Journal des Mines (1815, volume 38) [Image 211]

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DISTILLATION

par une planche qui règne le long des murs et assujétis aux retortes par un ciment formé d'un mélange de terre grasse et de paille hachée. Lorsque le minerai a été concassé et réduit en petits morceaux, à peu près de la grosseur d'une noix, même au-dessous quand il est trèsriche ; on le mêle à une quantité de chaux, réglée aussi sur sa richesse, attendu que le plus riche est communément celui qui est le plus

mélangé de parties sulfureuses, dont on ne

peut le dégager qu'en leur présentant un corps avec lequel elles aient plus d'affinité qu'avec le mercure. Ensuite on introduit dans ces retortes 22 à23 kilogrammes de ce rnélange , qui le remplit aux deux tiers, et on adapte les récipiens fournis d'eau fraîche à peu près jusqu'à moitié. On chauffe les fourneaux avec de la houille, et on commence par un feu très-faible, afin

qu'il ne se dégage d'abord que les vapeurs aqueuses provenant de l'humidité contenue dans le minerai ; qu'elles ne soient pas trop

abondantes, et que le lut ne se dessèche pas trop promptement. Quand ces premières exhalaisons sont passées, et que le lut a pris de la consistance, on calfeutre ou bouche exactement toutes les gerçures qui pourraient offrir une issue aux vapeurs mercurielles , puis on: pousse le feu plus fort, et successivement jusqu'à sa plus grande intensité, en observant de faire circuler et maintenir la chaleur aussi également que possible, pendant tout le teins présumé nécessaire à l'ex-

pulsion totale du mercure de sa gangue, et ayant grand sein-de rafraîchir souvent le lut avec une eau boueuse imvrégnée. du mélange

DE MERCURE.

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dont il a été formé, afin d'en prévenir ou d'en refermer les fentes ou crevasses. Lorsqu'on estime que la distillation est complétement opérée, on délute un ou plusieurs récipients aux endroits où l'on croit que la cha-

leur a été la moindre, et on en substitue un autre bien nettoyé, contenant de l'eau fraîche;

puis on pousse le feu avec une nouvelle vigueur pendant encore une demi-heure: ce tems expiré,

on visite le nouveau récipient ; et, si l'on n'y trouve aucun indice de mercure, on juge l'opération achevée. Alors on détache tous les récipiens dans un même instant ; on les range de file sur le terrain le long des murs du labora-

toire; on les rafraîchit avec de l'eau froide ;

on en bouchonne avec précaution les parois intérieurs pour en faire tomber les perles de mer-. cure qui y adhèrent, et ensuite on les vide les

uns après les autres dans une grande jatte de terre soutenue par une planche au-dessus d'un vaste cuvier destiné à recevoir l'eau que l'on verse de la jatte avec bien de l'attention.

L'eau écoulée, on épure le mercure resté

dans le fond de la jatte, en le 1-ridant avec de la chaux vive, que l'ouvrier manie à plusieurs reprises, la pétrissant en quelque sorte , pour qu'elle s'empare bien de toute la crasse. Il se sert également de chaux pour recueillir une sorte de mercure sulfuré noir, déposé, en forme de suie, aux orifices des retortes et des récipients,

et que l'on met en réserve pour en faire une charge de retortes à la fin de chaque trimestre. On procède ensuite à la vidange des retortes ,

en ramenant le résidu de leur intérieur avec un n'Ide de fer, sur une toile garnie d'un reCc4