se rapportant à une époque voisine de celle qui vit se produire l'enfouissement des forêts du Cantal. M. Ver r eaux (2) a déterminé génériquement Gypses d'Aix. des plumes d'oiseaux fossiles recueillies dans les gypses d'Aix par M. Co quand. 11 y a reconnu six genres différents qui offrent une analogie remarquable avec les oiseaux indigènes actuels de notre

pays.

De son côté, M. 0 us talet n remarqué que les insectes fossiles d'Aix appartiennent généralement à des types de climats tempérés, et qu'on n'y trouve pas les types tropicaux qui caractérisent la faune d'OEningen. Déjà, du reste, M. Heer avait reconnu que la faune entomologique de ces gypses présentait un caractère moins méridional que la flore.

Les poissons, d'après M. H. E. Sauvage (3), conduisent à des

conclusions semblables; le dépôt d'Aix paraît s'être formé dans un marais analogue aux marais salants actuels de la Méditerranée, à

une époque où cette mer communiquait avec la mer des Indes, tandis que l'Europe était largement réunie avec l'Amérique. TERRAINS QUATERNAIRES.

Des dépôts de graviers avec coquilles Graviers de Dublin. marines existent aux environs de Dublin à des hauteurs de 5oo et même /Loo mètres au-dessus du niveau actuel de la mer. D'après M. Maxwell Close (A), ces graviers appartiendraient à, l'étage des sables et graviers moyens du pléistocène et viendraient s'in-

tercaler entre les deux étages du boulder-clay. La plupart des cailloux de ces graviers sont calcaires et portent des stries glaciaires; très-peu sont complètement arrondis. La condition des coquilles indique qu'elles ont également subi un transport, que l'auteur attribue aux glaces flottantes. Bien que toutes ces coquilles (I) Bull. Soc. géol. [3], I, 212. Bull. Soc. géol. [3], 1, 386. Bull. Soc. géol. [31, I, 388. Cool.

Mag., 1874, 193.

547 appartiennent à des espèces qui vivent encore dans les mers voiTERRAINS.

sines, leur ensemble paraît indiquer un climat plus boréal que celui qui prévaut aujourd'hui dans les mêmes régions. CUMBERLAND. M. Clifton VVard (1) a décrit l'ensemble des phénomènes glaciaires dans la partie septentrionale de la région des lacs du Cumberland. Il a remarqué que les roches striées se rencontraient jusqu'à 800 mètres de hauteur, mais pas au delà, et que les sommets les plus élevés en étaient exempts, ce qui lui paraît incompatible avec l'hypothèse d'une calotte glaciaire continue. De plus, les stries observées, quoique dirigées suivant les vallées principales, traversent parfois les arêtes secondaires de séparation des eaux. Par suite, les phénomènes glaciaires de la région auraient été produits par de grands glaciers continentaux, dont le mouvement était déterminé par la pente générale du district. M. Cl ifton W ar d admet, postérieurement à l'époque glaciaire,

un enfoncement progressif de 7. mètres environ d'amplitude, puis une nouvelle période de glaciers terrestres, ayant pour résultat la disparition du diluvium marin des plus hautes vallées.

M. Mellard-Reade (2) adécrit le Boulder-Clay d'Angleterre. boulder-clay inférieur du Lancashire et du Cheshire. Cette formation se compose de sables et d'argiles avec blocs striés et coquilles. Ces

dernières se trouvent surtout dans les argiles: elles n'existent dans les sables qu'à l'état de fragments. Quarante-six espèces ont été reconnues, parmi lesquelles Turritella communis, Trophon clathratus, Mangelia turricula, Fusus antiquus, Buccinum undatum, Cyprina islandica. L'auteur croit que ces coquilles n'ont pas vécu ensemble et que, pour la plupart au moins, elles ont subi un transport.

Un dépôt semblable a été examiné à Leyland par M. Dar bishire; c'est une couche de gravier, recouverte par de l'argile jaune et contenant quarante-deux espèces de coquilles, dont les plus remarquables sont les Panopcea norwegica, Mactra glauca, Cytherea chione, Cardium rusticum, Fusus propinquus, F. antiquus. Cet ensemble n'est nullement caractéristique de l'époque arctique ou glaciaire et reproduit les listes des dépôts de Wexford.

On doit à M. Debray (3) Tourbières du nord de la France. un travail étendu sur les tourbières du littoral flamand et sur Geol. Society, 28 mai 1873. Cool. Society, 19 mn,. 1873. Soc, des sciences de Lille, XI, 1872.