Annales des Mines (1874, série 7, volume 6) [Image 213]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

Les terres du gault et des sables verts argileux absorbent de 5. à 75 p. 100; celles du système kimméridien de 68 à 88 p. Io.; enfin celles du système oxfordien absorbent une grande quantité d'eau qui peut s'élever jusqu'à 110 p. 100. On sait d'ailleurs que, dans certaines argiles, l'eau d'imbibition peut dépasser 150; qu'elle est supérieure à 200 dans l'écume de mer .(hydrosilicâte de magnésie), et qu'elle peut même atteindre 5.3 dans le carbonate de magnésie.

On sait aussi que la proportion d'eau absorbée par les terres végétales dépend, non-seulement de la composition chimique de leurs éléments, mais encore de leur état de division ; elle est sur-

tout en rapport avec les quantités d'argile et d'humus qu'elles contiennent (1).

Effets de la lévigation sur les minéraux cristallisés. M. Cli. 1-1 aus ho f er (2) a recherché les effets produits par la lévigation sur les corps cristallisés. Prenant 200 grammes du minéral à examiner, il commence par le réduire en poudre très-fine au moyen de la porphyrisation ; puis la partie la plus fine de cette poudre est mise en suspension dans un quart de litre d'eau distillée et séparée en six sédiments successifs dont la composition chimique est ensuite déterminée avec soin et comparée à celle de ce même minéral. En procédant de cette manière, M. H aus ho f er a constaté que la dolomie cristallisée et transparente de Traverselle, ainsi que le fer spathique de Lobenstein, donnent des sédiments ayant une composition constante ; mais il n'en est pas toujours de même. En effet, pour l'ankérite d'Eisenerz en Styrie, le fer carbonaté diminue un peu, bien que graduellement, dans les sédiments successifs. Pour la staffélite du Nassau, le phosphate de chaux diminue également, tandis que le carbonate de chaux augmente. Selon M. Hau shore r, l'ankérite et la staffélite ne sont que des mélanges de corps cristallisés, ce qui explique pourquoi les substances les plus denses, comme le fer carbonaté et la chaux phosphatée, se déposent en proportion plus grande dans les premiers sédiments. Remarquons toutefois qu'il n'est guère possible d'admettre un

simple mélange pour la staffélite, puisque même lorsqu'elle est réduite en poudre très-fine, l'acide acétique ne lui enlève pas $on carbonate de chaux. (i)Delesse

Revue de géologie, II, 62. (2) IVeues Jahrbuch, 1873, 759.

405 Dans les recherches de ce genre, il nous paraît nécessaire de tenir compte des décompositions partielles que subissent certains minéraux, lorsqu'on les met en contact avec l'eau ; elles ont été bien constatées par MM. Daubr ée et Dam our pour les feldspaths et pour les zéolithes. On conçoit donc que des minéraux LITHOLOGIE.

contenant des substances sensiblement solubles dans l'eau, comme

les carbonates de magnésie et de chaux ainsi que le phosphate de chaux, puissent se décomposer plus ou moins dans la lévigation et qu'ils donnent, dans certains cas, des sédiments successifs qui ne sont pas entièrement homogènes.

Action d'une dissolution de gypse sur les ruelles. M. Cossa (i) a essayé l'action qu'une dissolution de gypse exerce sur les roches réduites en poudre fine. Opérant successivement sur le gneiss, le granite, le trachyte, le basalte, il a observé qu'une dissolution de gypse les décompose beaucoup plus rapidement que l'eau pure; c'est particulièrement ce qui a lieu lorsque ces roches contiennent des silicates alcalins. D'un autre côté, MM. Sce m an n et Gu y er det (s) avaient déjà reconnu que la dolomie est facilement décomposée par une dissolution de gypse, aidée par un courant d'acide carbonique.

Étude microscopique des roches.

L'étude microscopique qui, dans ces dernières années, a permis

de connaître plus complètement la structure et la Constitution minéralogique des roches, peut également être utilisée pour des recherches sur les eaux et particulièrement sur les eaux potables. En effet, d'après M. E. R ei ch ar d t (31, il suffit d'évaporer

quelques gouttes d'eau sur un verre qu'on examine ensuite au microscope; avec un peu d'habitude, on y reconnaît alors le carbonate de chaux, le carbonate de magnésie, le sulfate de chaux, le sulfate de magnésie, le chlorure de sodium, les nitrates de potasse et de soude. M. C. Bis ch of (4) recommande aussi le microscope pour distinguer les matières organiques qui sont contenues dans les eaux. M. H agge (5) a constaté par des recherches microscopiques

l'existence du péridot dans Peuphotide, dans l'hypérite et aussi dans la serpentine. (I) Gazetta chimiea, III, 135.-Bull. de la Soc. chim. de Paris. (Novembre 1873.) Bull. de la Soc. géolog. de France, XIX. 995. Neues Jahrbuch, 1874, 322. - Man. der Pharmacie [3], IL 481. Zeit. analytisch. Chenue, X, 441. Jahresber. über d. Fortschritte d. Chemie, 1871, 1203.