Annales des Mines (1874, série 7, volume 6) [Image 275]

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TERRAINS.

REVUE DE, GÉOLOGIE.

M. Tomb,eck, le corallien n'est qu'un faciès de l'étage séquanien. De plus, tandis que plusieurs géologues placent les Amm. Marantianus et A. bimarmatus dans Pargovien ou oxfordien supérieur, M. Tom beck les range au-dessus de l'Amm. hispidus et déclare les avoir observés au-dessus de l'oolithe à diceras et des calcaires hemicidarig. Enfin M. Tom beck annonce avoir recueilli dans l'oolithe de la Motte (i), immédiatement inférieure au calcaire à astartes, divers fossiles du corallien de Valfin. Quant aux environs de Montpellier, M. B1 ei c her (2) y a reconnu

le corallien proprement.dit à nérinées, à dicérates et à Ter. moravica, reposant sur l'oxfordien calcaire avec fossiles de Birmensdorf. M. Zitte I (5) s'était beaucoup appuyé sur la coupe observée Oberbuchsiten en Suisse par M. Mo esch. M. Hé b ert (4) a développé les raisons qui lui font regarder cette coupe comme peu concluante. Il rappelle que M. J ac c ar d continue à mettre Fargovien, c'est-à- dire la couche à Ammonites polyplocus, dans l'oxfordien supérieur, où l'avait placé M. M ar c ou. 11 persiste donc a regarder les calcaires à A. polyplocus et A. Achilles comme séparés de l'étage kimméridien, d'abord par tout ou partie de l'étage corallien, ensuite par le sous-étage astartien ou séquanien. Il serait prématuré de hasarder une conclusion définitive sur un débat où les opinions contraires sont encore aussi vivement soutenues ; toutefois: il sera permis de remarquer qu'il y aurait beaucoup à gagner à mieux connaître la faune des assises coralligènes

à oursins, qui se présentent à divers niveaux dans le jurassique supérieur. Bien des fois, en effet, il a suffi de trouver des cidaris et des glypticus pour affirmer la présence du coral-rag proprement dit, et il n'est nullement démontré que ces fossiles, avec des variations plus ou moins sensibles dans leur forme, ne se répètent pas dans des horizons différents. TERRAIN CRÉTACÉ INFÉRIEUR.

On sait Formation trealclienne d'Angleterre et d'Allemagne. que pendant longtemps les Anglais ont considéré la formation

(t) Bull. Soc. géol. [3], II, 251. Bull. Soc. géol. [2 , XXIX, 660. Revue de géologie, X, 129. Bull; Soc. géol. [3], 1, 67.

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wealdienne comme un étage d'eau douce spécial intermédiaire entre le terrain jurassique et le terrain crétacé. Mais depuis quelques années on a commencé à bien reconnaître l'étroite liaison qui unit le wealdien au néocomien. M. de Rance (i) rappelle qu'à Punfield Core, les couches immédiatement supérieures au wealdieu contiennent une faune Iluvio-marine dont les éléments marins sont néocomiens, tandis que ceux d'eau douce sont wealdiens. De

même, dans les couches fluvio-marines de Purbeck, les termes marins sont jurassiques et ceux d'eau douce wealdiens. La formation dite de Punfield (.2) présente les affinités les plus étroites avec

les couches à lignite d'Utrillas en Espagne. En résumé, aucune interruption de dépôts n'existant dans le wealdien d'Angleterre, ,1 est nécessaire de considérer cet ensemble comme formant une transition continue entre le terrain jurassique et le néocomien supérieur.

M. Sandb e r ger (3) est arrivé à une conclusion identique pour le wealdien du nord de l'Allemagne. Remarquant que, dans le Jura

suisse, le Purbeck est recouvert, en stratification concordante, par le Valenginien, avec absence des sables de Hastings et de l'argile de Weald, tandis que, dans le nord de l'Allemagne, ces deux dernières assises sont recouvertes par le néocomien moyen, il en déduit qu'elles ne peuvent représenter qu'un faciès d'eau douce

du terrain crétacé inférieur. Cette vérité est surtout facile à reconnaître en France, où le pays de Bray établit une liaison intime entre la série principalement marine de la Haute-Marne et celle d'eau douce de l'Angleterre, à l'aide d'un faciès intermédiaire, celui du Bray, ou les termes d'eau douce se développent d'autant plus qu'on s'approche davantage du nord-ouest. Lis BOULONNAIS.

M. Barrois (é) a reconnu à Wissant, au-

dessous des argiles à grandes huîtres, équivalent probable de l'argile d'Atherfield des Anglais, une série d'argiles et de sables ferrugineux contenant les genres Ammonites, Venus, Lamna. Cette série repose sur un sable ferrugineux qu'on retrouve en plusieurs points du bas Boulonnais, immédiatement au-dessous du gault, par exemple à Wierre-aux-Bois, et que M. Barrois est disposé à con(I) Geol. Mag., 1874, 216. Revue de géologie, IX, 123; XI, 126. Land und siisswasser conchy lien, 1870. Mém. Soc, des sciences de Lille, 5 juillet 1872.