Annales des Mines (1874, série 7, volume 6) [Image 98]

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TRANSMISSION ET DISTRIBUTION DES FORCES MOTRICES

vue de la distribution du travail mécanique entre différents preneurs, n'exige pour chacun d'eux d'autre récepteur de force qu'un organe de transmission ordinaire, soit funiculaire, soit rigide. Supposons, pour fixer les idées, que l'arbre d'une station de relais quelconque serve à mettre en mouvement un arbre horizontal et que celui-ci longe un bâtiment subdivisé en ateliers et soit destiné à distribuer de la force à ces divers ateliers. Chacun de ceux-ci aura ses outils commandés par un arbre spécial, et ces arbres principaux d'atelier seront, à l'égard de l'arbre général, ce que les divers outils d'une, même usine sont à l'égard de l'arbre principal qui les commande. La distribution de force: consistera donc simple-

ment à relier l'arbre principal de chaque atelier à l'arbre général par une transmission ordinaire, calculée de manière à donner au premier la vitesse la plus convenable pour le genre. de travail à effectuer. Ce qui est réglé ainsi ce sont les vitesses relatives cies arbres spéciaux aux divers preneurs, mais non les quantités. absolues de travail qui leur sont respectivement allouées, Ces quantités peuvent être approximativement connues a priori par les notions qu'on a sur les machines-outils qu'un

preneur fait marcher et sur le travail que chacune d'elles est censée consommer en moyenne; mais elles ne sont pas limitées de fait. Le possesseur d'un moteur isolé ne peut dé, penser plus de travail que son moteur ne lui en donne. Mais

le preneur de force,. dans notre hypothèse, puise dans un réservoir très-vaste ; ii peut mettre en jeu dans son atelier une résistance plus; grande que celle qui lui est allouée, en subissant lui-même et faisant subir aux autres une réduction proportionnelle de- vitesse d'autant plus faible que le travail de son propre atelier est une plus petite aliquote de l'ensemble. Gagnant ainsi en force bien plus qu'il ne perd en vitesse, il consomme plus de travail qu'il An a le droit.

AU MOYEN DE GABLES MÉTALLIQUES.

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A cet égard une transmission funiculaire est préférable, pour, desservir chaque concession particulière, à un en-

grenage ou à toutes transmissions rigides. Eu effet, avec celles-ci, l'abus ou la fraude n'a d'autre limite matérielle que la résistance de l'organe à la rupture. Mais la force qu'un organe funiculaire peut transmettre, la vitesse étant donnée, dépend de sa tension : si donc celle-ci est convenablement réglée et demeure sous le contrôle du vendeur, la résistance ne pourra s'accroître au delà d'une limite assez restreinte sans que le glissement s'opère et que la communication du mouvement s'interrompe. Pour. avoir dans une distribution de force par câbles un appareil de limitation analogue à ce qu'est le robinet de jauge dans l'un des systèmes de distribution d'eau, il faudrait que, pour chaque preneur, la poulie (ou la roue dentée); montée sur l'arbre général se composât d'un noyau: calé sur cet arbre et d'une couronne folle sur le noyau, et que la communication se fît par le moyen d'un goujon planté sur le noyau et d'un ressort fixé à la couronne. Le ressort devrait être réglé de manière à être entraîné par le goujon aussi longtemps qu'il ne lui opposerait qu'une certaine résistance mais à être franchi par lui aussitôt que la résistance-limite serait dépassée. Cette disposition serait peut-être réalisable pour de petites forces et pour certaines limites de vitesse ; mais on ne peut. pas dire que le besoin d'un appareil de ce genre se soit réellement manifeste dans les applications faites jusqu'à ce jour. Genève, noie L824.