Annales des Mines (1874, série 7, volume 6) [Image 214]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

LITHoLoGili.

Parmi les méthodes à Suivre pour étudier les roches au microscope, nous ferons connaître spécialement celle qui a été em-

guer entre elles des roches éruptives qui, minéralogiquement, appartiennent à une même espèce, niais qui ne sont pas les mêmes géologiquement, puisqu'elles ont des âges différents. La nomenclature des roches éruptives devient alors beaucoup plus complexe qu'elle ne l'est déjà; toutefois M. G üm bel pense qu'il faut se résigner à cet inconvénient et II applique d'ailleurs ses idées aux roches éruptives du Fichtelgebirge, ainsi que nous le verrons plus loin.

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ployée par M. C. W. Gü m bel (s) pour les roches du Fichtelgebirge. Après la reconnaissance habituelle, au moyen de la loupe, qui fournit les premiers renseignements, on procède à l'examen de la poudre. Cette dernière est regardée au microscope polarisant soit avec la lumière directe, soit avec la lumière réfléchie et sous un faible grossissement : t° lorsqu'elle est humide; 2^ après qu'on l'a débarrassée du schlamm le plus fin ; 5° après une attaque de quatre heures par de l'acide chlorhydrique; 4° lorsque la silice provenant de l'attaque, a été préalablement enlevée par une lessive de po-

tasse. Ces essais permettent de reconnaître la terre verte ou la substance chloritique, qui jouit du dichroïsme, s'attaque par l'acide

chlorhydrique en laissant un squelette de silice et perd sa transparence par calcination. L'hornblende se distingue également a son dichroïsme bien caractérisé, à sa structure fibreuse et à sa résistance à l'acide. L'enstatite, dont la structure est un peu fibreuse, présente une couleur vert clair et un faible dichroïsme. Le diallage se distingue de l'augite par sa structure feuilletée. Le péridot est en grains ronds, fendillés, qui prennent de vives couleurs à la lumière polarisée, et qui s'attaquent par l'acide chlorhydrique. Ses bords paraissent ordinairement avoir été changés en une substance serpentineuse. Le fer oxydulé magnétique est dissous

par l'acide, tandis qu'il n'en est pas de même pour le fer titané. En outre M. G ü rn bel prépare deux plaques polies de la même roche qui sont examinées sous divers grossissements, avec la lumière simple ou polarisée. Après avoir enlevé le baume de Canada

de l'une de ces plaques avec de l'alcool, on la soumet pendant quatre heures à l'action de l'acide chlorhydrique et on la traite ensuite par une lessive alcaline. On peut aussi la faire rougir. La comparaison de ces deux plaques permet alors de compléter les notions acquises sur la composition minéralogique. Enfin M. Ohm bel détermine en outre la composition chimique de la roche et au besoin celle de ses minéraux. A la suite de ces études, M. Gtim bel se demande si une roche formée d'anorthose et d'hornblencle devra toujours être nommée diorite, qu'elle soit paléozoïque ou tertiaire? De même qu'on donne des noms spéciaux aux calcaires, aux argiles et aux grès composant la série des terrains stratifiés, il lui semble convenable de distin(i) Die palceolitischen Eruptivgesleine des Fichlelgeirges.

Sel marin dans les roches. M. Fr. S an db erger aconstaté qu'une argile permienne, retirée d'un sondage à Kissingen, contenait 5,2 p. 100 de sel marin. Il attribue à cette argile la salure des eaux minérales de Kissingen. On sait du reste que les dépôts formés dans la mer retiennent du sel et d'autant plus qu'ils sont plus argileux (t). Le tuf trachytique qui est intercalé dans le miocène supérieur (Sahélien de M. Pom el) des environs d'Oran, ne contient pas moins

de 2,110 p. too de sel marin, d'après un essai de M. Marty. Cette proportion atteint celle qu'on trouve dans les dépôts marins actuels. M. Blei eh er (2) pense, d'après cela, que ce tuf trachytique, qui présente des couches réglées, a fait éruption dans le fond de la mer.

Vanadium dans les roches. ic hard Apjohn (3) a indiqué la présence du vanadium i. dans les trapps et dans les basaltes d'Irlande et d'Italie.

Précédemment, MM. Henry Sainte - Claire - Deville et Fre in y ainsi que leurs élèves, parmi lesquels M. Be auval et, avaient déjà constaté que le vanadium se rencontre fréquemment associé au fer dans la nature ; on le trouve, non-seulement dans les minerais de fer et la bauxite, mais même jusque dans certaines argiles plastiques et dans les glaises vertes du bassin de Paris.

Zinc dans les roches. M. LI ardman (4) ayant découvert des traces nettes et constantes de zinc dans la craie blanche du comté de Tyrone (Irlande), eut l'idée de rechercher si ce métal ne provenait pas d'une coulée de basalte qui recouvre la craie en ce point, en la rendant exceptionnellement dure. L'analyse ayant vérifié cette conjecture, et (I) Lithologie du rond des mers, 1, 7. Eléments lithologiques des terrains des environs d'Oran. Chemival News, XXVI, 183, et Bull. de la Soc. chim. de Paris. (Février 1873.) Geol. Mag., 1873, 433; 1874, 201.