Annales des Mines (1874, série 7, volume 6) [Image 274]

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REVUE DE GÉOLOGIE. 526 lenhofen, serait représenté, tantôt par des calcairesà céphalopodes (Rogoznik, Alpes méridionales), tantôt par des calcaires coralliens (Innwald, le Salève, couches à Terebratula moravica), Au-dessous de cet ensemble viendraient le kimméridien supérieur, représenté par les dolomies â, Rhynchonella Astieriana, et le kimméridien inférieur, ou zone .des Amm. tenuilobatus et A. polyplocus. Or c'est sur cette zone de l'Amm. tenuilobatus que porte surtout la controverse, un grand nombre de géologues français la considérant connue oxfordienne ou tout au plus argovienne, tandis que les Allemands n'admettent pas qu'elle descende plus bas que l'as. tartien. M. Zittel, continuateur d'Opel comme M. Neumayr, avait publié un grand travail sur les gastéropodes de Stramberg, afin de prouver par leur examen ce mélange de la faune jurassique et de la faune crétacée qui doit caractériser l'étage tithonique. M. Hébert (i) a discuté ses conclusions à la suite d'un voyage entrepris dans ces contrées. Après avoir établi que les gastéropo. des de Stramberg, cités par M. Zittel, sont ceux qu'on trouve partout ailleurs dans les couches à Ter. moravica, il remarque que ces derniers calcaires, dans la Suisse orientale, supportent les calcaires à Ter. cliphya, dont ils se séparent aisément et que, de même, à Stramberg, il y a deux faunes également bien distinctes, quoique l'observation y soit beaucoup plus difficile. Sans se prononcer absolument sur l'âge des calcaires à Ter. moravica, M. Hébert affirme que les couches à Amin. tenuilobatus et polyplocus sont inférieures à tout le corallien du Bugey, et que le corallien alpin à Diceras Luci a plus de rapports avec le coralrela. rag du nord qu'avec toute autre assise, tandis qu'il est sans diphya, dont il est séparé par too tions avec les calcaires à Ter. mètres de schistes à aptychus, également signalés à ce niveau dans l'Ardèche par M. Vél ai n (2). Ainsi, M. Di eula f ai t (3) a indiqué dans le jurassique de l'Ain la présence de la zone à Amm. polyplocus bien au-dessous des assises à Cidaris florigemma et il a recel-mu, dans la même région, l'identité de la zone à Ter. moravica avec le calcaire de l'ÉchailIon, au-dessous de l'horizon du calcaire à astartes. A Évosges, il y a 50 mètres entre la zone à Amm. tenuilobatus et le corallien diceras (4), et ce dernier est recouvert, dans le Jura central, par (1) Bull. Soc. géol. [3], II, 148. (2, Buii. Soc. géol. 1_3J, II, 163. Buil. Soc. géol. [3], 1, 61. Bull. Soc géol. [3], 1, 279.

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un ensemble de calcaires, que M. Dieul a fai t regarde comme contemporains du calcaire à astartes, car ils sont surmontés par le ptérocérien à Pterocera Oceani, d'où l'auteur conclut que la zone à Amm. tenuilobatus est oxfordienne ou corallienne inférieure, et que les calcaires à Ter. moravica, loin d'être supérieurs au kimméridien, ne sont pas plus récents que le séquanien. De leur côté, MM. Fal s a n et D um ortier (t) ont reconnu que, dans le Bugey, les couches à Ostrea virgula reposent sur le corallien, se divisant, du haut en bas, en calcaire à nérinées et Diceras Luci, calcaire à Polypiers et calcaire à chailles. Cet ensemble repose à son tour sur des calcaires marneux et des calcaires blanchâtres à Ammonites polyplocus, supportés par l'oxfordien à Amm. bispinosus, A. Lamberti,Rhynchonella lacunosa, etc. Donc, dans cette région, la zone à Amm. polyplocus ou A. tenuilobatus est bien intercalée entre l'oxfordien et le corallien. Enfin, à Barréme, M. Vélain (2) a recueilli la Ter. janitor dans les calcaires à Scaphites Yvani, et il a constaté que, au col de Chau-

don et dans toute la chaîne des Dourbes, les assises crétacées à Amm. semisulcatus et Ter. janitor reposent en stratification concordante sur l'oxfordien, malgré l'absence des étages jurassiques supérieurs, tandis qu'a Bougon, comme l'indique M. Dieulafait (3), on voit se développer entre les deux systèmes une masse puissante de calcaires coralligènes à Terebratula moravica et Diceras Luci, reposant sur la zone à Amin. polyplocus. Les choses ne paraissent pas se passer d'une manière différente dans le nord de la France, car M. Tombeck (4) admet que le passage de l'oxfordien à Amm. Lamberti au corallien, dans la HauteMarne, se fait par un ensemble de quatre assises qui sont, de haut en bas : 10 Zone à Amm. hispidus. 2° Zone à Amrn. Babeanus. 3° Zone à Arnm. Martelli. 4° Zone à Amm. cordatus.

Or la zone à Atnm. Martelli a fourni les Dysaster granulosus, Amm. transversarius, A. arolicus, c'est-à-dire les fossiles du spon-

gitien de Birmensdorf. C'est aussi à cette zone qu'appartient polyplocus. Donc ce fossile serait séparé du kimméridien et de Pastartien par l'épaisseur du corallien. Il est vrai que, pour (I) Bali. Soc. géol. [3], I, 170.

Bull. Soc. géol. [2], XXIX, 677. Bull. Soc. géol. [2], XXIX, 685, Bull. Soc. géol. 131, I, 335; 11, 14.