Journal des Mines (1815, volume 38) [Image 116]

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DE CERTAINS GRÈS MODERNES.

SUR LA NATURE

différens des grès modernes ; mais d'abord

nous ne voyons pas qu'ils contiennent peu t de qzzarz , et qu'ils abondent en' feldspath. Sans entrer dans de longs détails, nous dirons que la granwa.cke et le' grès des houillères donneni lieu à une observation absolument contraire ; le qnarz y domine, et le feldspath y est très-rare , si ce n'est dans les galets de, granite que la première de ces roches renferme quelquefois. Quant au mica , il y abonde , mais les grès'modernes n'en sont pas entièrement dé-

pourvus. Les grès anciens contiennent des. fragmens de minéraux différens et de différentes grosseurs ; cela doit être, parce que la position dé ces grès sur la lisière, à la base et sur les flancs des. montagnes primitives , prouve qu'ils ne sont autre chose que l'amas de leurs débris plus ou moins grossiers , plus

ou moins triturés: Si les grès Modernes ne présentent pas ce caractère, il est facile de l'expliquer en admettant qu'ils ne sont pas le dépôt le plus éloigné des débris , et qu'ils ne doivent renfermer que les résultats de la trituration les plus atténués , et qui étaient le plus capables d'être long-tems suspendus_ dans

.les eaux et entraînés par elles à de grandes

distances,. Enfin ces grès modernes sont aux grès anciens ce que les, sables fins, que les rivières déposent souvent en bancs immenses à leur embouchure dans la mer , sont aux graviers qu'elles ont amoncelés sur leurs bords dans tous leurs cours. Et cette comparaison est d'autant plus frappante, que les alluvions des grands fleuves, à leur embouchure et dans la mer, sont presque, constamment de vérita-

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ble sable quarzeux analogue à nos grès modernes.

Et d'ailleurs, en rejetant même toutes ces explications des différences alléguées entre les

grès anciens et les grès modernes, ces différences ne peuvent en aucune manière servir à prouver que ces derniers ne sont pas des grès.

Un motif plus plausible et plus spécieux est

tiré de ce que les grès modernes présentent quelquefois des parties qui peuvent être regardées comme dii quarz , et qui ont à peine

quelque ressemblance avec les grès. Nous ne pouvons , d'après une indication aussi succincte de cette structure, nous per-

mettre de prononcer sur les grès modernes dont veut parler M. Voigt. Mais- M. d'Aubuisson voulant établir une considération ana-

logue sur les grès modernes de Paris , nous

avouerons qu'elle ne nous paraît pas fondée. M. d'Anbuisson rejette d'abord, comme peu importante-, l'objection qu'on peut tirer contre

son opinion de la facilité qu'ont une grande

partie des grès de Paris de se réduire en poussière ; il nous semble au contraire que ce caractère est un de ceux (JUL tendent le mieux à faire présumer l'origine mécanique de ces grès. Non-seulement beaucoup d'entre eux se- désagrègent facilement à la manière des sables, mais dans la plupart des carrières de grès solides on observe que les limites solides sont non-seulement parfaitement tranchées, soit horizontalement , soit verticalemen ( ce qui n'aurait pas lieu si la désagrégation provenait d'une décomposition), mais qu'elles ont des formes

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