Journal des Mines (1815, volume 38) [Image 213]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

410

DISTILLATION

à deux cols ou becs, placés en sens contraire

et terminés chacun par une ouverture, dont l'une, ménagée à l'extrémité d'un col court et droit , servait à -l'introduction du minerai comme à l'extraction du résidu ; tandis que l'autre, orifice d'un col plus long et recourbé était consacrée exclusivement au passage des vapeurs mercurielles. Ensuite, après avoir préparé et mélangé le minerai de la même manière que dans la mé-

thode ordinaire décrite ci- dessus , on l'introduisait par l'ouverture du col le plus

Court, puis on bouchait hermétiquement cette ouverture au moyen d'un tampon, qu'on avait soin de bien luter. On adaptait ensuite à l'orifice du col recourbé de l'autre extrémité de la retorte , un tuyau de terre cuite, que l'on

avait également soin de luter, et qui allait aboutir dans une grande auge remplie d'eau, laquelle régnait le long d'un des grands côtés du fourneau, et servait de récipient général. Le bout plongeant de ce tuyau était garni d'un

morceau d'étoffe ou de gros linge goudronné, destiné à concentrer les vapeurs mercurielles,

et à empêcher qu'au moment de leur immersion, ou passage dans l'eau du récipient, le bouillon,

nement qu'elles y occasionnent ne fît rejaillir au dehors quelques parties de mercure. Quand le tout était disposé ainsi, on commençait à chauffer, niais graduellement,

ne découvrant d'abord que le premier des ouvreaux, du côté des orifices par lesquels

chargeait ; puis successivement les -n'es. Les vapeurs mercurielles qui se dégageaient des parties échauffées les premières, ne on.

E 41.1 dirigeaient se trouvant pas d'issue de ce côté, forcément vers l'extrémité opposée qui leur offrait un passage jusqu'au récipient, où elles trouvaient la fraîcheur nécessaire à leur conDE MER

densation. se flattait d'avoir ôté au mercure, par ce procédé, tous les moyens de s'évaporer en pure

perte, parce qu'on ne lui laissait d'issue que dans l'eau du récipient, où il. n'éprouverait

aucune diminution , quand même elle viendrait à bouillir, à plus forte raison lorsqu'elle n'est que tiède. Il serait possible de la maintenir encore plus froide, en établissant un courant d'eau qui entrerait par une des extrémités du

récipient, et dégorgerait par l'autre.

On prétend aussi que l'on remédiait par là au principal inconvénient de la méthode actuelle , qui est de ne pouvoir empêcher la dissipation de quelques vapeurs mercurielles parmi les exhalaisons aqueuses qui s'élèvent du minerai dès le premier coup de feu, et que le lut est forcé de laisser passer, puisqu'il est connu qu'on ne

peut leur opposer aucune résistance. Ici, ces exhalaisons ayant une sortie libre pour aller se confondre avec l'eau du. récipient, elles ne font point d'effort contre le lut, auquel on peut donner de suite toute la consistance nécessaire. On raisonnede même relativement aux vaayant le peurs sulfureuses et arsenicales , qui, n'y peudans l'eau du récipient, passage libre vent plus altérer le mercure. Du reste, dans cette méthode on chauffait, comme il a été dit, de la même manière que dans celle usitée aujourd'hui, et la durée d'un brand s'y réglait aussi d'après le plus ou moins -