Journal des Mines (1814, volume 35) [Image 87]

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3.66 SUR LES VESTIGES FOSSILES DE ViGTAUX

Ces bois trouvés dans le bassin de la Seine sont légèrement bitumineux ; leur tissu est si parfaitement conservé, qu'il est impossible de ne pas y reconnaître nos espèces indigènes fo-

restières, telles que le chêne, le charme , le hètre , le coudrier, l'aulne, etc. , et les fruits de ces mêmes arbres qu'on trouve d'ailleurs

encore entre eux, ne permettent d'élever aucun doute sur les véritables espèces auxquelles ils doivent être rapportés. Ces arbres sont dans quelques endroits si bien

conservés, que M. Michaut de Vitry en a retiré tous les bois de charpente de sa maison de pisé (1).

Le gisement le plus abondant est dans le lit même de la Seine , prés du Port-à-l'Anglais; ils y sont dans un état de mollesse qui permet de les couper, et de les tailler facilement au Couteau; mais, lorsqu'ils sèchent lentement à l'air, ils acquièrent une dureté considérable et ils sont alors susceptibles de prendre un très-

beau poli. Les jeunes branches et les feuilles sont converties en tourbe compacte, qui acquiert , en se desséchant, la dureté de la corne, et qui donne en brûlant une chaleur considérable, avec une forte odeur bitumino- am monia-

, et en laissant un résidu terreux considérable après la combustion. cal e

J'ai trouvé, dans ce même dépô t, des ossemens

d'animaux forestiers, des fragmens de bois de cerf, et coquilles fluviatiles très-nombreuses, r

(i) C'est ce même Michaut auquel la Société d'a:,,riculturc du département de la Seine crut devoir accorder une médaille d'encouragement. Tom. I, pag. 85.

DU SOL DES ENVIRONS DE PARIS.

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telles que des nérites , des planorbes, des lymnées , et des moules, avec des glands de chêne

encore adhérens à leurs cupules , des noisettes , etc. De semblables bois fossiles ont été trouvés en différentes époques sur les deux rives de la Seine, et notamment dans les fouilles des ponts de la Concorde et de Neuilly.

s. I I. Végétaux terro-bitumineux. Les végétaux terro-bitumineux sont, àpropremen t parler, à l'état de terre bitumineuse. On n'y-

reconnaît plus aucune espèce de contexture ligneuse ; aussi est-il impossible de les caractériser, ou de les déterminer d'une manière exacte, et de les rapprocher d'aucun végétal quelconque ; ils forment des masses irrégulières noires OU brunes, de peu d'épaisseur, et fendues en tous les sens par un retrait le plus communément irrégulier, mais qui semble cependant quelquefois rapprocher les fragmens de la forme cubique.

Au feu ces matières donnent une flamme blanche et jaunâtre, en dégageant une fumée plus ou moins fétide, et laissant après la combustion une terre jaunâtre ou rougeâtre. Ces substances appartiennent, 10. à certains bancs de la troisième formation ; celle du calcaire marin ; elles s'y trouvent irrégulièrement disséminées dans leur intérieur, et je n'en ai jamais rencontré dans les couches de marne ou

d'argile qui les séparent: C'est à cette même

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