Journal des Mines (1814, volume 36) [Image 208]

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MINES DE ROUILLE

face d'une cheminée de 12 m. de haut tandis que l'orifice par lequel les ouvriers sortent au jour est recouvert d'une trappe. Cependant, quand un puits d'extraction, se trouve à portée d'un puits d'épuisement, on n'ajoute pas le tuyau d'airage au puits de descente des ouvriers, et l'on met le foyer au fond du puits d'extraction qui fait alors fonction de puits d'airage. Lorsqu'on veut exploiter une nivelle couche de houille, ou reprendre la même Couche plus en-pied, on commence par percer deux puits, l'un pour l'épuisement, l'autre pour l'extrac-

tion, de manière que le dernier vienne rencontrer la couche à un niveau plus élevé que l'autre puits ; la distance réciproque de ces puits est communément de 16 à 20 m. et

leur approfondissement n'offre pas de grandes difficultés, parce qu'on les fait communiquer entre eux à différentes hauteurs. Quand Ils sont arrivés à la couche, on conduit une galerie qui va de l'un à l'autre, et, Von pratique sur la direction de la couche deux voies de niveau ; la première à la hauteur du dessus du puisard du puits d'épuisement, et la deuxième à celle du puits d'extraction ; on prend à mesure le massif qui se trouve entre cieux, et remblayant , à l'exception. du ferme qu'on doit laisser prés du puits pour l'assurer. La voie la plus profonde s'appelle ruellette ; c'est elle qui doit conduire les eaux au puits .d'épuisement -et l'on a soin de l'entretenir le plus longtems possible. 'L'autre voie est la costresse , qui sert à amener au puits d'extraction la 'houille de la

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taille que l'on forme au-dessus d'elle. Cette taille se commence à 14 ni. environ du puits d'extraction , et elle se compose de plusieurs

gradins en saillie les uns s.ur les autres, de 8 à io m. , et au travail desquels on emploie de 3o à 6D ouvriers, selon l'épaisseur de la couche. On remplit le vide de la taille à mesure qu'on abat la houille, et l'on ménage, au milieu des gradins des voies nommées ternes , placées

directement ou de biais, sur la pente de la couche , et par où l'on descend la houille à la costresse ; et de là on la conduit au puits

d'extraction, On continue ainsi la taille en remontant sur la pente jusqu'aux anciens ouvrages

que l'on s'est arrangé pour rencontrer -, à la distance de 8o m. ; et l'on chemine sur la direction de la couche jusqu'à une distance de 3oo m. , après laquelle on s'arrête le plus

souvent pour creuser un nouveau puits d'extrac-

tion, et reprendre une nouvelle taille.

Assez ordinairement les ouvriers sont placés, dans la taille, sur des lignes perpendiculaires à la direction des voies de pente, parce que, la

houille ayant un fil de champ dans ce sens, lorsqu'on l'a taillée par dessous , - son poids la sollicite à se 'détacher d'elle-même suivant ce fil. Mais il y a des couches, Celles qui sont séparées en deux par un lit de schiste. tendre, pour lesquelles , si l'on 'suivait cette méthode, à mesure que l'on ouvrirait l'entaille dans l'entre-deux., le sillon supérieur tomberait , et se ferait trop en menu. Dans ce cas les ouvriers Sont établis sur des lignes parallèles à la pente, quoique les voies tiertieS sbient biaisées ; et l'on ,